MADAGASCAR: DE LA NECESSAIRE RIGUEUR DANS LA PRATIQUE INSTITUTIONNELLE

Bushido (2)

« Esprit du sabre » – jpra –


         DE LA NECESSAIRE RIGUEUR DANS LA PRATIQUE INSTITUTIONNELLE

Il y a deux ans le 30 mai 2015 à Madagascar, le moins que l’on puisse dire est que les sautes d’humeur d’une large majorité de députés malgaches, se saisissant fébrilement de pouvoirs qu’ils estiment les leurs, sans véritablement en mesurer les dramatiques conséquences, en déroutent plus d’un.

Et cette propension subsiste.

Dès lors, maintes questions fondamentales doivent être posées, afin que certaines dérives soient évitées.

1. La première, et non des moindres, concerne le sens à donner à la notion de « responsabilité des gouvernants », cette notion devant être entendue ici dans son sens le plus large, c’est-à-dire incluant toutes les catégories de personnel politique, principalement celles de l’exécutif et du législatif.

Or, la responsabilité des députés et celle de l’Assemblée nationale sont largement et singulièrement engagées, et devant le peuple et au regard des principes juridiques et démocratiques fondamentaux.

Car, l’Assemblée nationale, se saisissant à la hussarde de sa « responsabilité », n’avait alors pas hésité à inventer une procédure de « destitution » non prévue par la Constitution et qui, en tout état de cause, ressemble à une fiction juridique puisque sans le dire elle s’inspire de l’ « impeachment » à la mode américain, avouant ainsi sans ambages le caractère mi-judiciaire mi-politique à sa démarche.

Ceci est en particulier établi par le fait qu’elle invoque de « multiples » violation de la constitution, mais sans jamais – semble-t-il – viser un quelconque crime qu’implique la notion de « haute trahison », seule qualification que la Constitution actuelle retient pour mettre le Président de la République en accusation dans l’exercice de sa fonction et viser sa destitution.

2. Et, c’est ici où se situe et se pose la deuxième question fondamentale : car, n’obéissant qu’à sa fougue l’Assemblée nationale s’est empressée de déposer une requête auprès de la Haute Cour Constitutionnelle afin que celle-ci « valide » ou « acte » la résolution adoptée au sein de ladite assemblée.

En somme, une démarche tendant à instrumentaliser le juge constitutionnel…

Un tel procédé est en effet pour le moins singulier.

En effet, si la procédure d’ « impeachment », pour autant qu’elle soit conforme à la Constitution, devait juridiquement aboutir à la destitution du Président de la République, et se suffire ainsi comme étant une décision définitive et exécutoire, pourquoi avoir encore besoin d’une « validation » ou d’un « donné acte » du juge constitutionnel ?

L’incohérence ici est mère de toutes les dérives aux très lourdes conséquences et pouvant engager la responsabilité de ceux qui ont été à l’initiative et en appui de cette singulière procédure.

3. De plus, – et c’est la troisième question fondamentale – à supposer même qu’il faille considérer cette procédure d’ « impeachment » régulièrement engagée en la forme, encore faut-il se poser la question substantielle de l’instruction nécessaire et préalable à toute accusation.

C’est le minimum que l’on puisse attendre d’une Assemblée législative qui s’auto-érige, non plus en contrôleur des actes gouvernementaux, mais en juge des actes du Président de la République.

Or, ladite Assemblée a-t-elle pris la peine de constituer en son sein une commission spéciale et impartiale afin que cette dernière nomme préalablement un procureur spécial dont le rôle attendu est de réunir et vérifier les éléments d’accusation ?

Puis, une fois son travail accompli et pour autant que ces éléments d’accusation soient pertinents, ledit procureur aura à saisir un juge d’instruction dont le rôle est d’instruire et de faire la part des choses.

Et, au bout de la chaîne d’instruction spéciale, a-t-on prévu d’ériger – en l’absence d’une Haute Cour de Justice, dont l’absence d’installation n’est pas le seul fait du Président de la République – une juridiction spéciale et d’exception pour juger le Président de la République si tant est que l’instruction ait établi des « faits graves et concordants » pour « violations répétées et graves » de la Constitution, faits qui seraient passibles de la qualification de « haute trahison » ?

4. Enfin, il appert que les députés auteur de cette procédure hautement critiquable confondent – à dessein ou par ignorance ? – erreurs politiques et incriminations juridiques.

Or, une faute pénale – puisque tel est le cas évoqué – n’est nullement liée aux actes de la fonction mais à un acte personnel et intentionnel.

La frontière entre ces deux notions doit être strictement délimitée, sinon c’est la porte ouverte à tous les abus procéduraux. La tentation de la criminalisation du politique, si grande soit-elle, doit être refrénée quand on est en charge d’une responsabilité aussi lourde que la représentation du peuple.

