COUP DE COEUR !

 

Pornic Bretagne« Matinale sur les Côtes d’Armor » – Pastel sec – (Jipiera)


Ce fut il y a un an. Et je récidive cette année… : Vive la Bretagne !

Au sortir de ces vacances d’été dans l’hémisphère Nord – car, il est vrai que dans l’hémisphère Sud c’est l’hiver…- , LaboDiplo ouvre une nouvelle rubrique: « coup de coeur » !

Y passent et y passeront ce qui, dans l’humeur du moment, parlent et parleront à notre esprit, et touchent et toucheront tout particulièrement notre coeur…en bien et en bouffée rafraîchissante !

Aujourd’hui, c’est la Bretagne.

C’est tout un pays.

Avec la diversité de ses paysages, trempés au roc dans leurs caractères.

Avec ses climats changeants, qui virent à l’orage après le soleil, aux vents d’ouest du large après la douce brise de l’instant…

Tout ça dans une ambiance sereine.

Bref, nous avons essayé de saisir ces moments délicieux au pastel, avec juste ce qu’il faut de gouttes d’eau !

Sans commentaires qui seraient superflus…

Voici quelques aperçus (pastel sec).

(cliquez sur chacune des images pour les visionner en grand format):

Pornic Bretagne

Pornic Bretagne 2

Pointe St.Gildas Bretagne

Pointe St.Gildas Bretagne 2

St.Jacut Bretagne

St.Jacut Bretagne 2

…certaines de ces côtes bretonnes me rappellent celles de Madagascar par leur générosité, leur caractère affirmé et par l’amplitude des perspectives qu’elles offrent !

Vive la Bertagne !

Vive Madagascar !

Jean-Pierre Razafy-Andriamihaingo alias Jipiera

————————————————————–

Reproduction, même partielle, interdite des textes et illustrations.

—————————————————————

LA RENAISSANCE FRANCAISE FETE SON CENTENAIRE

Couverture def def

                                LA RENAISSANCE FRANCAISE FETE SON CENTENAIRE

Dans un article en date du 11 juin 2014 paru sur ce même Blog (www.labodiplo.wordpress.com), nous avions le plaisir de présenter La Renaissance Française, une institution reconnue d’utilité publique fondée en 1915 par le Président de la République française, Raymond Poincaré, et placée sous la quintuple tutelle des Ministres des Affaires étrangères, de la Défense, de l’Intérieur, de l’Education nationale, et de la Culture.

Son Président international est actuellement le Professeur Denis Fadda.

Nous y annoncions en fin de cet article la tenue de différentes manifestations devant célébrer son centenaire.

Nous y sommes.

En effet, ces manifestations se dérouleront les 21 et 22 septembre de cette année 2015 à Paris.

Vous y êtes cordialement et chaleureusement invités.

Les inscriptions aux différentes manifestations sont reçues dès maintenant, ce jusqu’à la fin de ce mois d’août 2015.

Chacune et chacun trouveront les modalités d’inscription et le programme complet de ces manifestations des 21 et 22 septembre 2015 en se rendant sur le site de La Renaissance Française à l’adresse suivante :

http://larenaissancefrancaise.org

Les statuts de La Renaissance Française ayant été officiellement déposés en 1916, d’autres manifestations de célébration de son centenaire se tiendront également cette année 2016.

Les informations les concernant seront diffusées en temps opportun.

Jean-Pierre Razafy-Andriamihaingo

Vice-président du Comité d’organisation, Président de la Délégation de Madagascar de La Renaissance Française.

UNITAID, UN DISPOSITIF INTERNATIONAL ORIGINAL POUR L’ACHAT A PRIX REDUIT DE MEDICAMENTS

ambodiakondro (2)

« Lac d’Ambodiakondro », acrylique- Jipiera – Reproduction interdite 


UNITAID, UN DISPOSITIF INTERNATIONAL ORIGINAL POUR L’ACHAT DES MEDICAMENTS A PRIX REDUIT.

PROPOS LIMINAIRES

L’actuelle très grave pandémie du Covid-19, dite Coronavirus, a tout naturellement amené les Nations Unies et son organisation spécialisée, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), mais également l’ensemble des Etats à se mobiliser de toute urgence pour donner à UNITAID les moyens nécessaires pour assurer sa mission, en particulier en direction des pays en développement où cette pandémie se développe tout aussi dangereusement que dans les pays riches.

