AFRIQUE: PERSISTANCE DE LA PAUVRETE ET DES INEGALITES MALGRE LA CROISSANCE

Afrique : la pauvreté et les inégalités persistent malgré la croissance.

 Solo de banane

« Banane en vedette » – JPRA –


 

Labodiplo reproduit ici dans son intégralité un Communiqué de la Banque Africaine de Développement (BAD) daté du 26/07/2016 consacré à cette thématique essentielle, et dont les développements doivent inciter chacun des pays africains – y compris, bien sûr, et sans aucun doute plus qu’ailleurs dans l’ensemble africain, Madagascar – à prendre les mesures adéquates à propos desquelles Labodiplo insiste et continuera d’insister tout au long des articles parus sur ce blog.

Ces mesures sont nécessairement d’ordre structurel afin de donner à la notion conjuguée de développement inclusif et durable toute sa signification.

Le dire et le redire, le répéter inlassablement, s’impose.

Ainsi, se contenter de prôner et de pérorer à tout va et à la légère comme un cabri la « croissance, croissance, croissance », d’ailleurs à partir de quel(s) leviers réellement déclencheur(s), est un leurre…et procède de l’irresponsabilité.

On en revient inévitablement à prôner pour l’adoption sans délai d’une planification intégrée, systémique, holistique et de nature directive, traduction d’une politique économique et sociale allant de pair et non de façon alternative, et la mise en oeuvre et en branle d’une telle planification rend nécessaire l’implication de l’Etat comme acteur et non comme un simple régulateur, et constitue une condition sine qua none. L’arsenal institutionnel et juridique est suffisamment diversifié pour en permettre l’effectivité sélective sous des formes adaptées.

 

Jean-Pierre Razafy-Andriamlihaingo

 

                                                                                      *

                                             Voici les termes du communiqué de la BAD :

« Les économies africaines connaissent une période de croissance inédite  depuis une décennie, mais la pauvreté et les inégalités n’ont pas pour autant diminué en proportion inverse de cette croissance, indique l’édition 2015 du Rapport sur le Développement en Afrique du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD).  Le rapport a été  lancé le 26 juillet 2016 au siège de l’institution à Abidjan en Côte d’Ivoire.  La cérémonie était présidée par Kapil Kapoor, vice-président par intérim, Opérations Sectorielles, représentant le président de la Bad, Akinwumi Adesina.

Depuis une dizaine d’années, les économies africaines connaissent une période de croissance inédite dans l’histoire du continent. Pour autant, la pauvreté et les inégalités n’ont pas diminué en proportion inverse de cette croissance. D’où ces questions : Quel est l’effet de la croissance sur la pauvreté et les inégalités ? L’Afrique est-elle en mesure de relever les défis du développement durable, aujourd’hui et demain ?

Cette édition 2015 du Rapport sur le développement en Afrique entend répondre à ces questions par des analyses, des synthèses et des recommandations. Son objectif est de guider la prise de décisions politiques et de contribuer au débat en analysant ce qui s’est passé ces dernières années – notamment pour voir ce qui a réussi et ce qui a échoué – et en s’interrogeant sur les solutions capables de faire tomber les obstacles qui continuent d’entraver le développement durable en Afrique.

Le fait est que la croissance économique récente de l’Afrique ne s’est pas accompagnée d’une véritable transformation structurelle. Résultat : des millions d’Africains, notamment des femmes et des jeunes, restent les grands oubliés de la croissance. Le rapport souligne le rôle indirect des diverses formes d’inégalités, qui empêchent la croissance de l’Afrique de se traduire en une prospérité pour tous. L’inégalité d’accès aux ressources économiques et aux opportunités se reflète dans les fortes inégalités des revenus, dans les écarts entre les sexes, dans la fracture entre les villes et les campagnes, dans le sous-emploi des jeunes et dans la priorité limitée attribuée aux secteurs les plus à même de réduire la pauvreté, à savoir l’agriculture, les agro-industries et l’industrie manufacturière.

Dans l’Avant-propos, le président Adesina dit : « Je suis convaincu que le développement du continent passe par des améliorations réelles des conditions de vie dans toute la société. L’analyse menée dans le rapport montre qu’une généralisation des inégalités limite le potentiel de croissance et compromet les efforts de lutte contre la pauvreté. Avec des écarts de revenus qui demeurent considérables depuis des décennies, l’Afrique reste l’une des régions les plus inégalitaires au monde. »

Pour maintenir les succès de la croissance récente et, en même temps, rendre la croissance de demain plus inclusive, il faut des politiques adaptées, capables de diversifier les sources de la croissance et de garantir la participation la plus large possible de tous les segments de la société. Il importe donc que l’Afrique adopte une nouvelle trajectoire de développement axée sur une véritable transformation structurelle. Les travailleurs doivent abandonner les secteurs à faible productivité pour se concentrer sur les secteurs plus productifs et mieux rémunérés. Il importe aussi qu’elle accorde une attention particulière aux secteurs les mieux à même de réduire la pauvreté, comme l’agriculture et les industries manufacturières, qui devront bénéficier en priorité des investissements publics et privés.

