Vue aérienne du site d’Ambohipotsy-Manankasina, avec son fossé fortif circulaire, ses vavahady (portes d’entrée gardées), ses tranchées défensives en dents de scie, ses vestiges de constructions anciennes et ses tombeaux actuels. Au nord-ouest: les rizières et le lac sacré d’Ambodiakondro; au nord-est: colline jumelle de Manankasina et un peu plus loin la colline de Ambohibe – jipiera – Reproduction interdite –
SITES SACRES DE AMBOHIBE-MANANKASINA-AMBOHIPOTSY (2)
Sur les sites jumeaux de Ambohibe-Manankasina-Ambohipotsy au nord-est d’Antananarivo, l’Histoire a donc mis sa marque, la mémoire des temps a laissé des traces, tandis qu’ une charge émotionnelle et sentimentale de toute une communauté, voire de toute une nation, emplie les lieux, de sorte que la conservation des preuves matérielles et des témoignages constitue un devoir.
Si tout cela s’applique pleinement au « Rova d’Antananarivo », objet d’une série d’articles sur ce même Blog (cf. www.labodiplo.wordpress.com, archives de novembre 2013), c’est également vrai des autres sites moins connus dont la conservation pose actuellement problèmes avec la misère galopante et l’urbanisme sauvage des environs de la capitale malgache.
Poursuivons donc la narration de l’historique de ces lieux d’où l’extraordinaire panorama qui s’offre sur Antananarivo à notre vue est inédit. L’air y est si vivifiant et le ciel si proche ! On comprend ainsi de suite l’attirance de la princesse Rafisaofana pour Ambohipotsy-Manankasina (voir : 1ère partie sur ce même Blog, le 28/12/2013). Mais, au-delà de ces références, ce qui importe ici comme ailleurs, c’est la préservation obligatoire d’un patrimoine unique pour les générations successives, et ce dans l’esprit d’un développement durable.
La consolidation d’un ancrage
Depuis que Rafisaofana établit sa résidence à Ambohipotsy-Manankasina au milieu du XVIIème siècle, ce lieu ne cessa d’affirmer sa personnalité en tant que cité prospère et fief d’une branche nombreuse et vigoureuse issue du couple princier Andrianifantsy-Rafisaofana. De cette branche princière, alliée matrimonialement au roi Andriantsitakatandriana (1630-1650) du fait de la princesse Ravololontsimitovy, petite-fille du prince Andrianifantsy, descend directement le roi Andriantsimitoviaminandriandehibe, leur fils, qui devait régner à Antananarivo, tout comme son père, de 1650 à 1670.
Et Andriantsimitoviaminandriandehibe, qui porte donc en lui-même le sang Andriandranando (par le prince Andrianifantsy) du fait de sa mère, a engendré à son tour deux rois successifs en les personnes de ses deux fils : le roi Razakatsitakatandriana au règne singulièrement raccourci (1670-1675) qu’il eut avec sa seconde femme Ramahafoloarivo ; et le frère puîné de cet infortuné roi, le fameux Andriamasinavalona (1675-1710), qu’il eut avec sa femme principale Rafaravavy, un souverain au bilan très contrasté (pour voir l’évolution du royaume Merina du temps de ces rois, on se reportera utilement aux parties 1 et 2 de la série d’articles « Réformateurs et modernisateurs de Madagascar » sur ce même Blog, archives de début octobre 2013).
Les histoires parallèles d’Ambohiposty-Antananarivo et d’Ambohiposty-Manankasina s’arrêtent cependant là.
Car, au XIXème siècle, la première nommée de ces collines sera le symbole tragique de l’exécution en 1837 de Rasalama, la première et sainte martyre de la chrétienté malgache, récemment canonisée, lieu également d’implantation en 1863 de la première église commémorative de cette tragédie majeure. Ambohiposty-Manankasina n’avait pas cette vocation, par contre elle se confirmera être un lieu stratégique à vocation militaire avant de devenir une nécropole.
Sur le plan matériel, les constatations encore sommaires auxquelles nous avons procédé en 2001 sur ce site d’Ambohipotsy-Manankasina sont pleines d’enseignements quant à l’intérêt historique qu’il présente et que révèle déjà les origines de sa création telle qu’elle a été évoquée plus haut (voir 1ère partie de ce même article).