***

C’est l’occasion de parler de UNITAID. Car, qui réellement connaît UNITAID ? Bien peu de monde, en réalité…

Et pourtant…

Avec UNITAID, nous sommes en présence, non pas d’une organisation internationale stricto sensu avec une personnalité juridique formelle, mais d’un dispositif international d’un genre unique oeuvrant dans le domaine de la santé publique.

Plus précisément, pour faciliter l’achat de médicaments au niveau mondial et à en amoindrir les coûts, ce au soutien de campagnes de lutte contre les grandes pandémies.

En effet, loin de la bureaucratie et de la technocratie internationales trop souvent générées par certaines décisions d’Etats souverains en vue de la mise en place d’une organisation publique lourde de ses structures complexes et de son personnel pléthorique, c’est un mécanisme particulier qui a été inventé, renforcé et rendu d’une efficacité remarquée.

C’est ainsi que UNITAID est hébergé par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) à Genève ; que son fonctionnement et son mode de gestion ont été clairement définis par les Etats fondateurs dans un « Memorandum d’Accord » du 19 septembre 2006 ; que le fonds fiduciaire, le secrétariat et le conseil d’administration sont également hébergés par l’OMS.

* GENESE *

« A grande idée, cheminement certain ».

Telle pourrait être la devise à appliquer à UNITAID, la genèse de sa création le suggérant.

Quand depuis des dizaines et des dizaines d’années la communauté internationale était péniblement à la recherche de nouveaux outils de financement durable pour le développement, la lutte contre la faim et la pauvreté, ainsi que l’éradication des grandes pandémies, et qu’enfin en 2004 plus d’une centaine de pays ont adhéré à la Déclaration de New-York sur l’action contre la faim et la pauvreté, et que 79 pays ont entériné, le 14 septembre 2005, la Déclaration sur les sources innovantes de financement du développement, la voie s’est enfin ouverte pour la tenue à Paris, du 28 février au 1er mars 2006, d’une conférence internationale intitulée : « Solidarité et mondialisation : des financements innovants pour le développement et contre les pandémies ».

C’est le début du cheminement certain, auquel nous faisions allusion.

Car, voici que grâce à cette conférence, non seulement le cercle des pays soutenant ces outils de financements s’est élargi significativement, mais surtout cette conférence de Paris (à laquelle, en ma qualité d’ambassadeur, j’y participais activement en représentation de Madagascar) a permis la création d’un Groupe Pilote de 44 pays qui se sont engagés à travailler en faveur de la mise en œuvre, à court terme, de ces outils de financements innovants.

Au sein de ce Groupe Pilote, j’avais alors le privilège d’inclure Madagascar parmi les 5 premiers pays précurseurs (en compagnie de l’Algérie, de la Corée du Sud, de Chypre et de l’Ile Maurice), faisant partie d’un groupe de 19 pays, qui avaient fait connaître leur intention de mettre en place une contribution de solidarité sur les billets d’avion.

Recevant le feu vert du Président de Madagascar, je confirmais formellement cette intention de Madagascar par la suite, début novembre 2006 lors d’une cérémonie solennelle au Quai d’Orsay au cours de laquelle nous apposions notre signature.

UNITAID était en gestation certaine, avec un développement rapide.

En effet, entre-temps, très vite au constat que les traitements pour éradiquer les grandes pandémies n’attendaient que des financements adéquats, et que la mondialisation constituait une opportunité de créer de nouvelles solidarités fondées sur les sources innovantes de financement que la conférence de Paris de février 2006 avait fort opportunément mis en vedette, la France, le Brésil, le Chili, la Norvège et le Royaume-Uni ont d’un seul élan décidé de lancer une facilité internationale d’achat de médicaments.

Ainsi est né UNITAID, dont la création, fortement encouragée et poussée principalement par les présidents Chirac et Lula da Silva (du Brésil), fut officiellement actée le 19 septembre 2006 à New-York en marge de la session d’ouverture de l’Assemblée annuelle des Nations Unies.

Pour cette création, Kofi Annan, alors Secrétaire général de l’ONU, ainsi que l’ancien Président des Etats-Unis, Bill Clinton, prirent également leur part prépondérante.