En ajoutant de la valeur à ses exportations de produits de base, l’Afrique peut améliorer sa compétitivité sur les marchés internationaux tout en répondant aux besoins du marché domestique, notamment sur le plan de la sécurité alimentaire. S’il insiste sur le besoin de cibler certains secteurs en priorité, le rapport formule aussi des recommandations portant sur la nécessité de réduire les écarts de revenus, les inégalités entre les sexes et les disparités entre les villes et les campagnes, ainsi que de promouvoir l’emploi des jeunes.

Ces objectifs s’inscrivent d’ailleurs parfaitement dans la Stratégie décennale du Groupe de la Banque africaine de développement (2013-2022), qui entend, en collaboration avec ses pays membres régionaux, stimuler une croissance inclusive et de plus en plus verte. Plus récemment, les cinq domaines prioritaires du Groupe de la Banque ont porté sur les actions que doit mener la Banque pour être beaucoup plus efficace dans son action en faveur des pauvres. En veillant à ce que la croissance de l’Afrique soit à la fois durable et inclusive, la Banque continuera de mobiliser des soutiens en faveur des efforts déployés sur l’ensemble du continent pour améliorer la vie de tous les Africains ».

LUTTER CONTRE LA CORRUPTION : VOIES A SUIVRE

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« Champ infini de rizières » (JPRA)


 

                                     LUTTER CONTRE LA CORRUPTION : VOIES A SUIVRE                                                                         

Lutter contre la corruption demande à la fois : une connaissance de ce qu’il convient d’appeler l’ « espace de corruption» (1) ; une méthodologie précise (2) ; et une volonté politique clairement identifiée tant au niveau national qu’international (3).

  1. L’ « ESPACE DE CORRUPTION »

Partout dans le monde, chaque continent, chaque pays ont leur forme de corruption. 

Quant à l’Afrique continentale et à Madagascar, elles sont, sans doute, le continent et le groupe de pays qui paient au prix fort le coût de la corruption avec, en particulier: des Etats aux structures fragiles ; les violences de toutes sortes ; des guerres et conflits de nature ethnique ou religieuse ; des pouvoirs institutionnels ou de fait, rentiers et corrompus ; des économies en faillite ; une pauvreté galopante et une marginalisation de masse ; une administration publique gangrenée et obsolète ; des fuites de capitaux et de compétences humaines ; etc… 

Certes, un sursaut des Etats africains est en cours.

Mais, les conditions de ce sursaut sont difficiles à réunir du fait de la déliquescence des institutions et du peu de moyens dont les Etats disposent.

Il faut aussi souligner, pour le déplorer, la persistance de comportements de prédateurs observés chez beaucoup d’opérateurs étrangers, lesquels continuent leur œuvre de dépeçage en règle de l’Afrique et de Madagascar.

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« Hommage à l’artisanat malgache » (JPRA)


 

Par ailleurs, il faut bien relever également que l’étendue de la corruption sur le continent africain et à Madagascar n’est pas le seul fait volontaire des corrupteurs et des corrompus.  

En effet, les phénomènes engendrés par la mondialisation des marchés et de la globalisation des stratégies commerciales et économiques ne font souvent que la renforcer, puisqu’au plan international, et en dépit de déclarations et d’intentions lénifiantes, tout reste encore à inventer et à faire pour mettre en place des dispositifs réellement efficaces de lutte contre la corruption.

  1. UNE METHODOLOGIE PRECISE

Il est donc certain que les Etats africains et malgache, malgré leur volonté actuelle, ne peuvent pas seuls, avec leurs moyens extrêmement limités, lutter efficacement contre la corruption. 

Ceci étant, la lutte contre la corruption est et doit être, par excellence, une « grande cause » politique au niveau de chaque nation.  

Il faut considérer en effet que le défi du développement va de pair avec le défi de la lutte contre la corruption. Car, là où il y a corruption, il y a nécessairement sous-développement, plus précisément : là où il y a sous-développement et marasme économique, il y a nécessairement corruption.

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« Abondance au Zoma » (JPRA)


 

La responsabilité de chacun de nos Etats et celle, parallèle, des institutions intergouvernementales sont donc pleinement engagées, et il y a lieu de réagir dans un mouvement d’ensemble :  

. d’une part, en multipliant les grandes résolutions et conventions pour lutter contre la corruption,  

. mais aussi en mettant en place des mécanismes et des instruments juridiques de lutte contre les corrupteurs et les corrompus,  

. en troisième lieu, en encourageant et en soutenant des initiatives émanant de la société civile ; 

. et enfin, en créant, en entretenant et en pérennisant, au plan national comme au plan régional ou international, une dynamique citoyenne contre la corruption en Afrique et à Madagascar. 