Par une vue aérienne, confortée par des prospections sur le terrain même, on peut nettement distinguer les contours du site tels qu’ils apparaissent sur le croquis que nous avons pu établir (voir en illustration).
Ce qui frappe tout d’abord, c’est la proximité et la solidarité des sites de Manankasina et d’Ambohipotsy dont les domaines sont contigus et qui, étant séparés seulement de quelques centaines de mètres, sont en fait, à ces titres, des sites frères, ce qui n’est pas pour étonner puisqu’ils font partie du patrimoine foncier du même prince Andrianifantsy, ce magré les velléités d’autonomie de son épouse Rafisaofana à Ambohipotsy. Ceci se matérialise aussi par cette large ouverture pratiquée au nord-ouest par un fossé fortif de passage sur les marais, les rizières, l’étang de Manankasina et le lac d’Ambodiakondro (ce dernier lieu d’un romantisme inégalé étant récemment et malencontreusement approprié et emmuré par un propriétaire privé…) en contrebas.
Cet ensemble avait constitué dès le XVIème siècle la terre nourricière des Andriandranando, appelée par ceux-ci « petsapetsa » (humus fertile ou humide), de même que par l’existence, hors les murs d’Ambohipotsy, de fondations et de vestiges de constructions anciennes en pisé (vraisemblablement du XVIIème siècle) d’un hameau donnant sur la vallée de Manankasina.
L’autre constatation évidente est que, en effet il faut distinguer le domaine lui-même dans son ensemble qui s’étend sur les versants, et le site à proprement parler, c’est-à-dire son cœur où, conformément à la tradition, se trouvent en l’occurrence : la demeure seigneuriale construite en bois, aujourd’hui disparue (murs de planches et toit fortement incliné) du Mpanjaka (seigneur) à l’emplacement actuel du tombeau de la famille Pierre Razafindramanana, le seul sur ce site d’Ambohipotsy qui soit gardé par un ficus (aviavy) symbole de souveraineté ; le Kianja (sorte de cour intérieure servant de place publique où le maître des lieux recevait et signifiait certaines décisions s’imposant à tous) situé au pied même dudit tombeau sur la façade nord ; les autres tombeaux ancestraux sur la façade nord-est et les vestiges de demeures de notables.
« Ambohipotsy » – Acrylique – JiPieRA – Reproduction interdite – La colline sacrée d’Ambohipotsy à gauche, surmontée du tombeau de la famille Razafindramanana gardé par un ficus soumis aux vents, offre par son versant sud-ouest une vue directe et inédite sur Antananarivo et son Rova, sous une douce brise matinale que rythme un voile de lamba.
De la cité prospère à la nécropole en passant par une vocation militaire
Cette enceinte d’Ambohipotsy, qui devait ressembler à une petite cité à partir du milieu du XVIIème siècle, ce jusqu’à la fin du XVIIIème siècle/début du XIXème siècle, s’étendant sur 4 hectares environ, était protégée par un fossé fortif bien dans la tradition de l’Imerina, profond d’environ 2 mètres et large d’environ 3 mètres, encerclant totalement le site et le protégeant des agressions extérieures. Ce fossé fortif circulaire devait servir également à parquer les nombreux bovins dont était pourvu le domaine d’Ambohipotsy-Manankasina.
Deux ou trois portes (vavahady) avaient été créées : l’une, relativement étroite et vraisemblablement en forme de corridor, constituait la porte principale située au sud-ouest où l’on peut encore constater la présence de blocs de pierres qui devaient être posés verticalement en vis-à-vis (à l’époque – XVIème siècle – on ignorait l’utilisation de grands disques de pierre apparus seulement à la fin du XVIIème siècle) ; la seconde, précédemment décrite, forme une large ouverture donnant nord-ouest sur la vallée de Manankasina ; une troisième porte devait exister coté nord-est, mais ses contours sont moins visibles.
