ANTANANARIVO…LA BELLE VILLE DES MILLE
– 1ère partie –
DE ANTANIN’ARIVO A ANTANANARIVO
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Antananarivo, la jadis belle capitale de Madagascar, louée pour sa douceur de vivre et pour son charme sans équivalent au monde, souffre depuis des dizaines d’années. Et, cette souffrance semble vouloir perdurer.
Or, les fondements sur lesquels cette beauté évoquée avec tant de nostalgie avaient été posés par son planificateur pour durer ont malheureusement été ignorés au fur et à mesure que la récurrence des crises cycliques malgaches a envahi toutes les sphères de la société.
Il convient donc de revenir sur ces fondements, mais aussi sur l’historique d’une cité à bien des égards éligible au statut d’un patrimoine culturel tel que les conventions internationales, notamment de l’UNESCO le définissent. Or, ce patrimoine, qui ne concerne pas seulement la haute-ville aux constructions traditionnelles, est petit à petit rogné par des prétendus travaux de « rénovation » qui, par dénaturation de ce qui est et était un véritable héritage architectural de certains passés riches en créations artistiques, le dilapident assurément.
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Fondée en 1610 par le roi Andrianjaka, la « Ville des mille » (guerriers), Antanin’Arivo, ainsi baptisée à l’origine par ce roi, capitale royale sanctuarisée, devient par la suite très vite un gros bourg, avant de se muer tout aussi rapidement en une véritable « ville aux habitants innombrables », Antananarivo, telle que la voulaient les souverains successifs, en particulier Andrianampoinimerina à partir de 1792.
Les conséquences récurrentes de cette mutation originelle semblent donc persister dans nos temps modernes.
Un paradoxe que l’histoire de la capitale malgache semble ainsi retenir dans ses veines.
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Les actuelles lamentations bien légitimes des habitants de la capitale malgache, tout comme les réflexions attristées de nos amis étrangers à son propos, mais également les affirmations, quelques fois suffisantes et à l’emporte-pièce, de certains médias, tout cela nous invite à regarder la réalité sans fatalisme, mais au contraire avec un certain optimisme raisonné, si tant est que les perspectives soient vues avec le sérieux et la générosité requis.
Car, les études de base, les principes directeurs et les règles normatives en termes de zonage ou de coefficient d’occupation et de volume, tout comme les solutions pérennes en résultant, tout cela a été mené, écrit, posé et mis en oeuvre depuis longtemps, certes sur plusieurs années ; tout ne pouvant être fait d’un seul trait et d’un coup de baguette magique.
Il s’agit maintenant, une bonne fois pour toute et sans tergiversation ni velléités, de les remettre d’urgence en selle, quitte à les réadapter aux réalités socio-économiques et techniques mouvantes d’aujourd’hui et de demain, puisqu’en matière d’urbanisme, d’habitat et de planification urbaine et rurale, les solutions magiques, qui consisteraient à simplement mettre en place des leviers sans liens entre eux, n’existent pas.
En effet, tout spécialement dans le cas d’Antananarivo, agglomération ceinturée par des marais, montagnes, espaces agricoles et sites historiques, nous sommes au cœur et aux rythmes des mouvements, des problématiques humaines, des nécessités vitales, des traditions séculaires et parfois des humeurs momentanées, qu’il s’agit de comprendre, de prévoir et de maîtriser et qu’il convient, en tout état de cause, de baliser et de valoriser afin que la vie en cité reprenne un sens.
PHILOSOPHIE D’ACTION
Malgré sa mutation originelle qui semble se perpétuer, le problème d’Antananarivo n’est pas Antananarivo.
Au cours de l’existence, il est la conséquence de la misère générale qui caractérise le monde et l’habitat ruraux malgaches.
Qu’est-ce à dire ?
Je reprends ici en résumé l’analyse et les préconisations faites…en 1951 par le tout nouveau planificateur de Madagascar, Pierre Razafy-Andriamihaingo, qui en faisait l’exposé le 16 février 1951 devant l’Académie des Sciences Coloniales (aujourd’hui Académie des Sciences d’Outre-Mer), alors présidée par Monsieur Prudhomme.