En d’autres termes, puisque la corruption se développe essentiellement grâce à des solidarités d’intérêts, le but ultime est de mettre en place, dans le secteur public et dans le secteur privé, des coalitions et des réseaux solidaires d’intégrité capables, grâce à la mise en place de « pôles d’intégrité », de conjuguer leurs efforts, de soutenir des actions coordonnées, de détecter, de dénoncer et de sanctionner toutes pratiques corruptives, et enfin d’imposer systématiquement le principe d’intégrité et de transparence. 

Sans doute une méthodologie doit être définie pour mettre en place, de façon efficace, un tel système intégré.  

Cette méthodologie doit-elle être uniforme, applicable à tous pays ? Doit-elle être spécifique à chaque pays ?

Sans doute faut-il distinguer les niveaux : une méthodologie uniforme doit certainement être adoptée au plan international pour ce qui concerne les principes directeurs, tandis que chaque pays devrait les adapter aux conditions locales selon une méthodologie qu’il lui appartiendra de mettre en place.

  1. UNE VOLONTE POLITIQUE TANT AU NIVEAU NATIONAL QU’INTERNATIONAL

Au niveau national, des progrès sont actuellement en cours et il faut les intensifier.

Tout d’abord, il faut garder à l’esprit le principe selon lequel il est primordial d’intégrer le jeu politique et économique dans le cadre institutionnel, comme il est primordial de généraliser le respect de la primauté du droit. 

Le principe d’intégrité et de transparence, deux notions indissociables, doit trouver application, en particulier dans : 

. la création de « pôles d’intégrité et de transparence» que sont les organes de contrôle, les mesures ou organes de participation et de sensibilisation du public, l’indépendance réelle du pouvoir judiciaire, la mise en place des commissions indépendantes des droits de l’homme et des élections comme des commissions d’enquête spéciales, la responsabilisation des médias et l’implication active de la société civile et des milieux d’affaires. 

Mais, la volonté politique suppose aussi un leadership incontesté. 

Car, c’est par l’exemple que la dynamique de la lutte contre la corruption peut s’instaurer.  

Cet exemple doit venir de l’Etat lui-même dans chacune de ses composantes :  

. il ne faut pas se contenter de créer le cadre institutionnel. Il faut aussi améliorer la gestion des affaires publiques, réformer le système fiscal, redéfinir dans un esprit d’ouverture les dispositifs de contrôle des prix et d’octroi de licence ou de permis, contrôler le phénomène de privatisation afin qu’elle ne se prête pas à des manipulations, imposer la transparence dans la passation des marchés publics, etc… ;

. il faut mettre en œuvre des mécanismes rigoureux d’établissement du budget et des dépenses, comme il faut prévoir des systèmes de gestion axés sur les résultats et renforcer les mécanismes d’inspection et de contrôle ; 

. tout ceci doit être complété par la mise en œuvre d’audits et par la garantie d’accès du public à l’information.

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« Contemplation » (JPRA)


 

Le principe de légalité, mais de la légalité conforme à la norme juridique et éthique.  

Voilà une autre dimension qui doit entrer en ligne de compte dans la lutte contre la corruption. 

Si les actes de gouvernement et des autorités publiques comme les textes législatifs et réglementaires doivent toujours obéir au principe de légalité et de la norme juridique, encore faut-il aussi que ceux qui servent les institutions appliquent en permanence les règles déontologiques et soient pleinement conscients de la nécessité d’une éthique comportementale. 

Mais, les efforts africains et malgaches doivent obligatoirement être relayés au niveau international.

Au niveau international, les initiatives doivent viser, d’une part, à rendre de plus en plus difficile la corruption dans les transactions internationales et, d’autre part, à aider de plus en plus efficacement les pays africains et malgache à prendre l’ensemble des mesures visées plus haut. 

Il faut interdire aux entreprises de verser des pots de vin, des dessous de table et des paiements à des agents ou des contributions politiques, notamment à des partis politiques et, en cela, il faut donner l’assurance à tous les autres soumissionnaires que tous sont traités sur un pied d’égalité.  

Le but ultime est de faire jouer, en Afrique et à Madagascar, librement la concurrence et que la fuite des capitaux ne soit plus monnaie courante. 

La collaboration entre les Etats africains, les organismes internationaux et les entreprises internationales est donc essentielle.

Mais à cette collaboration doit aussi s’y joindre celle des établissements bancaires.

Car, les liens entre la corruption, la fuite des capitaux, le blanchiment de fonds et certaines opérations bancaires internationales sont évidents. 