D’où la nécessité, comme c’est le cas ici, de la mise en branle d’une procédure judiciaire comportant toutes les garanties du droit avec la mise en place d’un parquet, d’une instruction et d’une juridiction dédiés.

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Profusion florale 3

« Profusion florale » (JPRA)


Mille autres questionnements se justifieraient devant ce malheureux épisode d’une pratique politique hautement préjudiciable.

On pourrait encore admettre que les députés aient soudainement pris conscience de l’intérêt national, que forts de la gouvernance représentative dont ils ont l’apanage ils aient entendu exercer leur mandat pleinement.

Mais alors, n’ont-ils pas en l’occurrence pêché ici par un jugement d’à-propos politique trop empressé, c’est-à-dire par ce qu’on qualifie outre-atlantique par la notion de « convenience » ?

Les délices de l’exercice démocratique demandent de la rigueur dans la pratique institutionnelle.

Les tripatouillages et les coups de boutoir en sont les ennemis.

De même, les agissements et considérations exclusivement partisans, quoi qu’il advienne, et qui donnent naissance à des comportements que d’aucuns qualifient sous le terme de « partitocratiques », ne sont qu’autant d’hommages du vice à la vertu et, au final, aboutissent à forger une démocratie sans le peuple.

Gageons cependant que viendra – le plus tôt possible ! – le jour où nos gouvernants parviendront à donner à l’autre notion de « accountability » (rendre compte de ses actes) toutes ses lettres de noblesse au lieu et place de la « combinazione » ambiante.

Jean-Pierre Razafy-Andriamihaingo, Ancien Ambassadeur, Avocat honoraire au Barreau de Paris, Expert en Bonne gouvernance.

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GERMAINE TILLION AU PANTHEON

Germaine Tillion

Germaine Tillion à sa table de travail chez elle à Saint-Mandé


 

                                          GERMAINE TILLION AU PANTHEON

En ce jour du 27 mai 2015, par une émouvante cérémonie présidée par François Hollande, Président de la République française, Germaine Tillion, cette héroïne trop peu connue, entre solennellement, en compagnie de Geneviève Anthonioz de Gaulle, de Pierre Brossolette et de Jean Zay, au Panthéon à Paris, là où « la patrie reconnaissante » reçoit pour l’éternité « les grands hommes ».

Nous lui rendons un hommage fait de souvenirs familiaux et personnels.

Cette femme de lettres fut ethnologue, grand spécialiste de l’Afrique du Nord, pleinement engagée au service de la Résistance dès les premières heures de l’effondrement français de juin 1940.

Germaine Tillion, la créatrice avec Boris Vildé du réseau de Résistance « Musée de l’Homme », le premier du genre à avoir été créé après la honteuse défaite de l’armée française et pour contrer tant l’invasion nazie que le naissant régime de collaboration de Vichy, fut ensuite arrêtée et déportée à Ravensbrück, mais miraculeusement restée en vie puis finalement libérée.

Par la suite, elle n’en cessa pas moins ses combats pour la dignité humaine, notamment celle des peuples colonisés, celle des femmes ou des opprimés de la machine administrative que sont les sans-papiers.

Un bel hommage lui fut consacré en 2010 lors d’un colloque à l’Université de Bretagne à l’initiative d’Armelle Mabon, enseignante-chercheur, à laquelle s’était notamment jointe la Mairie de Lorient, et avec le double parrainage de personnalités aussi exemplaires que Simone Pâris de Bollardière et Stéphane Hessel.

Furent ainsi évoquées les innombrables expériences sur le terrain de cette femme d’exception :

. ces itinéraires algériens, notamment dans les Aurès ; ses engagements dans le service des centres sociaux en Algérie et durant la guerre qui y sévissait ;

. ses échanges et actions avec Albert Camus ;

. ses expériences de dure captivité aux camps de Rieucros en France puis à Ravensbrück en Allemagne, etc…

Mais, sait-on que Germaine Tillion la femme de lettres fut aussi, entre autres créations et, bien sûr, ouvrages scientifiques de référence, l’auteur d’un chef-d’oeuvre d’opérette, « Le Verfügbar aux Enfers, une Opérette à Ravensbrück » ?

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Nous souhaitons, disions-nous au début de cet article, lui rendre un hommage fait de souvenirs familiaux et personnels.

Oui, car Germaine Tillion et notre père furent d’excellents et fidèles amis, une amitié solidement née, scellée et forgée durant les terribles jours, semaines, mois et années débutant en cet été 1940 de tous les malheurs, et qui traverse le temps par tous les temps.

Ce fut d’abord cette période de l’automne 1940 où Pierre Razafy-Andriamihaingo, membre du réseau « Musée de l’Homme » ainsi que de sa branche « militaire », plus tard connue sous l’appellation de réseau « Hauet-Vildé », va faire évader des prisonniers malgaches et réunionnais des camps situés dans le nord de la France, puis les cacher, les nourrir et s’occuper d’eux avec l’aide de sa compagne, Suzanne Raharimihaja Rabemananjara (sa future épouse, notre mère), en particulier en leur qualité de dirigeants de la Section Outre-Mer du Comité Central d’Assistance aux Prisonniers de Guerre à Paris.