Cette analyse et ces préconisations, représentatives d’une philosophie d’action planificatrice indispensable, faites il y a donc soixante-trois ans, sont aujourd’hui, à nouveau, d’une brûlante actualité puisqu’au fond, mis à part la parenthèse constructive des années 1950 et 1960, vite refermée par l’impéritie et la gabegie générales des périodes suivantes, et si l’on met également à part les courtes prémices reconstructives du mandat de maire exercé par Marc Ravalomanana de 1999 à 2002, tout reste à refaire, car on repart de zéro !
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Solidarité des mondes rural et urbain
A la base : stabiliser et promouvoir l’économie rurale.
Celle-ci, qui concerne le cadre de vie à la campagne hors des villes, ne se confond pas nécessairement avec le développement agricole qui, elle, constitue une autre dimension encore plus vaste et spécifique.
Au tout début des années 1950 et au sortir de la terrible insurrection de 1947, la rapidité du développement économique ne s’est pas accompagnée d’une amélioration significative des conditions de vie à la campagne.
Pour traiter à sa source le problème d’un tel déséquilibre aux conséquences dangereuses tant pour l’habitat rural que celui urbain, et afin de tarir à la source la migration rurale vers les villes, il convenait à cette époque, comme il convient aujourd’hui, de définir et d’appliquer une politique globale d’aide des pouvoirs publics à l’amélioration de l’économie rurale afin de créer les conditions d’une stabilisation et d’un progrès sociaux locaux.
Une telle politique permettra, s’agissant tout particulièrement de l’habitat rural, d’orienter vers la conservation et le perfectionnement des procédés traditionnels de construction et vers l’usage plus facile et plus large de l’eau.
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Les migrations rurales vers les villes
Et puisque parallèlement, et en tout état de cause, une masse d’ouvriers et salariés de base, dont une grande partie vient du monde rural, s’avère nécessaire, se pose la question d’un programme de construction de logements populaires en milieu rural, soit sous la forme de « groupements de villages » à proximité des agglomérations urbaines, comportant en particulier des circuits indépendants d’alimentation et d’évacuation d’eau ; soit en milieux urbain ou péri-urbain sous forme de groupements de quartiers viabilisés.
Quel que soit le choix d’implantation, l’exécution se présente sous deux aspects : un aspect physique tenant à la nécessité de disposer de matériaux, d’une main-d’œuvre qualifiée, de développer une industrie locale du bâtiment ; et un aspect économique et financier afin de pouvoir répondre à la question centrale suivante : quel volume de constructions est à entreprendre et comment le financer ?
Sur le pan technique, le lancement d’un vaste programme, échelonné sur plusieurs années, doit permettre un planning d’approvisionnement et une industrialisation du bâtiment.
Quant au plan financier, parallèlement à la budgétisation alimentée par des fonds d’aide publique et internationale, la mise en place parallèle d’une Société Mixte immobilière au niveau municipal, constituée sur fonds publics et privés, est l’un des piliers à une politique d’amélioration de l’habitat.
Une telle institution serait vouée à résoudre le difficile problème consistant à concilier la nécessité d’une rentabilité avec l’adoption de moyens de paiement et d’amortissement compatibles avec les revenus de ceux qu’il s’agit de loger, dont la masse est à très faible revenu, sinon moins encore.
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L’ « Urbanisme moderne »
Mais, entreprendre un important volume de constructions ne suffit pas.
Encore faut-il que l’habitat social ne soit pas un simple agglomérat de dortoirs plus ou moins viabilisé, mais réponde aux exigences d’une réelle amélioration des conditions de vie et qu’il soit l’instrument économique et social permettant d’obtenir le rendement maximum des activités et des hommes.
C’est l’objectif même de l’ « Urbanisme moderne », qui a cessé d’être seulement l’ « art urbain » pour revêtir une autre forme plus complexe.
Il ne conçoit plus l’aménagement de la Ville pour la Ville ; il étudie celle-ci en fonction de la place qu’elle tiendra dans sa région et dans l’ensemble du territoire. Il contribue à ce que chaque localité participe à la préparation de l’évolution démographique qui réalise la meilleure économie des ressources et des équipements collectifs.
Une politique de l’habitat, menée adroitement, entrant dans le cadre d’un plan économique traduit géographiquement et localement, et sans nécessairement heurter les habitudes séculaires de populations viscéralement attachées à certaines traditions, peut devenir un instrument d’éducation pour les faire évoluer et, surtout, pour leur faire vivre un « mieux-être » général apporté par le progrès technique.