Durant les récentes années, « Transparency International » a dégagé certains principes, la Chambre de Commerce Internationale a édicté des Règles applicables aux entreprises, l’OCDE a conclu en son sein entre les pays membres un Accord définissant les actes devant être considérés comme des délits de corruption, l’Union Européenne a elle-même mis au point un dispositif de lutte contre la corruption, tandis que les Nations Unies ont adopté une Déclaration contre la corruption. 

Tous les principes, concepts et mécanismes ainsi mis en place sont encourageants.

Pour l’Afrique et Madagascar, il s’agit maintenant de les appliquer pleinement, certes avec sélectivité car il s’agit de bien  les adapter aux conditions et au contexte locaux.

 

                                Jean-Pierre Razafy-Andriamihaingo

  • Reproduction, même partielle, interdite des textes et illustrations.

RENCONTRES AUTOUR DU DEVELOPPEMENT DE MADAGASCAR

Collines rouges

« Collines rouges » – JPRA –


             RENCONTRES AUTOUR DU DEVELOPPEMENT DE MADAGASCAR

Le cadre de la Diplomatic Garden Party de ce 14 juillet 2016 au Pavillon Royal de Paris, organisée par la « Lettre Diplomatique » de notre ami Didier Vidal, fut l’occasion de notre heureuse rencontre avec Monsieur Fetison Rakoto-Andrianirina, Président du parti Renouveau pour la Démocratie Sociale (R.D.S) et Président du Conseil d’Administration de la « Rianala Energy S.A », devenu opérateur principal en matière d’énergie pour les projets portés par l’Institut International du Froid (I.I.F), et que nous avons présentés récemment aux hautes autorités malgaches lors de la Mission économique Fandrosoana que nous avons conduite à Antananarivo du 22 au 29 juin 2016 (voir par ailleurs notre article du 26 juin sur ce même blog).

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Fetison Rakoto-Andrianirina (à gauche)


Mais davantage encore, comme il n’y a pas de hasard mais que des nécessités, ainsi que le disait le savant français Jacob, cette célébration de la Fête nationale française dans l’ambiance chaleureuse du Pavillon Royal de Paris au milieu de la verdure du Bois de Boulogne au Carrefour des Lacs, nous a permis, Monsieur Rakoto-Andrianirina et moi-même, d’échanger largement avec des amis de Madagascar sur la thématique générale de son développement et des projets pour y parvenir, correspondant pour une large part à ceux portés par la Mission économique Fandrosoana.

Ainsi, entre autres personnalités, avons-nous :

. fait un large tour d’horizon de la situation économico-sociale de Madagascar avec l’Ambassadeur français Guy Seriyes, ancien chef de la Mission de la Coopération à Madagascar durant plusieurs années, et que je revoyais ainsi avec grand plaisir en compagnie de son épouse ;

. discuté des perspectives énergétiques pour l’agriculture avec Monsieur Hervé Lejeune, ancien Conseiller Agriculture du Président Chirac et ancien Directeur de Cabinet du Directeur Général de la FAO, avec qui j’avais entretenu à Paris et à Rome, durant mes mandats d’ambassadeur, des rapports extrêmement fructueux ;

. évoqué ces mêmes perspectives avec Monsieur Möcilniçar, Ingénieur Général des Mines et haut fonctionnaire au Ministère français de l’Ecologie, ancien Délégué ministériel pour l’Energie renouvelable, un ami de longue date, et avec Monsieur Philippe Pradel, Vice-Président du Groupe « Engie », qui nous met en rapport avec son chef du Département Afrique ;

. évoqué avec Monsieur Latimer du Clesieux les possibilités de financement des projets économiques, étant lui-même un connaisseur de l’Afrique ;

. fait un tour d’horizon de la question fondamentale et stratégique de la sécurité maritime de Madagascar avec Monsieur Jean-Pierre Cauzac, Chef du Département Sécurité maritime du Groupe « CLS », une émanation du CNES, Centre National d’Etudes Scientifiques, une thématique qui figure parmi les projets principaux portés par la Mission économique Fandrosoana ;

. évoqué les possibilités d’une coopération décentralisée avec Monsieur Bernard Garcia-Vicente, Directeur de Cabinet du Maire de Châtillon, une commune limitrophe de Paris.

Tout ceci ne fait que nous encourager à aller résolument de l’avant dans la réalisation de nos projets, le redressement et le développement de Madagascar ne pouvant attendre et la mobilisation des moyens comme la pratique des voies pour y parvenir devant être maîtrisés au plus vite.