L’acte constitutif, matérialisé par un « Memorandum d’Accord », fut signé le même jour successivement par les ministres des Affaires étrangères de la République fédérative du Brésil, de la République française, de la République du Chili, du Royaume de Norvège, du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord, et par l’Organisation Mondiale de la Santé.

Aux cinq pays fondateurs d’UNITAID, donateurs principaux, auxquels il faut ajouter des fondations de renom, celles de Bill Clinton et de Bill Gates, se sont donc ajoutés, ainsi qu’indiqué plus haut, 19 autres pays donateurs complémentaires, dont Madagascar, lesquels s’étaient engagés à mettre en œuvre chez eux les procédures devant conduire à l’instauration d’une contribution de solidarité sur les billets d’avion ou d’un mécanisme similaire, et dont le produit est destiné à financer UNITAID.

UNITAID est, depuis sa création, présidé par le Docteur Douste-Blazy, le signataire pour la France de ses étapes fondatrices, en particulier du « Memorandum d’Accord » du 19 septembre 2006, qui est de façon formelle l’Acte fondateur d’UNITAID, tandis que son texte constitutif a été adopté le 10 octobre 2006.

Actuellement, UNITAID est présidé par Madame Marisol Touraine, ancienne ministre française de la Santé, élue le 29 mai 2019 pour un mandat de trois ans.

ambodiakondro-3

« Lac d’Ambodiakondro 2 » , acrylique – Jipiera – Reproduction interdite –


** CHAMP D’ACTION **

Dès le départ, UNITAID s’est attaqué aux trois grands fléaux que sont le Sida, le paludisme et la tuberculose, et en poursuit actuellement ses actions, principalement en Afrique et en Asie.

Il est heureux que UNITAID ait intégré l’actuelle grave crise de la Covid-19 dans ses actions prioritaire.

Ces actions visent à intensifier les efforts conjugués des différentes organisations, publiques et privées, internationales, régionales et nationales, en particulier par des apports financiers spécifiques permettant de fournir, de manière prévisible et durable, des médicaments et des moyens de diagnostic, ceci en réduisant les prix et en élargissant l’accès aux médicaments, le tout, en faisant en sorte de ne pas rendre plus complexes les mécanismes existants.

Le caractère pérenne et prévisible de ces actions est assuré grâce à la nature des financements, provenant de contributions générées par les mécanismes de financements innovants (exemples : contributions de solidarité sur les billets d’avion ; contributions budgétaires pluriannuelles).

De façon plus explicite, et tenant compte des mécanismes du marché de la santé au niveau mondial, UNITAID vise à les influencer selon les objectifs suivants :

. baisse des prix des médicaments et des diagnostics ;

. amélioration de la disponibilité de l’offre de médicaments et des moyens de diagnostic, et renforcement de l’offre ;

. susciter la concurrence dans le sens d’une baisse des prix (au cas où des obstacles liés à la propriété intellectuelle entraveraient cette concurrence et la baisse des prix, UNITAID soutiendra le recours par les différents pays partenaires à des licences obligatoires, conformément à la Déclaration de Doha sur l’Accord concernant les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce (ADPIC) et sur la santé publique) ;

. recherche de toute autre solution innovante permettant de surmonter les obstacles à la diversification des marchés dans les pays en développement.

Tout ceci doit se traduire dans des programmes concrets qu’UNITAID définit en étroite coordination avec ses partenaires que sont les pays participants, les organisations internationales partenaires (OMS, Fonds Mondial de Lutte contre le VIH/SIDA, le paludisme et la tuberculose, UNICEF, ONUSIDA), les organisations publiques et privées.

Il s’agit, en effet, que ces programmes définis et les procédures suivies correspondent bien, tant aux systèmes de santé nationaux qu’à leur politique de santé publique. Il s’agit aussi d’éviter des doublons et des duplications.

S’agissant des critères d’éligibilité à l’allocation des fonds, UNITAID a adopté deux règles essentielles :

  • tous les pays en développement ont tous vocation à bénéficier des conditions tarifaires favorables négociées par UNITAID ;
  • d’autre part, au moins 85% des fonds alloués à UNITAID doivent être destinés aux pays à revenu faible (par référence aux indicateurs de revenus définis par la Banque Mondiale).

ambodiakondro

« Lac d’Ambodiakondro 3 », acrylique – Jipiera – Reproduction interdite  


                                                                              *

Avec UNITAID, Madagascar peut s’enorgueillir de faire partie des pays pionniers, dès le mois de la création en 2006, de ce mécanisme international unique, c’est à dire du Groupe Pilote dont le rôle est d’orienter la mobilisation internationale en faveur de financements innovants dans la lutte contre les grandes pandémies.