L’une des traductions de cette philosophie urbanistique fut imaginée dès avril 1944 par l’architecte Razafy-Andriamihaingo, deux ans avant qu’il ne prenne en 1946 les rênes de l’urbanisme et de l’habitat à Madagascar.
Il s’agit d’une « Cité des Arts Malgaches» prévue de se construire au pied de la colline d’Ambohijanahary dans un cadre arboré et de verdure ainsi que de monticules, et articulée en dix composantes (voir: plan de masse + maquette de l’ensemble de la cité):
Esquisse du Plan de masse de la « Cité des Arts Malgaches » – Archives personnelles de JPRA – Reproduction interdite –
Maquette de l’ensemble de la Cité – Archives personnelles de JPRA – Reproduction interdite –
La « Cité des Arts Malgaches », vue d’ensemble. – Archives personnelles de JPRA – Reproduction interdite –
. un bâtiment principal et central constitué par l’ « Ecole des Arts », au sein de laquelle devait être également installés : une bibliothèque, un musée consacré aux arts traditionnels et créatifs malgaches de toutes les régions, un musée consacré aux arts locaux, des salles de cours, des loges et un grand amphithéâtre ;
. un bâtiment attenant et annexe pour abriter des expositions temporaires et les services de l’administration de la Cité ;
. des ateliers répartis sur divers bâtiments annexes, consacrés au dessin, à la peinture, à la sculpture, au modelage, et d’une façon générale aux métiers d’art traditionnels et de création ;
. un théâtre et un auditoire pour la musique ;
. des aires de jeux traditionnels ;
. deux locaux consacrés à l’artisanat traditionnel de toutes les régions malgaches et un atelier consacré à l’artisanat local.
Cette « Cité des Arts Malgaches », au-delà de sa destination promotionnelle au profit des arts malgaches, était conçue également comme devant traduire le lien privilégié existant entre le monde rural et le cadre urbain.
En cela, elle constitue un concept architectural et académique original, dont actuellement tous les droits sont réservés au profit des héritiers de Pierre Razafy-Andriamihaingo.
« Cité des Arts – Autre vue d’ensemble, de face.- Archives personnelles de JPRA – Reproduction interdite –
Bâtiment principal de « La Cité des Arts Malgaches » (façade Est) – Archives personnelles de JPRA – Reproduction interdite –
Coupe longitudinale de la façade nord du bâtiment principal de « la Cité des Arts malgaches » + son annexe. – Archives personnelles de JPRA – Reproduction interdite –
Le théâtre de plein air. – Archives personnelles de JPRA – Reproduction interdite –
PROBLEMATIQUES RECCURRENTES – SOLUTIONS DISPONIBLES
Hier, avant l’adoption du Plan d’Urbanisme de 1953 communément appelé « plan Razafy- Andriamihaingo », tel que l’architecte-urbaniste l’avait conçu sur la base de la philosophie d’action résumée ci-dessus, comme aujourd’hui où l’anarchie règne, l’état plus que lamentable, du point de vue sanitaire, urbanistique, économique et social, dans lequel Antananarivo se trouve depuis des décennies, n’a que deux seules causes premières : l’impéritie et la gabegie de l’Etat à ses différents niveaux, tant municipal que régional et national.
En cela, l’ « excuse » des crises politico-économiques successives que ceux-ci seraient tentés d’appeler à la rescousse n’est évidemment et définitivement pas recevable.
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Une opinion publique scandalisée mais prête à se mobiliser
En 1993, au sortir d’une autre crise politico-institutionnelle majeure qui embrasa tout le pays, le journal satirique « Maresaka », l’équivalent malgache de l’hebdomadaire « Le canard enchaîné », posait la question : « Mba nakaiza ilay plan Razafy-Andriamihaingo ? » (« Qu’a-t-on fait du Plan Razafy-Andriamihaingo ? »).
Ceci, pour déplorer l’inaction des autorités concernées quant aux nécessaires assainissement et autres travaux de reconstruction et de réhabilitation dans Antananarivo, tant l’habitat et l’urbanisme subissaient de plein fouet toutes les calamités.
A nouveau, le même « Maresaka » alertait l’opinion dans son édition du 17 mai 1995 pour rappeler que ce Plan, rendu opérationnel dès 1953 et, après vote règlementaire, fut effectivement mis en œuvre en 1956 en tant que politique publique d’urbanisme et de développement pour Antananarivo et son espace vital, assainissait et promouvait l’habitat, ordonnait les zones d’activités, planifiait canalisations, équipements publics, rues et routes, et prévoyait leur espaces de développement pour les années à venir, ce jusqu’à l’horizon des années 2000, où nous nous trouvons actuellement.