Jean-Pierre Razafy-Andriamihaingo

                                                              Post Scriptum   

Au moment où nous écrivons ces lignes, nous apprenons avec horreur  la survenue du carnage qui fit près de 84 morts et autant de blessés graves à Nice lors des festivités nocturnes de ce 14 juillet 2016. Acte terroriste ou pas, l’enquête le déterminera, il s’agit en tout cas d’un  horrible crime perpétré avec un sang-froid qui glace le sang et heurte au plus profond nos consciences. Ceci nous rappelle que très récemment à Antananarivo aussi, dans la nuit de la célébration de la Fête nationale malgache au Stade de Mahamasina à Antananarivo, haut lieu de célébration des occasions sacrées de la nation malgache, de sinistres individus, non encore identifiés, avaient fait exploser une bombe faisant de nombreuses victimes. Face à cette folie meurtrière, la mobilisation, la vigilance, la solidarité et la résistance populaires sont plus que de mise partout dans ce bas monde.

fleurs en hommage 2

« Fleurs d’hommage » (JPRA)


  •  Reproduction, même partielle, interdite des textes et illustrations

MADAGASCAR : LES BASES DE SA POLARISATION INTERNATIONALE

Nature morte

« Abondance » Pastel sec – Jipiera – Reproduction interdite



                       Madagascar : les bases de sa polarisation internationale

Bon Dieu, que la vie est dure…!!

Quand interviendra donc cette qualification de Madagascar pour le développement et prétendre au statut de pays émergent à une échéance raisonnable, ainsi que la Banque Mondiale tout début 2009 l’avait pronostiqué pour 2015 – sans avoir pu prévoir le coup d’Etat sanglant de mars 2009 – ?…

Pour cela, il y a une condition sine qua none.

Que la quatrième plus grande île du monde sache une bonne fois pour toute rouvrir avec adéquation ses horizons à l’international, en se rappelant ses élans des origines grâce auxquels elle  fut un phare pour les migrants venus de la lointaine Asie, de l’Océanie, du Golfe persique, de l’Afrique orientale et australe.

A l’ère des échanges de toutes natures et de l’internationalisation (la relation entre les nations et non de la mondialisation uniformisatrice et réductrice de la diversité), où le dialogue des civilisations constitue une donnée fondamentale, Madagascar a toute sa place. Et la diversité même qui la caractérise prouve, s’il en est besoin, sa vocation à recevoir et à donner autant que possible, dès lors qu’elle en tire profit pour l’affirmation accrue de sa propre personnalité.

Quand pour 2009, avant la crise, la Banque Mondiale pronostiquait pour Madagascar un taux de croissance record de 9% avec un statut de future puissance émergente, en se fondant sur les performances accumulées des années précédentes et alors en cours, elle faisait référence à cette vocation internationale.

Ceci contraste terriblement avec le très récent classement du Fonds Monétaire International rangeant Madagascar en 2015 parmi les cinq pays les plus pauvres de la planète Terre (étant même celui qui parmi eux s’appauvrit le plus…) !…Un classement dans le fond de l’abîme qui s’aggrave d’année en année, qui plonge plus de 80% de la population malgache sous le seuil de la pauvreté ! 

Et à cela s’ajoute, autre dimension déterminante, que Madagascar est actuellement sous le joug russe avec la présence sur son sol du Groupe Wagner …

Tout ceci ne devrait-il pas réveiller et secouer les uns et les autres dans un sursaut salutaire de redressement moral, mental et vital ?

                        Approches qualifiantes à booster et réunion des bailleurs de fonds

Tant les autorités malgaches dans leur composition entière (exécutif, législatif, tous autres corps constitués, société civile, etc…), légitimées par les missions qui leur sont attribuées distributivement, que la communauté internationale, réintroduite depuis au moins la fin  de la grave crise de 2009 dans le jeu relationnel normal avec un pays en état de nécessité, ont à définir ensemble des rapports sur la base d’approches qualifiantes.

En ne nous lassant pas de le marteler à travers nos écrits sur ce blog, en premier lieu, sans aucun doute dans l’urgence absolue avec une volonté déterminée et affichée, Madagascar se doit d’inventorier sans concession ses besoins, de prioriser les actions devant servir de leviers, de mettre en place les structures garantissant une bonne gouvernance, fixer les objectifs en termes économiques, sociaux et matériels, le tout dans une démarche planifiée, chiffrée, articulée et programmée en termes législatifs et réglementaires (lois de programmation et dispositifs organiques) sur le court, moyen et longs termes.

Car, au-delà de la fixation des objectifs toute action, toute mobilisation des moyens et des ressources ont besoin d’une planification rigoureuse de nature intégratrice et directive, donc d’une visibilité et d’un cap identifiés.

C’est à ces conditions – et la communauté internationale présente à Madagascar n’a de cesse de le rappeler – que ce pays pourra légitimement, utilement et efficacement faire appel à toutes les contributions financières et techniques internationales, bilatérales et multilatérales, privées ou publiques. 

Parallèlement et de son côté, la communauté internationale, – en particulier en son sein la SADC, l’Union Africaine, l’ONU (à travers ses différentes instances et organisations spécialisées : FAO, OMS, etc), l’OIF, l’Union Européenne, les agences publiques de coopération de Japon (JICA) et d’autres partenaires de Madagascar  -, est appelée à se coordonner davantage à ces différents niveaux afin de mieux accompagner le peuple malgache dans sa quête de développement.