Je me félicite, en ma qualité d’ambassadeur représentant de Madagascar dans le processus de création d’UNITAID en 2006, d’avoir eu un rôle moteur et déterminant, notamment en agissant avec détermination pour inclure Madagascar parmi les pays membres du Groupe Pilote.

C’est pourquoi il est à déplorer qu’au moment où le Coronavirus de la Covid-19 avait fait son entrée à Madagascar avec sa cohorte de victimes, cette position privilégiée n’ait pas été préservée, renforcée et, surtout, mise à profit.

Car, dans l’état de nécessité où se trouve actuellement Madagascar en matière de santé publique, et tout spécialement au niveau de cette pandémie, il n’est pas concevable que ce pays ne puisse pas pleinement – ou ne veuille pas – bénéficier du dispositif original mis en place par UNITAID.

Par ailleurs avant cette pandémie de la Covid-19, tout spécialement à propos de la peste, lors d’une « Mission Economique Fandrosoana » que j’avais conduite à Antananarivo en juin 2016, j’avais expressément fait au Ministre de la Santé Publique de Madagascar une proposition en faveur d’une action visant à faire bénéficier Madagascar des avantages décrits plus haut, note spécifique à l’appui. Mais, alors même que l’épidémie de peste sévissait d’une façon dramatique à Madagascar, aucune initiative allant dans le sens préconisé n’avait été prise…

Ici comme ailleurs, dans beaucoup trop de cas, les occasions ratées par défaut de bonne gouvernance ont des conséquences dommageables pour l’ensemble de la population…

Jean-Pierre Razafy-Andriamihaingo Ancien ambassadeur de Madagascar en France, avocat honoraire au Barreau de Paris


Reproduction, même partielle, interdite des textes et illustrations


6 AOUT 1945: LE 1ER BOMBARDEMENT ATOMIQUE DECIME LE JAPON

automne 3

« Automne », acrylique – Jipiera – Reproduction interdite


Les précédentes dévastations nucléaires de Hiroshima et de Nagasaki doivent servir, aujourd’hui, comme toujours, de leçons définitives à l’Humanité entière afin que sa conscience se forge d’un interdit absolu.

Mais hélas, devant les périls actuels résultant de bras de fer qui opposent tant de puissances nucléaires, grandes et petites, à travers les espaces géographiques, c’est à un déferlement de menaces auquel on assiste presque impuissants…

Au moins pour la mémoire, et à titre de (re)prise de conscience indispensable, rappelons donc ci-après quelques horribles vérités sur les dévastations nucléaires…tout en précisant que comparativement à la relative faible puissance des bombes atomiques s’étant abattues sur Hiroshima et Nagasaki, celle des bombes atomiques actuellement opérationnelles est non seulement incommensurablement supérieure mais diversifiée en termes d’efficacité destructrice, pour atteindre le niveau apocalyptique.

                            6 AOUT 1945 : LE PREMIER BOMBARDEMENT ATOMIQUE DECIME LE JAPON

Le drame humain incommensurable constitué par le largage et l’explosion le 6 août 1945 de la première bombe atomique sur Hiroshima, au sud du Japon, doit d’autant moins être passé par pertes et profits dans ce monde de brutes, que la panoplie des armes nucléaires continue allègrement de se diversifier et de se perfectionner sans cesse au nom de la dissuasion, ce malgré les traités et conventions visant la limitation, voire l’élimination de ces armes de terreur.

Pour le Japon d’alors, pays jusque là invaincu et souvent visité par les « vents divins », ce fut un terrible traumatisme, les quelque 250.000 morts provoquées directement par les deux bombes atomiques d’Hiroshima et de Nagasaki s’ajoutant aux 2 millions de Japonais qui ont péri durant la seconde guerre mondiale, sans compter le dénuement physique et moral de tout un peuple, et la destruction du pays réduit à d’innombrables ruines sur près de 40% du territoire japonais.

Le Japon venait d’être décimé.