Une grande partie de ces prévisions était appliquée avec plus ou moins de rigueur à partir de 1956 jusque pendant toutes les années 1960, tant que Antananarivo était au diapason pour donner le ton et le rythme du développement réel de tout un pays.
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Les axes retenus dans le cadre d’un Plan d’Aménagement du Territoire
Il serait bien entendu vain d’exposer ici en quelques lignes les innombrables réalisations, projets et projections contenus dans ce Plan d’Urbanisme et de promotion de l’Habitat.
Nous nous contentons de rappeler les solutions adoptées pour lutter contre quelques fléaux qui avaient resurgi durant toutes les années des multiples crises politico-économiques que Madagascar a traversé.
1. Concernant les constructions au pied des rizières :
Déjà en 1951, lors de l’exposé fait par Pierre Razafy-Andriamihaingo de son Plan devant l’Académie des Sciences Coloniales de Paris (actuelle Académie des Sciences d’Outre-Mer) pour Antananarivo, le Docteur Girard, l’un des dirigeants du service sanitaire de Madagascar, s’inquiétait des constructions au pied des rizières, c’est-à-dire en somme, des remblaiements illicites qu’on retrouve actuellement.
La réponse de l’urbaniste de Madagascar fut alors, en résumé :
. d’une façon générale, ce phénomène est lié à celui de la congestion des centres industriels et à celui des morcellements des propriétés foncières ;
. le droit, qui a conservé le principe de la liberté des morcellements et des partages, a conduit à un parcellement à l’origine, pour une grande part, des îlots insalubres. Les industriels peu scrupuleux y ont vu une faille dans laquelle ils se sont engouffrés pour remblayer illicitement ;
. un décret de juin 1946 permet à l’Administration de s’opposer aux ventes et partages qui, par des morcellements successifs des propriétés foncières, seraient de nature à compromettre les conditions d’hygiène ;
. le « Plan d’aménagement communal et régional » (en cours d’élaboration) pourra à ces égards avoir une efficacité accrue, ce avec son programme de servitudes, et est susceptible d’orienter les réalisations – et, par conséquent, les habitudes – , de sorte également que les équipements collectifs, telles que les adductions d’eau et l’électrification assurent une vie sociale saine.
2. Concernant Isotry et les bas quartiers :
Toujours dans le cadre de cet exposé fait par le planificateur de Madagascar en février 1951 à l’Académie des Sciences Coloniales, c’est le Dr. Decary, un autre éminent malgachisant, qui relève le caractère « inhabitable » des quartiers d’Isotry en raison de « la condensation humaine qui s’y trouve» et le caractère insalubre de « tous ceux qu’on voit au Zoma le vendredi », et préconise comme solution « de renvoyer dans les campagnes…tous ces gens qui n’ont rien à y faire et y vivent en parasites ».
La réponse à double détente de Pierre Razafy-Andriamihaingo avait été :
. les seules mesures de police, conçues dans un esprit répressif, peuvent selon des circonstances précises être rendues nécessaires, mais sont toujours ponctuelles et, souvent, contre-productives socialement ;
. à moins de procéder comme dans certains pays totalitaires, un brutal déplacement de population est à éviter. Par contre, il faut créer les conditions économiques et sociales favorables à une politique de décongestion de la ville vers les campagnes environnantes. Cela présuppose en amont la mise en opération d’un plan de développement rural spécifique à la proximité d’une agglomération urbaine, couplé avec un plan de l’habitat rural, élaborés avec la pleine participation des collectivités rurales concernées, et dans lesquels un volet éducatif doit être développé ;
. ceci étant, si de tels gens sont attirés par Antananarivo, c’est parce qu’ils savent que s’y développe de petites industries. Il serait donc contreproductif et injustifié d’envisager de les déplacer d’autorité et sans discernement ;
. faut-il alors envisager un essaimage des populations concernées pour les faire graviter autour de la ville ? Ce serait une fausse solution qui s’avèrerait très vite néfaste, en ce qu’il serait impossible de desservir par des équipements collectifs satisfaisants de si vastes étendues.