Mais, ainsi qu’on le voit sur le plan de situation des lieux, à l’intérieur même de la cité se trouvaient d’autres ouvrages, moins visibles sans doute à dessein pour surprendre l’adversaire, consistant en des tranchées très étroites en forme de dents de scie, profondes d’à peine 1m50 et comportant des postes de guet et des niches. Le même type d’ouvrages, à l’évidence militaires, se trouve à l’extérieur du fossé fortif circulaire, coté sud-ouest.
C’est très vraisemblablement par ces versants que les agresseurs Bezanozano et Fahavalo, dont nous faisions allusion plus haut, attaquaient principalement. Il s’agit donc là d’un dispositif de défense de première ligne (ouvrages extérieurs) qui protégeait le pré-carré constitué par la demeure du Mpanjaka et les autres demeures de notables, que peuvent attester la présence de pierres taillées de constructions anciennes, ainsi que par les tombeaux ancestraux.
Ce dispositif défensif est plus finement ouvragé et élaboré que le fossé fortif lui-même. A l’évidence, de par sa profondeur à hauteur d’homme et son architecture il devait servir aux premiers guerriers munis de fusils. Il faut rappeler que dès le XVIème siècle le prince Andriandranando fut le premier à introduire et à utiliser en Imerina le fusil dans des batailles mémorables (en particulier à Ambohipeno) et que ses fils (dont Andrianifantsy) et descendants, non seulement en usaient mais avaient pour privilège royal d’être les instructeurs militaire des troupes royales pour les armes à feu. Ainsi furent les cas de Razamampiandry, Andrianampela et de Ralalao, chargés par le roi Andrianampoinimerina de ramener à Ambohimanga, depuis Tamatave, le premier canon dénommé « Besafara » introduit et utilisé en Imerina au XVIIIème siècle.
Ces ouvrages militaires, sans doute uniques en Imerina, dateraient donc d’une époque antérieure au XVIIème siècle, et sans nul doute ont de nouveau servi à des époques plus récentes, en particulier lors de la guerre franco-malgache de 1895.
En effet, par référence aux récits mêmes du général Rajestera, un officier titulaire de X honneurs (équivalant à général de brigade) de l’armée royale malgache ayant participé à la défense de la capitale malgache (cf. « Des soldats français chez Ranavalona III, relation des faits d’arme de la guerre de 1895 », Documents historiques malgaches, fascicule VII, de l’Académie malgache, 1928), il est établi que certaines troupes royales s’y étaient installées avec des batteries de campagne pour tenter de repousser les envahisseurs français, ainsi qu’en attestent des niches dont chacune pouvait contenir une arme lourde et deux ou trois hommes, avant d’en être délogés par les éléments avancés du corps expéditionnaire français du général Metzinger.
Il résulte encore des informations apportées par cet officier général les faits suivants : ces éléments avancés français prirent position sur une ligne de crêtes comprenant Ambohibe (colline sacrée voisine au nord-est) et Ambohipotsy (lieu stratégique par excellence d’où il est aisé de pointer directement sur Antananarivo) pour bombarder le Rova d’Antananarivo (de fait, nous pouvons attester, pour les avoir constatés alors que nous résidions au Rova durant toute la décennie 1950, que des éclats d’obus étaient nettement visibles sur la façade nord et nord-est du palais « Manjakamiadana »), tandis que le gros des forces françaises commandées par le général Metzinger avançait notamment sans trop d’encombres par Soamanandrariny en contrebas de Manankasina-Ambohipotsy pour venir attaquer les deux pitons de l’Observatoire et d’Andrainarivo.
Mais, Ambohipotsy est devenue progressivement une nécropole, comme les autres cités royales et princières de l’Imerina.
Jadis fortement habitée par les descendants de Andrianifantsy et de Rafisaofana, et prospère comme en attestent les aménagements divers (aplanissements, arasements, terrassements, remblaiement) ainsi que nous le relatons plus haut, Ambohipotsy est devenue au fil des ans la nécropole des seuls notables, la coutume princière étant qu’à la place des habitations s’édifient les tombeaux au fur et à mesure que les habitants s’établirent dans les plaines environnantes à la faveur du retour à la paix civile et sociale à partir de la fin du XVIIIème siècle.