Et le monde, stupéfait, découvrait les effets terribles d’une arme terrifiante devenue opérationnelle entre les mains de dirigeants à la conscience variable.

Car, dans le sillage de la bombe atomique des Etats-Unis pointe, depuis le nord du Japon, celle de l’Union Soviétique…

automne 4

« Printemps », acrylique – Jipiera – Reproduction interdite  


Mais s’agissant du Japon belliqueux d’alors, l’occupation américaine, très théoriquement placée sous contrôle de la « Commission d’Extrême-Orient » (réunissant les alliés que furent les Etats-Unis, l’Union Soviétique, la Chine, la Grande-Bretagne, la France, les Pays-Bas, le Canada, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, l’Inde, les Philippines, la Birmanie et le Pakistan) fut ainsi paradoxalement vécue comme un salut par les Japonais eux-mêmes, jusqu’alors soumis au militarisme et au totalitarisme implacables d’un régime coupable des pires exactions en Asie.

Une « occupation valorisante » paraît-il, il est vrai conçue et conduite par un général des plus cultivés, MacArthur le « vice-roi » du Japon, porteur d’une véritable mission civilisatrice dans un total respect des valeurs d’une civilisation et d’un peuple uniques et initiateur des institutions modernes et démocratiques que connaît actuellement le Japon.

SAVONS-NOUS TIRER LES ENSEIGNEMENTS DE LA LECON JAPONAISE ?

La « leçon japonaise » faillit se répéter en Corée début des années 1950, car du côté des Etats-Unis la tentation fut grande d’utiliser à nouveau l’arme nucléaire pour en finir avec une guerre devenue un terrain d’expansion pour la Chine Populaire d’alors.

D’ailleurs, depuis lors la banalisation de l’atome s’est largement généralisée à titre tant dissuasif que tactique, puisque loin de ne constituer qu’un instrument de dissuasion l’arme nucléaire fait aussi, et de plus en plus, partie de la panoplie des armes tactiques utilisables sur les champs de bataille pour créer des avantages décisifs.

Il suffirait qu’à l’occasion des innombrables conflits armés du moment une seule de ces armes nucléaires tactiques soit utilisée pour créer un embrasement généralisé…

Désormais donc, depuis la Guerre froide et à l’heure de la multi-polarité nucléaire actuelle, une conflagration nucléaire n’est nullement à exclure, dès lors surtout qu’un pays ouvertement provocateur en matière nucléaire – la Corée du Nord – ne cesse de menacer d’utiliser son arsenal atomique, que d’autres – le Pakistan, Israël ou l’Iran – démontrent leur volonté de faire de même s’ils estiment leur intégrité territoriale menacée, et que par ailleurs il n’est nullement exclu que l’arme nucléaire puisse être détenue par une organisation terroriste quelconque.

Et depuis peu, une donnée nouvelle s’était ajoutée à ce tableau inquiétant : l’inattendue élection fin novembre 2016 à la présidence des Etats-Unis d’un Donald Trump adepte de la provocation et de la posture belliqueuse qui, en effet, se traduisit concrètement et rapidement. Par exemple, au large de la Corée du Nord, par la présence renforcée d’une importante flotte et forces d’intervention dotées de tous types d’armes nucléaires prêtes à faire feu…Et ajoutant une couche supplémentaire, le même Donald Trump se gaussait que les Etats-Unis possédant de nombreuses armes atomiques tactiques, prêtes à être immédiatement actionnées et utilisées « ponctuellement » et « chirurgicalement » sur les champs de bataille, il serait temps d’anéantir préventivement toute initiative armée de l’ennemi nord-coréen…!!!

Avec le Président Biden actuel, de telles vociférations ne sont certes plus de mise, mais les dispositifs militaires demeurent et se renforcent, de sorte que non seulement ils sont potentiellement opérationnels mais leur utilisation fait bel et bien partie des scenarii possibles.

Enfin, ne voilà-t-il pas qu’un Poutine belliqueux apprenti sorcier nucléaire s’invite dans ce ballet meurtrier en offrant au monde des figures extrêmement menaçantes d’une chorégraphie nucléaire des plus apocalyptiques puisqu’il ne souhaite ni plus ni moins que l’anéantissement de son ennemi ukrainien et n’envisage en aucun cas le moindre recul russe sur le plan militaire y compris face à une ligue occidentale ?