La maison de Germaine Tillion en province fut aussi un très précieux repère pour cela.

Et, tant pour la confection de colis aux prisonniers demeurés murés dans les camps de détention, que pour la transmission de messages et pour d’autres formes d’aide afin de maintenir éveillées les consciences et la flamme pour la poursuite du combat, nos parents côtoyèrent d’autres hautes figures de la Résistance, comme Edmonde Giscard d’Estaing, Postel-Vinay ou Edgard Pisani, ce dernier ayant été également sur les fronts de Résistance avec De Gaulle.

papa et germaine tillion

Pierre Razafy-Andriamihaingo (debout, en costume et cravate) avec Germaine Tillion et la mère de celle-ci, avec deux anciens prisonniers malgaches venant d’être libérés.


 

Soudain, un coup terrible survient le 11 février 1941 : sur dénonciation, les S.S encerclent le Palais de Chaillot, là où se trouve le Musée de l’Homme, et démantèlent partiellement le réseau de Résistance du même nom.

Germaine Tillion est capturée et emmenée, d’abord au camp de détention de Rieucros en France, puis de Ravensbrück en Allemagne.

Nos parents, leurs amis, sont anéantis.

Mais la lutte doit se poursuivre !

Plus tard, les « retrouvailles » entre Germaine Tillion et Pierre Razafy-Andriamihaingo se manifestent épistolairement, notamment par cette émouvante lettre du 26 février 1942 mais, vu les circonstances et la censure, aux termes volontairement anodins par laquelle Pierre Razafy-Andriamihaingo fait connaître à Germaine Tillion son mariage avec Suzanne Raharimihaja Rabemananjara.

Leurs liens de forte amitié iront en se fortifiant, Germaine Tillion prenant en particulière affection notre sœur aînée, Laurence, née le 2 février 1944, six mois avant la Libération de Paris.

Germaine Tillion suivant par la suite les évolutions de la carrière multiforme de notre père, leurs rencontres étant régulières à Paris ou au domicile de Germaine Tillion, le réel intérêt de cette dernière pour Madagascar et les Malgaches, né des affres de la guerre, ne se dément pas par ailleurs et va croissant.

C’est au gré de ces rencontres que notre autre sœur aînée, Monise, et notre frère aîné, Gérard, et nous-même étions présentés à Germaine Tillion par nos parents et que, de temps en temps lors de nos fréquents passages à Paris durant la faste période du début des années 1960, nous rendions visite à Germaine Tillion, toujours en compagnie de nos parents, à son domicile à Saint-Mandé.

L’encore tout jeune garçon que j’étais alors était bien sûr trop intimidé par la forte personnalité de cette femme, qui nous laisse pourtant le souvenir d’une personne simple et pleine de prévenance.

Mais, c’est surtout notre sœur aînée Laurence qui put, seule, au soir de la vie de Germaine Tillion, la revoir, la célèbre femme étant toujours animée de cette passion pour les problèmes fondamentaux du monde, du « Tiers-monde », de l’Homme et de la Femme.

Là où elle est désormais au Panthéon à Paris, lieu de mémoire s’il en faut, vigie de la conscience, de la connaissance et de la science, convient parfaitement à sa grande âme.

Et en cela, la Nation française fut bien inspirée ce 27 mai 2015, même si tardivement.

Jean-Pierre Razafy-Andriamihaingo

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ROBIN, GRAND-MARECHAL DU ROYAUME DE MADAGASCAR

étendar de Radama 1

Etendard du Roi Radama 1er


                   ROBIN, LE GRAND-MARECHAL DU ROYAUME DE MADAGASCAR

En dépit de son titre exceptionnel jamais atteint par quiconque avant lui du temps du grand roi Radama 1er (cf. sur ce même site http://www.labodiplo.wordpress.com l’article daté du 15/5/2014 : « Ordres royaux de Madagascar »), Robin fut certes de la race des grands chefs guerriers comme le furent, chacun à sa manière mais de façon exemplaire, Ramanetaka, Ramananolona ou Rafaralahy, pour ne citer qu’eux (cf. sur ce même site http://www.labodiplo.wordpress.com les articles datés respectivement du 3/11/2013 et du 10/8/2014 : « Razaka : un prince oublié » et « Ramananolona : la fidélité et la loyauté d’un prince »).

Mais plus que cela car Robin était, comme on le dirait aujourd’hui, un grand serviteur de l’Etat.

Il est vrai que Robin s’imposa tout d’abord sur le plan militaire.