C’est ainsi également que, suivant un mouvement d’ensemble qui concernait tous les gens originaires des différents autres sites du territoire des Andriandranando comme ceux des autres localités, ceux-ci se répartirent et se répandirent aux alentours pour peupler des bourgs importants comme Soamanandrariny, Ankerana, Ankadindramamy, Betsizaraina ou Mananjary, qui prirent progressivement un essor économique et social remarquable jusqu’à nos jours.
Spécificités d’Ambohibe
A l’intérieur même des cités-sœurs que sont Manankasina et Ambohibe des caractéristiques semblables se trouvent réunies, avec cette différence que Ambohibe, contrairement aux deux autres sites, est toujours habité de nos jours, ce qui témoigne de sa grande vitalité historique, d’ailleurs attestée par les faits au XIXème siècle.
Car, avec l’abandon progressif des autres sites princiers d’Ambohimailala, résidence de l’aîné des fils de Andriandranando (le prince Andriantompoinandriana), de Manankasina et d’Ambohipotsy, certains notables Andriandranando issus des différentes branches claniques se sont regroupés à Ambohibe d’où sont originaires des dignitaires membres de la cour royale du Rova d’Antananarivo, notamment du temps du roi Radama II et de la reine Rasoherina.
De notoriété publique, le roi Radama II avait d’ailleurs pris pour favorite une native de Ambohibe, fort jolie et aimable que le roi aimait beaucoup…Certains autres notables Andriandranando membres de la cour royale étaient notamment originaires de Soamanandrariny, devenu dès le début du XIXème siècle la capitale des Andriandranando (Andriamihaingozaka fut l’un des derniers souverains de Soamanandrariny, et notre propre père, suivant une coutume ancestrale, reprit, en tant que fils aîné, le nom de Andriamihaingo à sa suite pour en perpétuer le nom, d’où le nom de Razafy-Andriamihaingo, « le fils du noble élégant »).
De son vivant, le prince Andrianifantsy partagea sa résidence entre Manankasina et Ambohipotsy, mais il avait aussi ses droits sur Ambohibe, résidence principale du prince Andriankomahitsy son aîné, où il exerça de nombreuses activités. C’est pourquoi, selon les « Tanataran’Andriana », Andrianifantsy a sa sépulture à Ambohibe où il a donc établi sa dernière demeure au côté de son frère aîné.
Ce site d’Ambohibe, juché à 1459 mètres et paré de nombreux ficus, se trouve seulement à quelques centaines de mètres à vol d’oiseau de Mananakasina au nord-est. Ainsi, les sites d’Ambohibe, de Manankasina et d’Ambohipotsy forment-ils une même entité historique, et ils constituent aussi un ensemble géographique unique puisqu’ils se situent sur une même ligne de crêtes.
La préservation obligatoire d’un patrimoine unique pour un développement durable
Ainsi donc se résume l’histoire de cet ensemble de sites formés par Ambohibe-Mananakasina-Ambohipotsy, unis dans le passé comme pour le futur. On y ajoutera, bien sûr, Ambohimailala.
Ce qui nous donne l’occasion d’évoquer un autre lien indissociable de toutes ces collines dont le caractère sacré n’est plus à démontrer : l’orfèvrerie. Car, voilà un autre privilège qui caractérise les Andriandranando et dont la perpétuation de nos jours doit se confirmer, les trois frères issus du prince Andriandranando héritant de ce dernier de la charge de la forge royale, un pendant par excellence de la tradition clanique du groupe pour l’art militaire, lequel était également gardien du talisman militaire « Rabehaza » depuis le règne de Andrianampoinimerina.
Or, de tradition l’art de la forge revenait à l’aîné Andrianampoinandriana pour ce qui concerne l’orfèvrerie à Ambohimailala, au second Andriankomahitsy lui revenait l’argenterie à Ambohibe, et au dernier Andrianifantsy était attribué la ferronnerie et le travail du fer à Ambohipotsy.
Incontestablement, pour la mémoire collective, cet ensemble mérite que des chantiers et des fouilles archéologiques soient ouverts, avec une sélection rigoureuse, afin de révéler et de confirmer au grand jour ses richesses au bénéfice d’une meilleure connaissance de notre passé.
Pour paraphraser une belle formule du Centre du Patrimoine Mondial de l’UNESCO, reprise par l’ICCROM, l’organisation internationale en charge de la préservation des vestiges du passé à travers le monde, nous dirions et soulignerions que le patrimoine c’est un don du passé pour l’avenir !