3. La solution globale :
Embrassant toutes ces problématiques, et au-delà même du cas particulier d’Antananarivo, mais le cas de la capitale malgache étant indissociable d’une vision globale, le planificateur national malgache indique que la solution se trouve dans une démarche globale en deux temps :
. d’abord, déterminer géographiquement, sur des bases scientifiques, les diverses régions économiques et l’avenir des agglomérations urbaines et rurales de Madagascar ;
. ensuite, établir un Plan d’Aménagement du Territoire selon un système décentralisé. » C’est l’orientation que mes services et moi-même privilégions, en incluant dans nos équipes des économistes, des ethnographes, des architectes et des urbanistes », disait-il.
Pour en revenir à la seule dimension « habitat rural », Pierre Razafy-Andriamihaingo avait mis en place une politique de promotion de matériaux locaux.
Il s’agissait de provoquer chez la population rurale, à travers une politique d’incitation menée par les Fokonolona et orchestrée par le Plan d’Aménagement du Territoire, une vocation à favoriser la production locale des matériaux élémentaires de construction, mais qui soient de qualité : ici, des tuiles, là des panneaux, ailleurs des briques, etc…en exploitant rationnellement les bienfaits de la nature.
Il est à noter qu’Antananarivo, pendant toute la durée d’application plus ou moins stricte du « Plan Razafy-Andriamihaingo », regorgeait de petites et moyennes industries, notamment du bâtiment et de travaux publics, dans des zones dédiées ; la plaine de Betsimitatatra était saine, en particulier avec ses fameuses et nourricières rizières et des activités maraîchères et fruitières ; tandis que des communes rurales environnantes regroupées au sein d’une vaste zone connue sous l’appellation « Zone d’aménagement rural de Laniera », pouvaient se projeter en avant pour de grands espaces agricoles à proximité d’Antananarivo.
Antananarivo, capitale de Madagascar, est aussi un vaste musée vivant architectural traditionnel et moderne, bref une ville d’art et de culture, que Pierre Razafy-Andriamihaingo a largement contribué à sublimer, et assurément ces caractéristiques de la « Ville des Mille Guerriers », de la « Ville aux habitants innombrables », doivent être perpétuées, protégées et promues.
Nous avons vu que dès 1944, dans un rêve de jeune architecte qui venait d’obtenir son diplôme et officiait déjà à Paris, il avait conçu pour Antananarivo une « Cité des Arts Malgaches» qu’il situait au large de Mahamasina, au pied de la colline d’Ambohijanahary (voir photos ci-dessus).
Ses nombreuses œuvres architecturales, dûment réalisées, rythment les différents quartiers d’Antananarivo, en haute ville comme en basse ville, dont certaines seulement sont montrées ici (voir photos).
« Palais Razafy », nom donné à l’origine par l’administration de Madagascar, actuel siège du ministère du commerce. – Archives personnelles de JPRA – Reproduction interdite –
Lycée d’Andohalo (anciennement « Lycée Galliéni »). Dans son amphithéâtre s’était tenu tout le processus aboutissant à la proclamation en octobre 1958 de la République Malgache – Archives personnelles de JPRA – Reproduction interdite –
Maquette du palais de Justice à Anosy. Plan masse. – Archives personnelles de JPRA – Reproduction interdite –
Résidences des fonctionnaires à Mahamasina (alignement de maisonnettes) + Zone d’aménagement où se sont implantés divers bâtiments (ministères + Palais de Justice + grands hôtels, etc…) faisant actuellement partie de l’Antananarivo « moderne ». – Archives personnelles de JPRA – Reproduction interdite –
Cet aspect spécifique de patrimoine historique est une partie intégrante et importante des nombreuses problématiques de préservation, de conservation et de promotion urbanistiques d’Antananarivo, dont l’aménagement ne saurait se résumer à son caractère technique mais doit englober les dimensions humaines, sociales, économiques, industrielles, culturelles et historiques.
C’est dire que la vision holistique est de rigueur.
Nous poursuivons notre analyse dans une 2ème partie à venir.
(2ème partie à suivre : « Réalités quotidiennes et remèdes »)
Jean-Pierre Razafy-Andriamihaingo
• Expert international en matière de bonne gouvernance et de promotion de la démocratie auprès de l’Union Européenne (« EuropAid »), envoyé par la Région Ile-de-France en appui institutionnel auprès du Maire d’Antananarivo au printemps 2001 pour deux mois, notamment en charge des questions juridiques, institutionnelles et internationales auprès du Maire.
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Reproduction, même partielle, interdite des textes et illustrations.
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