Mulâtre et ancien Sergent-Chef des glorieuses armées napoléoniennes réfugié à l’Ile Bourbon (actuelle Île de La Réunion) après l’effondrement du 1er Empire français, il débarquera à Madagascar pour offrir ses services, attiré par la forte personnalité du roi Radama 1er.

Il vint à point nommé à Madagascar pour réorganiser, avec deux autres sergents britanniques, Hastie et Brady, les armées du roi malgache qui venait d’être reconnu « Roi de Madagascar » par la vertu du traité du 23 octobre 1817 passé avec l’Angleterre (cf. sur ce même site http://www.labodiplo.woprdpress.com les articles datés du 8/10/2013 et du 10/10/2013 : « Réformateurs et modernisateurs de Madagascar », 3ème et 4ème parties).

Très vite promu Général titulaire de 10 « Voninahitra », Robin conduira victorieusement certaines expéditions militaires sur instructions de Radama. Vint ensuite la consécration avec sa nomination au grade exceptionnel de « Grand-Maréchal » du Royaume, le seul à bénéficier de cette dignité militaire, ce qui le plaça naturellement à occuper le poste de Commandant en Chef des forces armées royales malgaches.

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Etandard des « Voromahery », fer de lance de l’armée royale malgache.


Cette ascension de Robin doit beaucoup à son intelligence et à sa clairvoyance.

Il répondit avec adéquation aux multiples désirs du roi Radama 1er, notamment celui de s’instruire lui-même et d’instruire son peuple.

Grâce aux enseignements du prince Andriamahazonoro, Radama et certaines élites du royaume apprirent l’écriture arabe alors usitée par les Antemoro, peuple malgache du sud-est.

Mais trop compliquée et en réalité réservée aux savants et devins, cette écriture ne satisfaisait pas au désir de Radama d’éduquer la masse malgache. Robin se proposa donc pour apprendre au roi et à son peuple l’alphabet latin.

Ce qui fut vite fait dès 1819 avec beaucoup d’intelligence et de constance, à vrai dire grâce aux heureuses directives de Radama, puisque non seulement on adapta cet alphabet aux tons et sons de la langue malgache, mais on fit également une sorte de synthèse linguistique par inclusion de mots anglais et français, le tout donnant à la langue malgache une dimension amplifiée.

Les élèves eux-mêmes connurent de grands progrès dans l’apprentissage et la maîtrise de leur propre langue et dans ceux de l’écriture, leur permettant de lire, écrire, s’éclore aux nouveautés et apports étrangers, en particulier aux idéaux chrétiens – on dirait aujourd’hui : le « transfert culturel » ou l’ « interculturalité » – , ce qui par un effet démultiplicateur facilita grandement le travail des missionnaires, sans parler des conséquences et impacts heureux que cette œuvre originale eut dans la formation des élites malgaches dès cette époque du début de la moitié du XIXème siècle.

Ajouté à ces deux hautes fonctions principales, Robin devint très vite naturellement l’homme de confiance, le confident du Roi, l’homme à tout faire dans le sens noble du terme, le conseiller spécial, ce qu’il fut effectivement tout au long du règne de Radama 1er avec l’autre titre de « Secrétaire en Chef et privé du Roi ».

Robin fut également durant un moment (en 1827) Gouverneur de Tamatave.

Bien que Robin ne se conduisit pas à la manière d’un courtisan ou d’un oligarque à la manière de beaucoup des membres des différents clans nobles ou roturiers malgaches, une pratique bien en cours, Robin n’étant d’ailleurs pas un natif malgache, il valait naturellement tout de même mieux s’attirer sa faveur pour être bien introduit auprès du Roi.

C’est pour n’avoir pas su jouer cette approche que Campbell, Envoyé spécial du Gouvernement britannique de l’Ile Maurice, ne put établir avec le roi Radama 1er des rapports dignes du niveau relationnel britanico-malgache.

Par ailleurs, Robin ne tint pas Coroller (neveu du roi Betsimisaraka Jean-René, placé auprès de Radama comme gage de loyauté de ce roi de la côte est de Madagascar, par ailleurs protégé des Français) dans la meilleure estime.

Quant aux ministres de Radama, dont le rôle était d’ailleurs assez réduit du fait de l’absolutisme du pouvoir du roi, ils se plaignaient de la position privilégiée occupée à la Cour et auprès du Roi d’un étranger (au surplus mulâtre) qu’était Robin (phénomène observé aujourd’hui encore…).

Ce qui est plus étonnant, c’est la basse estime dans laquelle Lyall, l’ami du roi Radama et ambassadeur britannique auprès de lui, tint Robin.