Ceci n’exclut bien entendu pas que chacune de ces entités internationales, de même que chaque partenaire bilatéral de Madagascar, programment leurs propres actions en fonction des urgences du moment (en particulier dans le cadre de la sécurité alimentaire et de la sécurité sanitaire).

Or, ces préalables n’ayant été nullement réunis jusqu’ici, alors même – pour ne prendre que cet exemple – que la récente conférence internationale des bailleurs de fonds organisée à Paris en décembre 2016 avait pu lever près de 7 milliards de dollars US de promesses de fonds alloués au gouvernement malgache (pour sa part, le Burkina-Faso à la même époque a su drainer plus de 10 milliards…!) , tout passe par pertes et profits.

C’est qu’à défaut d’une planification organique relayée par des lois de programmation économique et budgétaire nourries par des projets concrets, que nous ne cessons pas ici dans ces colonnes de préconiser en urgence, cette manne financière internationale risque tout simplement – une fois encore ! – de demeurer dans les vitrines poussiéreuses d’une gouvernance sans teint.

Or, il est plus qu’urgent que les sommes disponibles trouvent immédiatement leurs destinations clairement identifiées par un tel dispositif planificateur et programmateur, tant au niveau national que dans ses déclinaisons régionales et locales, sectorielles et thématiques.

D’ailleurs en la matière, le retard enregistré pour la tenue d’une telle conférence de bailleurs de fonds est sidérant, car c’est dès le début de la « normalisation institutionnelle » acquise en 2013 qu’une telle initiative aurait dû être prise !…

Mais, ici comme ailleurs, il est temps, plus que temps, de rattraper le retard à l’allumage… !

Profusion florale

« Florilège » acrylique – Jipiera – Reproduction interdite


                                                                   Quels leviers ?

Polariser Madagascar ainsi n’est pas une simple formule.

Ici aussi, nous ne cesserons pas de le marteler…

Car, tout d’abord, la polarisation de notre Ile est une réalité géographique – et par conséquent, géopolitique et géostratégique – qui doit se retrouver en termes diplomatiques et relationnels.

Au nombre de nos partenaires principaux, la France est incontournable.

Elle reçoit régulièrement à Paris ou ailleurs toute l’Afrique, et sur le dossier malgache, jusqu’ici elle attend vainement une occasion privilégiée d’ajuster sa position devenue quelque peu problématique à Madagascar due à un désamour latent.

C’est donc, tout naturellement, à la partie malgache de prendre toutes les initiatives nécessaires afin qu’il en soit autrement.

Celles-ci doivent faire référence à la marque reconnaissable des traditions séculaires françaises en matière de défense et de promotion des Libertés et de la Démocratie, à condition que cette « France éternelle » ne répète elle-même pas à Madagascar des erreurs qu’elle avait commises ou continuent de commettre un temps donné avant et pendant la crise de 2009. Car, il ne faut point se voiler la face, la responsabilité de la France est énorme sur cette malheureuse séquence…

A cet égard, dans la mémoire d’un peuple, l’Histoire n’a-t-elle pas ses relents, lesquels méritent la meilleure attention ?

Une telle disposition d’esprit est également à retenir à l’égard d’une autre grande puissance avec laquelle Madagascar partage une histoire commune à valoriser.

Il S’agit des Etats-Unis d’Amérique, ce en dépit des incertitudes. Rappelons ceci :

. Le Malgache se souvient qu’alors que dans les années 1880 Madagascar avait maille à partir avec une France violemment colonialiste, ce puissant royaume de l’Océan Indien avait recherché alliance avec les Etats-Unis et des échanges commerciaux se sont développés;

. que durant les pires moments des évènements de 1947 pendant lesquels les Malgaches étaient dans une  quête désespérée pour l’Indépendance, l’Amérique était appelée à la rescousse ;

. qu’après son accession à l’Indépendance début 1960, par un juste retour des choses l’ambassadeur des Etats-Unis avait offert à Madagascar, dans un attachant geste symbolique de reconnaissance, des plants de riz de Californie originaires de Madagascar ;

. qu’à la même époque, la NASA avait installé sur les hauts plateaux malgaches à Imerintsitosika une importante station de suivi de satellites ;

; que le célèbre jazzman Andy Razafy et la pianiste classique Pfeiffer, tous deux d’origine noble malgache, avaient enrichi considérablement de leur virtuosité, et chacun dans sa discipline, le répertoire musical américain ;

. que les fameuses glaces américaines se signalent à travers le monde pour leur saveur crémeuse grâce essentiellement à l’incomparable qualité de la vanille de Madagascar ; 

. que récemment, sous la présidence de Marc Ravalomanana, jamais les relations bilatérales de Madagascar avec le pays de l’Oncle Sam n’ont été aussi mutuellement fructueuses dans un contexte d’ouverture tous azimuts sur le monde;

. que les récentes incursions chinoise et surtout russe en terre malgache, y compris sur le plan militaire avec la Russie – une donnée plus qu’inquiétante – , ne peuvent qu’induire des problématiques en profondeur qui mettent à l’épreuve le positionnement de Madagascar sur le plan géostratégique et géopolitique à l’échelle régionale mais aussi mondiale.

