REPRESENTATIONS CONSULAIRES ETRANGERES A MADAGASCAR DURANT LA ROYAUTE

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« Printemps » – JPRA –


REPRESENTATIONS CONSULAIRES ETRANGERES A MADAGASCAR DURANT LA ROYAUTE

Nul doute que les ouvertures diplomatiques opérées par le Grand Roi Radama 1er à partir de 1815 (cf. sur ce même blog la série d’articles intitulée « Radama 1er le Grand », le « Napoléon malgache », datés respectivement 1/11/2015, 10/11/2015 et 29/11/2015) propulsèrent le Royaume de Madagascar sur la scène internationale comme jamais au moment où les visées et les agressions coloniales prirent leur essor et bousculaient tout sur leur passage.

Le Royaume de Madagascar se signalait ainsi pour avoir envoyé une première mission diplomatique d’envergure et de haut niveau en Angleterre dès 1820, puis une autre en 1836-37, laquelle se présentait également en France, ces précédents ayant été suivis d’autres missions diplomatiques par la suite tut au long de ce XIXème siècle riche en faits malgaches à l’international.

Ainsi Madagascar, après la « Pax Malgachica » réussie par le Roi Radama 1er en Océan indien occidental, dont cependant le caractère éphémère se révéla au grand jour avec les foucades diplomatiques du long règne de la Reine Ranavalona 1ère, dut par la suite se débattre avec grande difficulté devant les exigences européennes (voir les évolutions sur ce même blog la série d’articles « Réformateurs et modernisateurs de Madagascar, de la 3ème à la 9ème parties, datés respectivement du 8/102013 au 16/10/2013).

L’une des manifestations de cela se mesure à l’aune des exigences occidentales à imposer que la protection de leurs nationaux, dans leur personne, leurs biens et leurs commerces, soit assurée de manière permanente, et avec des garanties consensuelles formalisées par un traité, par des agents consulaires.

Dans les faits, Madagascar dut ainsi concéder l’installation de consulats sur son territoire, ce mouvement ayant commencé sous le règne du Roi Radama II (voir « Réformateurs et modernisateurs de Madagascar » 6ème partie, daté du 13/10/2013, sur ce même blog), mais s’est multiplié et amplifié durant le régime sans partage du Premier ministre Rainilaiarivony.

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« Printemps 2 » – JPRA –


En voici la liste :

. en avril 1862, la France nommait Jean Laborde Consul à Antananarivo, celui-ci y ayant officié jusqu’à sa mort le 27 décembre 1878 et fut remplacé successivement par Cassas, Meyer et Baudais, ce dernier ayant quitté la capitale malgache en 1881. Un vice-consul, Soumagne, officiait à Tamatave à partir de 1863 ;

. en 1863, le Royaume-Uni choisit d’ouvrir un consulat à Tamatave, le Consul étant Packenham. Des vice-consuls officiaient à Antananarivo avec Pickers-Gill, et à Mahanoro avec Wilson ;

. c’est en 1878 que l’Italie nomma un consul à Tamatave, en la personne de Désiré Maigrot jusqu’en 1892, Walter Rogers lui succédant ;

. quant aux Etats-Unis, un nommé Marx, agent d’affaires installé à Majunga durant le règne de la Reine Ranavalona 1ère, joua par la suite plus ou moins officieusement un rôle consulaire à Tamatave, en fait pour y faciliter le bon déroulement de la traite des esclaves avec les autorités malgaches de l’époque ranavalonienne. Ce n’est qu’en 1880 que fut officiellement attestée la présence d’un Consul américain à Tamatave avec Robinson. D’autre part, un agent consulaire, en la personne du capitaine Stanwood, s’était établi à Morondava ;

. pour sa part, l’Allemagne établit un consulat à Madagascar en 1878, avec comme consul J. Kock à Tamatave, avec comme successeur un nommé Tappenbeck.

. quant à la Suède et à la Norvège, sans doute à la même époque que celui de l’Allemagne, un consulat commun aux deux pays nordiques fut créé, avec un nommé Graves, puis J. Haggard.

. d’autre part, la Suisse nomma un consul à Saint-Denis de La Réunion qui avait cumulativement juridiction sur Madagascar.

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« Printemps 3 » – JPRA –


De son côté, hors de la sphère proprement diplomatique qui concernait les rapports inter-étatiques au plus haut niveau, pour la permanence de la défense et la promotion de ses intérêts matériels et des intérêts de ses nationaux Madagascar avait des consulats en France, depuis 1876, et au Royaume-Uni, depuis 1880.

S’agissant de la France, un consul général fut nommé à Paris en la personne du Marquis d’Escombrera, tandis que Alfred Rabaud s’établit comme consul à Marseille. Mais, l’un et l’autre démissionnèrent en 1882 au plus fort de la crise franco-malgache.

Pour le Royaume-Uni, c’est en 1880 que Samuel Procter commença à officier comme consul de Madagascar à Londres, tandis qu’à l’Ile Maurice, possession anglaise, c’est dès 1864 qu’un consul, en la personne de Lemière, officiait.