Plus tard, Lyall alla même jusqu’à soupçonner Robin de collusion avec les zélateurs de Ranavalona 1ère, la veuve de Radama 1er devenue reine à la suite d’un horrible complot suivi de ce qu’on appellerait aujourd’hui un coup d’Etat plus que sanglant. C’est peut-être la vieille rancœur anti-française que l’ambassadeur britannique laissa ainsi trop librement s’exprimer, Robin étant issu, rappelons-le, des prestigieuses armées napoléoniennes…

Toujours est-il que les récriminateurs malgaches ne seront pas mécontents de reprendre le haut du pavé lors de l’accession de Ranavalona 1ère au trône. Car, à l’annonce de la mort de Radama 1er, très vite on convoqua Robin pour le déchoir de tous ses titres et pour lui demander des comptes sur ses nombreuses responsabilités sous Radama.

Par la suite, le 11 octobre 1828, ordre fut donné par la reine Ranavalona 1ère à l’étranger Robin de quitter sans délai Madagascar.

Et dès le 13 octobre, la Reine fit une proclamation enflammée au sujet du renvoi immédiat de Robin en ces termes :

« Je déclare à tous les Blancs que j’ai quelque chose à dire au sujet de Robin. Tout homme qui vient dans ce pays qui est le mien pour chercher à me détrôner, à tordre mes paroles et à répandre des mensonges parmi mon peuple est pour moi une abomination. Et je vous le déclare, je ne crains rien pour les actes à accomplir dans ce pays qui est le mien et que je suis capable de diriger. Je ne suis pas Reine pour me laisser intimider par qui que ce soit ; je vous le déclare à vous tous les Blancs !».

Qu’a donc précisément commis Robin pour mériter un tel traitement et une telle dénonciation publique ?

Nous ne le savons pas au juste…et rares sont les documents pouvant nous instruire à ce sujet.

Cependant, nous croyons savoir que Robin, entier dans son caractère, avait émis quelques paroles bien désagréables envers les nouveaux dirigeants et envers les Malgaches en général. Impardonnable évidemment, dans le contexte ambiant et par les temps qui couraient à Madagascar…!

Sa personne fut donc immédiatement saisie et emmenée, expulsée sans ménagement sur la route de Tamatave en partance pour le large…au loin.

Jean-Pierre Razafy-Andriamihaingo

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Cet article reprend le texte consacré à Robin paru dans mon ouvrage « La geste éphémère de Ranavalona 1ère », L’Harmattan, 1997.

LE « PHENOMENE » JACQUES CHIRAC

                                                    LE « PHENOMENE » JACQUES CHIRAC

Jacques Chirac est né le 29 novembre 1932.

Il est décédé le 26 septembre 2019. Ma vive émotion a été – et est toujours – immense.

Quel homme !

Un deuil national avait été décrété par le Président de la République française le 30 septembre 2019, avec en particulier une messe célébrée en l’Eglise Sainte-Sulpice en la présence d’au moins une trentaine de chefs d’Etat et de Gouvernements étrangers. Mais la veille, dimanche 29 septembre, le cercueil de Jacques Chirac avait été placé au centre de la Cour Carrée des Invalides pour une cérémonie solennelle d’hommage national et d’adieu du peuple de France présidée par le Président de la République française, Emmanuel Macron.

Qui n’a pas vu et grandement apprécié Jacques Chirac dans sa gestuelle présidentielle et humaine, en France ou à l’étranger ?

Des sondages convergents le plaçaient, vingt ans après son élection à la présidence de la République française (que j’avais soutenue), sur un haut piédestal non seulement pour ses qualités humaines mais aussi pour la façon bien à lui, et combien à la hauteur de la fonction présidentielle et des enjeux, de conduire les affaires de la France à l’intérieur comme à l’extérieur, sans compter ses pénétrantes initiatives sur les grandes questions internationales.

Bien sûr, des esprits chagrins, dont c’est le métier de flétrir, relèveront bien ici et là de « fofolles » attitudes d’un homme qui en effet ne s’embarrassait pas quelque fois de laisser s’exprimer ses coups de sang.

C’est que Jacques Chirac était tout simplement un homme parmi les hommes, proches d’eux et se sentant toujours à l’aise avec eux ! Les Français, et pas seulement eux, étaient et sont ses amis intimes.

Au-delà des occasions officielles et solennelles où on le voyait dans sa stature naturellement présidentielle, tout le monde a apprécié l’effervescence populaire suscitée autour de sa personne, que ce soit dans les provinces en France ou à l’étranger.

Nous en avions été témoin.

Tout ceci ne doit pas occulter sa grande et profonde culture, en particulier son tropisme pour l’Asie et sa réelle amitié, oserions-nous dire sa grande affection, pour l’Afrique et pour Madagascar, sans oublier son immanente considération pour les cultures anciennes des peuples premiers de l’Amérique.

N’oublions pas, entre autres exemples, que c’est lui qui a voulu et fait réaliser l’érection à Paris du fameux musée du Quai Branly des civilisations anciennes où peuvent être admirées et offertes à la compréhension de tous les manifestations matérielles, philosophiques et spirituelles des œuvres civilisationnelles de peuples dont la plupart a été balayée par un matérialisme destructeur.