Aujourd’hui, plus que jamais, Madagascar et ses dirigeants doivent donc être capables d’appréhender dans leur globalité mais aussi dans leurs spécificités propres toutes ces dimensions, auxquelles bien entendu s’ajoutent d’autres avec d’autres partenaires internationaux, ce sous peine d’anéantissement.

 

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« Jeu de raisins » pastel à l’huile – Jipiera – Reproduction interdite


                                                      Pratiquer une « diplomatie d’influence »

La diplomatie est un tout.

Il n’y a pas lieu à la découper en morceaux au prétexte de développer des « spécialités », d’ailleurs illusoires.

Et d’aucuns parlent comme d’une formule incantatoire de « diplomatie économique ». Pourquoi pas, mais en se basant sur quelle vision englobante, sur quels piliers et avec quels moyens ?

Plus que de cela, qui implique une vision par trop sectoriel, il faut donc parler de « diplomatie d’influence ».

La « diplomatie d’influence » n’est pas réservée aux grands de ce monde. Car une Nation est comme un individu : elle a et doit avoir une personnalité, sa personnalité, son aura propre, et c’est cette personnalité qui doit mériter la considération d’autrui.

C’est donc d’abord un travail sur soi, une construction de soi, une concentration sur ses propres capacités.

Forte de ces atouts, Madagascar se doit de prendre les initiatives nécessaires pour débloquer une situation devenue intolérable sur le plan diplomatique.

Une refondation de la relationnelle internationale et régionale en Océan Indien, fondée sur des considérations géostratégiques et à partir d’un axe triangulaire franco-américano-malgache, notamment basée sur cette double mémoire commune évoquée plus haut avec la France et les Etats-Unis, est assurément appelée à se formuler sans tarder dans un esprit de respect mutuel, d’intérêts partagés et de sentiments réciproques. 

Cet axe triangulaire de base renforcé sera le signal d’un redéploiement diplomatique où la place respective de la relation bilatérale avec le Royaume-Uni, l’Allemagne,  l’Italie, l’Espagne, la Suisse, la Russie et la Turquie retrouvera l’équilibre.

A cet axe triangulaire devront s’ajouter des accords stratégiques spécifiques avec l’Asie et l’Océanie en misant sur la Chine (en ajoutant une relation économique et culturelle avec Taïwan), le Japon, la Corée du Sud, l’Indonésie, la Malaisie, Singapour, l’Australie et la Nouvelle-Zélande.

Mais, pour autant ce serait une grave erreur de ne pas inclure l’Inde dans une ouverture nécessaire avec cette puissance montante. Car l’Inde est un autre partenaire de poids et l’histoire partagée que nous avons avec elle doit être valorisée et développée.

Bref, il faut que Madagascar mise résolument sur cette nouvelle dimension de la vision de l géopolitique: l’Indo-Pacifique. Son positionnement géographique à la jointure de l’Asie, du sub-continent indien et de l’Afrique, doit l’y orienter naturellement. 

Enfin, le renforcement de nos liens avec la SADC, la COMESA et la Commission de l’Océan Indien complètera une toile relationnelle nécessaire avec l’Afrique et le monde afro-asiatique.

Dans ce contexte général, dans la suite du Sommet de la Francophonie de novembre 2016 Madagascar devra reprendre pleinement sa place au sein de la Francophonie où, nous pouvons en témoigner pour avoir été à l’oeuvre, de 2002 à 2007 elle avait acquis une position enviée qui s’était notamment traduite par l’adoption en novembre 2005 à Antananarivo de la nouvelle charte de la Francophonie, faisant de l’Organisation Internationale de la Francophonie une véritable organisation internationale à vocation universelle aux plans politique et de coopération multidimensionnelle qu’on connaît aujourd’hui.      

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« Nature morte dans la nuit » (pastel sec – Jipiera – Reproduction interdite 


     Actuellement : un alignement sur la Russie et un assèchement relationnel suicidaires

L’assèchement actuel des canaux relationnels de Madagascar avec l’extérieur et la latente incompréhension, voire incompétence, de nos dirigeants à la dimension internationale (qui est fort malheureusement une constante historique malgache – cf. notre série d’articles intitulée « Réformateurs et modernisateurs de Madagascar », voir archives d’octobre 2013 sur ce même blog) – ont besoin de cette salutaire refondation pour provoquer une re-générescence.