Le monde est ainsi tributaire d’une telle « stratégie » apocalyptique et diabolique digne des plus mauvais films hollywoodiens. Face à cela, la communauté internationale est désarmée, ce en dépit d’efforts méritoires dans le,cadre onusien.

Parmi ceux-ci, le 7 juillet 2017, à l’initiative de l’Assemblée générale des Nations Unies, un traité visant l’interdiction de l’arme nucléaire, à l’instar des traités interdisant les armes chimiques et bactériologiques, a été adopté.

La mise en vigueur était attendue avec cependant un espoir très mitigé. Car, dès l’origine du processus des négociations les principaux pays détenteurs de l’arme nucléaire avaient annoncé la couleur : il n’est pas question pour eux ni de signer ni de prendre une initiative quelconque afin que cette mise en vigueur intervienne…! Finalement, la mise en vigueur est intervenue comme dans un accouchement douloureux, car elle ne vint que le 22 janvier 2021 après que le cinquantième Etat l’ait ratifié, et e toute façon les dispositions dudit traité n’ont qu’une valeur déclarative et non contraignante !

« Beau programme » ! …Et « belle perspective » d’avenir !…

Car, à ceci il faut ajouter que très récemment en cette fin de mois de février 2023, la Russie annonce la suspension de sa participation aux dispositions issues du traité sur la limitation des armes nucléaires auquel elle avait adhéré.

A chacun de méditer…mais cela veut-il dire que la psyché humaine est prête à affronter à nouveau les affres d’une attaque nucléaire plus meurtrières encore que celles, déjà dévastatrices, d’Hiroshima et de Nagasaki hier  ?…

Jean-Pierre Razafy-Andriamihaingo
—————————————
Reproduction, même partielle, interdite des textes et illustrations
—————————————

SAINTE VICTOIRE RASOAMANARIVO – 2ème partie : DEBUT DES PERSECUTIONS

Roi Mage

« Roi mage » – Vitrail – (jpra) – Reproduction interdite –


 

                                             VICTOIRE RASOAMANARIVO, NOTRE SAINTE

                                                                         – 2ème partie –

                                                              DEBUT DES PERSECUTIONS

Nous reprenons notre récit, sur la base des notes que notre très regrettée mère voulait tout spécialement dédier à la mémoire de notre Sainte nationale dans son ouvrage « La colline sacrée des souverains de Madagascar, le Rova d’Antananarivo » (L’Harmattan, Paris, 1989).

                                                                                  *
                                                                                 * *

C’est certain, Victoire Rasoamanarivo, notre sainte, avait été choisie par Dieu pour révéler aux Malgaches la catholicité.

Nous rappelions précédemment qu’au milieu des années 1860, le nouveau Premier ministre d’alors, Rainilaiarivony, n’avait qu’affection et respect pour sa belle-fille, Victoire, et la constance de ces sentiments ne pouvait qu’ajouter très providentiellement à l’autorité dont Victoire devait avoir besoin pour lutter contre la persécution organisée au nom du protestantisme et de la lutte anti-française, par le pouvoir et les couches élevées de la population.

Mais, par un amalgame savamment répandu auprès de la population, la religion catholique était assimilée par le pouvoir à la France.

Or, au moment où Radama II fut éliminé, se mit en place une politique anti-française dont la Charte Lambert constitue la pomme de discorde. Parallèlement, l’action politique très incisive du missionnaire anglais Ellis, allié au parti national protestant devait identifier la religion protestante à une certaine identité malgache et à un nationalisme naissant.

C’est dans ce contexte politico-religieux que le gouvernement malgache réagit violemment à l’ultimatum lancé au nom de la France par le commandant Dupré, visant à forcer le gouvernement malgache à honorer la signature apposée par le roi Radama II au bas de la Charte Lambert. Jean Laborde, consul français, et les missionnaires catholiques furent menacés.

Certains grands de la Cour retiraient leurs enfants des écoles de la Mission catholique.

Le sentiment anti-français et anti-catholique commençait à se développer.

Au sein même de sa famille, Victoire connut la persécution de son oncle, Rainimaharavo. Celui-ci, en tant que chef de la caste roturière des Tsimiamboholahy, la forçait à embrasser la religion protestante (et réussit même à la traîner jusqu’à une école protestante) et menaçait de lui enlever ses biens et ses serviteurs, de la rejeter de la famille pour la reléguer dans l’esclavage et de lui refuser la sépulture dans le tombeau familial.