Chacun se remémorera aussi sa large connaissance des civilisations chinoise et japonaise, nourrie il est vrai par un intérêt qu’il avait initié dans sa jeunesse. Quant à son affection pour l’Afrique, nous pouvons en témoigner également, elle était intimement ancrée en lui et c’est tout un livre entier qu’il faudrait lui consacrer.

N’avait-il pas « rappelé » une certaine vérité première, celle d’affirmer – d’oser affirmer ! – que l’Occident en ayant volé à l’Afrique ses immenses richesses, y compris humaines (allusion à l’esclavage, notamment), devrait avoir envers elle et à son égard plus de considération et d’humilité…

C’est également lui qui, à la tribune de la première conférence sur le climat en Afrique du Sud en 2002 lançait un vibrant appel à la conscience humaine en martelant ces paroles: « le monde brûle, et nous regardons ailleurs », ajoutant que si un sursaut ne venait pas en matière environnementale, avant la fin de ce siècle le monde périrait…

Ere nouvelle

« Ere relationnelle franco-malgache nouvelle – 2002 à 2007 », Acrylique – Jipiera – Reproduction interdite – 

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Pour Madagascar et les Malgaches, de même que pour la postérité, ceux-ci doivent savoir combien il les aimait. Nous avions pu le mesurer personnellement dès le moment où, fin de l’année 2001 en représentation du nouveau Président élu de Madagascar nous enregistrions de sa part et de celle de sa cellule Afrique à l’Elysée une considération favorable à nos vues, ce en contradiction de celle défavorable de Matignon en cette période de cohabitation. Nous l’avons également mesuré en novembre 2002 quand nous lui avions présenté dans le Salon des Ambassadeurs du Palais de l’Elysée les Lettres par lesquelles nous fûmes accrédité auprès de lui en qualité d’Ambassadeur de Madagascar.

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« Hommages », acrylique – Jipiera – Reproduction interdite.
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Par la suite, nous citerons en exemple l’enthousiasme non dissimulé qu’il avait de fouler pour la première fois le sol malgache en mars 2005, ceci parce qu’il voulait, avec son épouse Bernadette, goûter avec aisance notre pays avant d’y effectuer sa visite officielle quatre mois après en juillet 2005 !

Pour avoir été, avec notre homologue le chef de la cellule Afrique à l’Elysée, l’excellent Ambassadeur Michel de Bonnecorse, à la manoeuvre pour l’organisation de son déplacement à Madagascar, nous nous souvenons qu’avant son « escapade » dans les Mascareignes Jacques Chirac avait fortement hésité entre l’Ile Maurice, qu’il connaissait et appréciait beaucoup comme on le sait, et Madagascar qu’il ne connaissait alors pas encore. Madagascar avait gagnée la mise…mais au-delà du pur agrément, ce fut aussi pour honorer Madagascar et les Malgaches qui venaient de se réinscrire dans le bon sens de l’Histoire et pour y mener de décisives séances de travail en rétablissement voulu de relations bilatérales à la hauteur des vocations respectives de la France et de Madagascar. Pour avoir été à l’oeuvre, nous pouvons là également en témoigner.

C’est que, cette année là en 2005 par un travail incisif des deux côtés nous avions pu faire atteindre un degré d‘excellence et de profondeur inégalées aux relations franco-malgaches ! (cf. sur ce même Blog http://www.labodiplo.wordpress.com l’article intitulé «Madagascar et la France, les Malgaches et les Français» daté du 13/2/2014).

Les Malgaches se souviendront que lors de sa visite officielle de juillet 2005 à Madagascar, Jacques Chirac avait prononcé un discours mémorable, et c’est bien le cas de le relever, puisqu’alors dans sa manière de retenir sans concession les vérités de l’Histoire ici à Madagascar comme ailleurs en France et dans le monde, il avait condamné avec clarté les exactions commises par la soldatesque française lors des terribles évènements de 1947.

Chirac et moi (nov 2002)

Fin octobre 2002 – Salon des Ambassadeurs au Palais de l’Elysée –  Le Président Jacques Chirac m’accorde un entretien après lui avoir remis les Lettres de Créances par lesquelles je suis accrédité comme Ambassadeur de Madagascar en France.

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A la même époque nous enregistrions avec soulagement et avec un sentiment de victoire la « décristallisation » des pensions dues aux anciens combattants malgaches, sujet que personnellement nous avions défendu et pris à bras le corps depuis longtemps.

Car, réparer les injustices historiques, c’est du Jacques Chirac pur…

On l’a vu aussi quand il avait prononcé un autre discours fort et de grande portée pour condamner sans ambages le comportement des autorités de Vichy et celui des gendarmes et policiers français dans le parcage et la déportation de Juifs.