En cela, c’est une « culture vivante » qui doit être préservée absolument car ce patrimoine renferme en lui ce que nous sommes en tant que dépositaires d’un héritage civilisationnel : au-delà de la richesse archéologique, ce sont des savoirs-faire et des techniques traditionnels (ferronnerie, orfèvrerie, marqueterie, tissage des lamba-landy et lambamena, etc…) dont certains continuent de façonner l’organisation sociale et à influencer la production de certains biens, des références religieuses et spirituelles.
C’est pourquoi également, il importe qu’un périmètre de protection des sites soit imposé d’urgence dans les plans d’urbanisme car nul n’ignore que les appétits immobiliers et fonciers à caractère spéculatif de certains les poussent à grignoter en amont des terrains (exemples frappants et criants à Ambohimailala, à Manankasina et à Ambohipotsy), menaçant ainsi de faire disparaître à très court terme les sites sacrés.
Les plans d’urbanisme sont faits pour être révisés là où les intérêts fondamentaux, comme ici, commandent qu’ils le soient. Les permis de construire peuvent être refusés quand des prescriptions et contraintes de divers ordres ne sont pas respectées. Des interdits doivent être prononcés toutes les fois où des sépultures sont menacées.
De plus, des spécialistes de disciplines historiques, archéologiques, sociologiques et des architectes chargés de la protection du patrimoine historique doivent pouvoir intervenir à tout moment pour alerter ou conseiller les pouvoirs publics. En tout état de cause, si les autorités compétentes n’assument pas leurs responsabilités, des recours juridiques existent pour atteindre les mêmes buts.
Tout ne doit pas être sacrifié sur l’autel de « nécessités » économico-sociales trop souvent montées en épingle.
Un site est avant tout un milieu de vie où s’imbriquent et se conjuguent les composantes d’une civilisation. Il est donc absolument nécessaire de les concilier dans une planification intelligente et à laquelle puissent adhérer les uns et les autres. C’est tout le sens de la notion de « développement durable ».
Jean-Pierre Razafy-Andriamihaingo
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Reproduction, même partielle, interdite des textes et des illustrations
POST-SCRIPTUM
Chez les Malgaches, le caractère sacré autant que la vivacité des liens existant entre la vie et la mort, entre le monde d’ici bas la Terre et de là-haut le Ciel, sont indissociables (cf. notre article sur ce même blog intitulé « Art funéraire malgache, rite de vie et d’amour »).
Le rappeler aide à mesurer l’ignoble crime qui eut lieu début novembre 2006 à l’occasion de la fête de la Toussaint, et perpétré sur la sépulture de la famille Razafindramanana et à l’encontre de la mémoire de ceux qui y demeurent éternellement, là à Ambohipotsy. Mes propres parents y sont.
Plainte avait naturellement été déposée auprès du Procureur de la République d’Antananarivo…sans suite donnée par ses services ! C’est plus que surprenant, mais porte malheureusement la signature d’esprits obscurs en hauts-lieux qui entendent étouffer l’affaire…Chose « habituelle » en pareille affaire (car des profanations similaires se multiplient en d’autres lieux sacrés), et nous ne sommes ni dupes ni ignorants des « réalités » des moeurs politiques chez certains esprits malfaisants.
Car malheureusement, au-delà de ce cas et en ces temps de crise, l’abomination d’actes similaires, et plus graves encore puisqu’ils s’agit, ici d’incendies volontaires – comme celui du Rova d’Antananarivo en novembre 1995 – , là de vol et de trafic d’ossements, se poursuivent et se multiplient, dont sont victimes d’autres sépultures et la mémoire d’autres souverains, comme par exemple à Ambohimalaza ou ailleurs.
Et dans tous ces cas les machines policière et judiciaire sont singulièrement inefficaces…!
En tout cas, à Ambohipotsy ou ailleurs, s’agissant de ces sites sacrés ainsi souillés, les mânes qui les habitent auront réservé – réservent ou réserveront – aux malfaisants criminels, c’est certain, les châtiments qu’ils méritaient, méritent et mériteront…