Pourvu seulement que le moment venu – Dieu seul sait ce « moment » – les dirigeants en charge sachent rouvrir les vannes d’un long fleuve qui charrieront  les contrées traversées des sèves nouvelles du renouveau relationnel qui ne doit exclure personne mais, au contraire, qui polarise Madagascar dans l’affirmation de sa personnalité propre !

Car, rien ne serait pire que de réitérer, comme dans un récent passé ou dans un contexte d’intense compétition d’influence ou d’intérêts, les résurgences d’une conception manichéenne de nos rapports internationaux, sachant que la révélation récente des immenses richesses minière, énergétique, agricole, halieutique, en terres ou en matières rares, attisent comme jamais les convoitises les plus potentiellement dangereuses, y compris en termes d’équilibre géopolitique.

Or, tout récemment en février 2022 Madagascar s’est jeté dans les bras d’une Russie dévoreuse, qui profite d’un mouvement général de retrait militaire français en Afrique en concluant avec elle un accord de défense, C’est la porte grande ouverte au Groupe Wagner qui était déjà à l’oeuvre à Madagascar au moment de l’élection présidentielle de 2019. Une telle inféodation rappelle, de façon encore plus dangereuse, l’alignement contre-nature de Madagascar dans l’orbite moscovite durant la période ratsirakienne des année 70 et qui marqua le début de la descente aux enfers de la Grande Île. L’histoire semble se répéter à Madagascar puisqu’actuellement et en s’aggravant, le taux de pauvreté atteint des sommets, l’économie est atone et les structures étatiques sont toutes dans le délabrement attisé par un assèchement des finances publiques… 

Par ailleurs ,quand certains autres pays, surtout parmi les puissances montantes du Golfe persique et d’Arabie qu’on ne citera pas ici s’intéressent de très près à Madagascar en marquant concrètement et exclusivement leur présence pour l’exploitation de ses richesses, sans parler du renforcement de certaines visées stratégiques inavouées, éventuellement appuyées par des considérations idéologiques et religieuses qui ne sont jamais loin de se manifester et de créer à terme des tensions, il est plus que temps d’y remédier.

Quand on sait également que des prédateurs patentés originaires de certains pays asiatiques s’acharnent à vider Madagascar de véritables trésors minéraux qui se retrouvent ensuite sur les marchés internationaux sans leur marque d’origine, on mesure le drame vécu par une population dépouillée de son dû.   

Par ailleurs, et pour aborder une autre dimension hautement stratégique pour Madagascar, en ces temps où le droit de la mer et les standards internationaux accordent à Madagascar la légitimité de se voir restituer la souveraineté des Iles Eparses insidieusement « oubliées » dans leur transfert à l’Etat malgache lors de l’accession de Madagascar à la souveraineté internationale en 1960, quand on considère les tensions existant dans l’Océan Indien occidental du fait de la piraterie ou des extensions possibles du terrorisme à partir de l’Afrique orientale, et quand on constate que le pourtour maritime de Madagascar recèle des gisements halieutiques disputés par des chalutiers européens, japonais et chinois, le tout au milieu d’un trafic maritime, sur le canal du Mozambique, de pétroliers géants, on mesure l’importance stratégique de la Grande Ile. 

En cette dernière matière, fin juin 2016 nous avions conduit une « Mission économique Fandrosoana » qui comportait au nombre des projets portés et proposés aux hautes autorités malgaches celui de mettre en œuvre les moyens d’assurer une bonne gouvernance maritime et sous-marine afin de lutter contre certaines appropriations illégales et illégitimes

Or, ce qui s’est produit avec un récent accord de pêche conclu au mois d’octobre 2018 avec la Chine ne peut qu’inquiéter grandement, car tout un pan de l’espace de pêche de Madagascar a été littéralement vendu aux groupes maritimes chinois sans aucune réelle contrepartie.

Le peuple malgache est donc impérativement appelé à se réveiller sous peine d’anéantissement et le gouvernement de Salut Public à former à impérativement adopter le dispositif décisionnel requis pour redresser ce pays et, prioritairement, à assurer ce qui constitue une partie intégrante de la sécurité maritime et stratégique de Madagascar.

Ainsi, pour éviter d’être un espace où se livrent à son détriment les mauvaises pratiques internationales, Madagascar se doit donc d’avoir une vision internationale précise, de savoir affirmer sur la scène internationale et dans les règles de l’art ce qu’elle cherche, de participer activement aux actions et missions internationales, de se forger un corps de diplomates au fait des enjeux internationaux et aguerris, ainsi que d’avoir une maîtrise certaine de son outil diplomatique servi par un personnel qualifié.

                                                                                     Jean-Pierre Razafy-Andriamihaingo

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