A cet égard, on ne peut pas terminer sans évoquer le Gaulliste Chirac, bien sûr.

Ici comme pour l’ensemble de son parcours politique il faut distinguer l’époque du « RPR » qu’il a inventé, de celle d’après, car voilà un authentique politique, que je distingue de la gente ordinaire des politiciens, qui avait de véritables visions et il n’était pas étonnant que lui et Philippe Séguin aient croisé leur cheminement de façon pérenne.

De l’héritage gaullien et gaulliste, il en a assurément retenu l’essentiel et la substance, et même l’a renforcé, ceci en dépit du fait qu’ici ou là (on se souvient de sa malheureuse évocation de « certaines odeurs » en visitant une banlieue parisienne) certaines de ses vues n’étaient pas nécessairement jugées comme se situant dans l’orthodoxie attendue par certains…orthodoxes gaulliens et gaullistes.

Mais, un authentique et prestigieux gaullien et gaulliste tel que l’ex-Président du Conseil Constitutionnel, notre ami Jean-Louis Debré, fils du rédacteur de la Constitution de la Vème République, l’ami intime, fidèle et éternel de Jacques Chirac, est à lui seul sa caution gaulliste et gaullienne vivante, si tant est qu’il soit nécessaire d’en fournir tant l’évidence s’impose.

Un seul reproche – mais de talle – je lui ferais: d’avoir été à l’initiative de réduire à cinq ans le mandat présidentiel et de le limiter à deux mandats successifs pour un seul homme (ou pour une seule femme). On en voit le résultat: le Président de la République française est descendu de son piédestal pour se placer dans l’arène politique – voire politicienne – et se comporte en super-premier ministre tandis que la fonction de Premier Ministre se résume en celle d’un « collaborateur » tel que l’a raillé un certain Nicolas Sarkozy…Le tout au détriment d’une certaine stabilité institutionnelle et d’une vision hors des sentiers politiciens…

Mais au total, lui vouant une réelle admiration et ayant eu cette grande chance de l’avoir connu et d’avoir converser agréablement avec lui à plusieurs reprises, comme l’unanimité des Français nous souhaitons de tout cœur à Jacques Chirac longue, très longue vie ! Là où il repose désormais dans le Royaume de Dieu !

Jean-Pierre Razafy-Andriamihaingo, ancien ambassadeur de Madagascar en France, Membre de la Convention de la Fondation Charles de Gaulle.

P.S : « FOCUS CHINE – YING & JP ASSOCIES » salue tout particulièrement la mémoire du Jacques Chirac amoureux de la Chine, tout spécialement dans la richesse de sa civilisation pluri-millénaire qui a nourri bien des inspirations artistiques dans l’esprit du dialogue des civilisations auquel il avait été particulièrement attaché, ce qui l’avait poussé à créer le Musée du Quai Branly qui, fort justement, porte son nom : « Musée du Quai Branly – Jacques Chirac ».

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SAINT-CYR: PLUS DE DEUX SIECLES D’HISTOIRE

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                                      SAINT-CYR : PLUS DE DEUX SIECLES D’HISTOIRE

C’est le 1er mai 1802 que Bonaparte, Premier Consul, fonde l’ « Ecole Spéciale Militaire » à Fontainebleau pour assurer le recrutement de jeunes officiers instruits dans les humanités, les sciences, la socio-psychologie et, bien sûr l’art du commandement et de la guerre, avec cette conviction en forme d’axiome : « le militaire se recrute dans le civil ».

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Quelques dates pavent l’histoire mouvementée d’une véritable institution qui a su traverser les plus dures épreuves de la nation française :

. 1805: la grande victoire de l’Empereur Napoléon 1er à Austerlitz le 2 décembre, donnant lieu chaque année à une grande fête des Saint-Cyriens pour une reconstitution mémorielle de cette fameuse bataille; 

. 1815 : l’Ecole subit de plein fouet la défaite du 1er Empire français et dut être dissoute, elle ne sera reconstituée qu’en 1818 ;

. 1855 : le « Casoar », l’emblème même du saint-cyrien, fait sa première apparition officielle à l’occasion d’une revue en l’honneur de la reine d’Angleterre ;

. 1942 : l’Ecole est fermée, et de nombreux élèves et cadres rejoignent la Résistance ;

. 1945 : le Général de Lattre de Tassigny recrée l’Ecole sur le site de Coëtquidan en pleine forêt de Brocéliande en Bretagne, dans la commune de Guer ;

. 1961 : sous l’impulsion du Général de Gaulle l’Ecole est dénommée « Ecole Spéciale Militaire de Saint-Cyr », laquelle intègre également sur le même site de Coëtquidan l’ « Ecole Militaire Interarmes » qui regroupe les recrues issues d’un concours interne aux armées.

Avec près de 60.000 officiers qui en sont issus depuis la création de « Saint-Cyr » il y a plus de deux siècles, les saint-cyriens forment le quart du corps des officiers de l’Armée de Terre française.