Mais tout ceci ne fit que renforcer la foi de Victoire et son engagement au sein de l’Eglise catholique.

Ainsi commença sa croisade.

La voici à genoux en pleine rue pour réciter l’Angélus ; en d’autres occasions, on la vit, à la cour, ou en quelque endroit, prier le chapelet à la main et répétant à qui s’en étonnait : « c’est ainsi que nous faisons, nous, Catholiques ».

Victoire, entrée dans sa vingtième année, s’imposa un règlement de vie pour lequel elle fut aidée par le Père Ailloud : lever à 3 heures, suivi de la prière du matin et de la récitation du chapelet ; messes successives de 4 heures à 8 heures.

Après les tâches domestiques, participation à la vie de la Cour au Rova d’Antananarivo jusqu’au milieu de l’après-midi. Son devoir officiel accompli, ou après quelques visites à des malades, ou après certaines démarches, elle se rendait à nouveau à l’église, puis réunissait tous es serviteurs pour faire avec eux la prière du soir.

Victoire exerçait à l’égard de ses serviteurs toute sa charité. Elle les aimait et les défendait. La nuit tombée, Victoire priait encore dans sa chambre, agenouillée sur un prie-Dieu installé devant un autel.

Victoire suivit ce règlement jusqu’à sa mort sans jamais défaillir.

Son arme préférée était le rosaire qu’elle n’avait point à brandir mais seulement à pratiquer. C’était son lien avec Dieu et Sainte Marie et désormais personne n’osa jamais le lui reprocher. Les misères cachées, qu’elle s’efforçait de découvrir grâce à l’action des aides de camp qu’on lui permit de s’adjoindre, étaient vite soulagées.

Victoire occupait une place de choix à la Cour du Rova. La reine, Ranavalona II, fervente pratiquante protestante que d’aucuns appelaient « la sainte » depuis qu’elle avait ordonné la destruction des sampy et interdit toutes les pratiques superstitieuses et idolâtriques, avait de la sympathie pour Victoire. Rainilaiarivony lui-même regardait respectueusement Victoire prier et n’hésitait pas à imposer le silence à l’assistance.

Dans un contexte politico-religieux hostile aux catholiques, Victoire surveillait la construction d’églises catholiques à Manankasina (en territoire Andriandranando) et à Ambohimanga (lieu sacré des pratiques païennes merina) et intervint auprès de son beau-père Premier ministre pour les imposer aux forcenés protestants ou païens décidés à empêcher leur élévation.

Sainte Victoire

Sur la photo, à droite (fléchée), la 1ère Eglise catholique érigée par le Père Weber (cf. le texte). En bas, en relique : un fragment du lambamena (linceul en soie sauvage) ayant enveloppé le corps de Victoire Rasoamanarivo lors de son enterrement. – Reproduction interdite –


 

Cette hostilité connut son paroxysme avec la première guerre franco-malgache de 1883 à 1886. L’occupation de Toamasina par les troupes de l’Amiral Pierre entraîna, en représailles, l’expulsion des Français, et donc aussi celle des missionnaires catholiques français.

A nouveau, le catholicisme fut assimilé à l’ennemi français. Le fait que le protestantisme était érigé en religion d’Etat renforça encore ce sentiment.

C’était la religion de la reine et il fallait prier pour la reine. Des instructions étaient données dans ce sens à tous les niveaux de l’Etat. Parallèlement, on érigeait des temples par centaines.

Il n’en fallait pas plus pour signer l’arrêt de mort du catholicisme et, de fait, une persécution sourde et systématique se déclencha ainsi sans qu’elle fût ouvertement ordonnée.

Très vite, aussi, les catholiques malgaches furent assimilés à des traîtres, car ils pratiquaient la religion des missionnaires français.

Rainilaiarivony s’accommodait fort bien de cet amalgame, à tel point que, lui qui acceptait à peu près toutes les requêtes formulées par sa belle-fille, Victoire, refusait à sa bru, sans raison avouée, que des prêtres catholiques anglais fussent autorisés à exercer leur ministère.

(A SUIVRE) : 3ème partie.

Jean-Pierre Razafy-Andriamihaingo

————————————–
Reproduction, même partielle, interdite des textes et illustrations
————————————–