Ils sont nombreux, et c’est leur gloire, d’avoir fourni et de fournir maints grands chefs militaires, professionnels de la Défense, grands serviteurs de l’Etat, chefs et managers, ce au plus haut niveau de l’Etat, le plus prestigieux en étant le Général de Gaulle.

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L’inauguration du bicentenaire de « Saint-Cyr » le 25 janvier 2002 fut l’occasion pour le Président Jacques Chirac d’assister à Coëtquidan à une revue suivie de différentes manifestations de très haute tenue.

C’est que l’institution militaire fait partie intégrante, au plus haut degré de prestige, d’une nation française fière à juste titre de son armée et de ses officiers.

A ce titre, des liens privilégiés unissent « Saint-Cyr » à son homologue américain, the « United States Military Academy », la fameuse école militaire de « West Point ».

Or, il faut savoir que « West Point » fut créée non pas sur le modèle de « Saint-Cyr » mais de l’Ecole Polytechnique.

Néanmoins, depuis 1992 les deux écoles militaires de « West Point » et de « Saint-Cyr » entretiennent des liens pédagogiques permanents puisque chaque année des cadets de « West Point » suivent à « Saint-Cyr » les mêmes cours que leurs homologues français, tandis qu’en échange des saint-cyriens suivent à « West Point » une scolarité de plusieurs mois.

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Très rares furent des Malagasy à avoir suivi le cycle « normal » et complet de la formation à « Saint-Cyr ».

Y figuraient mon grand-oncle maternel, le Général Gabriel Ramanantsoa (premier chef d’Etat-Major général des armées malgaches et ancien Chef d’Etat), et plus tard le Général Marcel Ranjeva et mon regretté cousin Maurice Razafindratsima.

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Notre cousin Maurice Razafindratsima, Saint-Cyrien, avec notre père (Bal des Débutantes à l’Opéra Garnier de Paris – 1962 – )

 

J’ai eu l’occasion de visiter les Ecoles militaires de Saint-Cyr Coëtquidan à trois reprises durant ma mission d’ambassadeur en France, notamment en ce 9 avril 2004 où je fus accueilli si chaleureusement par leur Commandant, le Général de division Jean Coulloumme-Labarthe *, un jeune général, le plus jeune de sa génération à l’époque pour le grade élevé de général de division, pour un séjour de deux jours pleins in situ.

Il m’a accordé le privilège rare de visiter successivement, durant ces deux jours, les trois élèves Malagasy alors en scolarité, les installations pédagogiques, les arsenaux ainsi que les champs d’entraînement s’étendant sur un immense domaine arboré, accidenté et parsemé de bâtisses diverses…

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Ici, le Général Commandant les Ecoles de Saint-Cyr, Coulloumme-Labarthe, pose avec moi sur la Cour Rivoli (9/4/2004)


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Ici dans la salle d’armes avec deux officiers-instructeurs.
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Lors d’un autre séjour à « Saint-Cyr », l’honneur me fut donné d’assister au côté de Madame Allio-Marie, alors ministre française de la Défense, à la fameuse cérémonie nocturne du baptême – le fameux « Triomphe » – de la nouvelle promotion annuelle de « Saint-Cyriens » dont chacun des membres recevait solennellement le fameux « casoar » (le traditionnel képi) et son sabre. 

Cérémonie haute en symboliques et grandiose dans la solennité, intense dans l’émotion, éclatante de sobriété !…le tout sous la brillance d’un éclairage savamment dosé dans une nuit où la clémence de la température donnait à l’ensemble de la cérémonie un ton d’autant plus plaisant que la musique, martiale bien sûr, imprimait  une cadence légère.

Napoléon en 1807 disait des Saint-Cyriens :

« Il n’y a rien de si brave et de si exemplaire que cette jeunesse de Fontainebleau » (là où fut implantée l’Ecole de Saint-Cyr lors de sa fondation le 1er mai 1802).

Au-delà de sa nature militaire, par excellence « Saint-Cyr » est assurément l’Ecole française de la chevalerie, de cette chevalerie qui, dans la meilleure tradition des Bushi japonais, était haut portée par le Samuraï.

Jean-Pierre Razafy-Andriamihaingo

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Reproduction, même partielle, interdite des illustrations et textes.


  • POST-SCRIPTUM
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  • Je me dois de rendre ici un hommage ému au Général Jean Coulloumme-Labarthe, qui a accédé depuis 2006 au grade de Général de Corps d’Armée.
  • Car, le brillant général est malheureusement décédé le 23 septembre 2019, quelques jours seulement après avoir été nommé le 1er septembre de la même année, par une promotion qu’il méritait amplement, Contrôleur Général des Armées.
  • Il était officier de la Légion d’Honneur et Commandeur de l’Ordre National du Mérite.
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