Tout ceci atteste de l’intérêt particulier que les puissances dominantes du XIXème siècle portaient sur Madagascar, un pays… d’avenir…et qui le restera (paraphrase d’une formule célèbre du Général de Gaulle).

Eh oui ! Quand, même de nos jours, ce pays béni par la nature, qui possède toutes les richesses naturelles du monde, va-t-il enfin se développer « normalement » ?…

Question aussi lancinante que permanente…

Jean-Pierre Razafy-Andriamihaingo

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LA NATIVITE

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« Nativitale » – Longo (1742-1820)


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« Nativitale » verso de la reproduction ci-dessus qui m’avait été offerte par le pape Jean-Paul II – 2002 –


                                                                     LA NATIVITE

25 décembre.

Jésus le Christ est né !

Alléluia !

Pêcheur que je suis, sur le tard je crois avoir saisi le sens profond de cet évènement unique.

Car, oui !, le Verbe s’est fait chair pour la gloire de Dieu, pour le salut des hommes dans la grâce et la vérité. 

L’aube a ainsi fait place à la Lumière pour aveugler les ténèbres !

Et dans le cycle éternel de la vie, tout en fait est recommencement dans la communion,

Par la parole et dans l’action. 

Car, si en effet au commencement était le Verbe, tout Jésus se manifeste dans la parole et l’action pour révéler à tous le visage de Dieu son Père.

Par le sentiment, mon esprit rejoint mon cœur pour me remémorer ces instants privilégiés où, quelques mois après lui avoir présenté mes lettres de créances comme Ambassadeur auprès de lui, je m’inclinai devant le Pape Jean-Paul II, aujourd’hui Saint, le jour de la célébration en 2002 de la Nativité.

Souvenir impérissable !

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Mes voeux au Pape Jean-Paul II – Palais Apostolique du Vatican, 2002 –


Il me remit alors une belle reproduction de l’œuvre du peintre Longo (1742-1820), « In Nativitale Domini 2002 », représentant Marie en contemplation devant le Christ nouveau-né. 

Je la retrouve avec joie ! Et m’évoque en profondeur ce que j’exprime plus haut. 

Avec le recul du temps et considérant la condition de Saint de celui qui me remit cette reproduction picturale, il est certain que sa force évocatrice demeurera gravée dans mon esprit pour toujours ! 

Oui !

Car, par une croyance renouvelée mais désormais renforcée, il m’est certain que tout recommence dans la foi dans le Christ par qui Dieu vient et revient à nous ! 

Joyeux Noël à toutes et à tous !

Jean-Pierre Razafy-Andriamihaingo, ancien ambassadeur de Madagascar près le Saint-Siège, avocat honoraire au Barreau de Paris

PRIVATISATION, DEVELOPPEMENT ET INTERET NATIONAL

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« Rising stars » – JPRA –


 

                        PRIVATISATION, DEVELOPPEMENT ET INTERET NATIONAL

Depuis plusieurs années, les instances financières internationales ainsi que les partenaires étrangers de Madagascar poussent notre pays de façon quelque peu insistante à accélérer le processus de privatisation de nos entreprises publiques, y compris de notre système bancaire et financier.

Mais, ne nous appartient-il pas prioritairement, à nous seuls, d’en définir les conditions dans le cadre d’une politique globale de développement et d’ouverture à l’international, car n’y va-t-il pas de l’intérêt fondamental national que nous puissions maîtriser ce processus de privatisation ?

Au sein même de l’Europe, il est actuellement significatif que devant l’afflux d’investissements chinois, notamment dans des secteurs-clés, la Commission ait émis certaines restrictions à la sacro-sainte « liberté de circulation des investissements », et que certains économistes envisagent même que la notion de contrôle des investissements étrangers (appliquée jusque dans les années 1980) redevienne la norme…

                                 PRIVATISATION ET DEMANTELEMENT SECTORIEL

La tentation est grande de privatiser à tour de bras pour dégager des ressources financières ou pour se débarrasser de canards boiteux qui pèsent sur le budget.

Mais est-ce vraiment rentable économiquement, sachant par ailleurs que cela peut entraîner – la preuve en est à l’évidence – un démantèlement de l’outil économique et la perte d’un capital technique durement acquis ?

Et d’ailleurs, les entreprises privatisables ont-elles nécessairement des actifs suffisamment attrayants, et si c’est le cas posons la question de savoir pourquoi privatiser et au profit de qui ou de quelle logique économique ?

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« Volana sy lamba » – JPRA –


 

Dans ce sens, pourquoi ne pas envisager une privatisation douce au moyen d’une simple ouverture du capital sans remettre en cause le contrôle public de l’entreprise ?

Autre question : plutôt que de privatiser, ne serait-il pas plus rationnel et moins onéreux de tout simplement, sans révolutionner le statut social, changer le mode et les critères de gestion des entreprises en cause afin qu’elles intègrent la notion de rentabilité financière ?

Se pose ainsi la question de la finalité même de la privatisation, surtout s’agissant d’activités qui, par nature (eau, électricité, industrie de base…) ou par nécessité structurelle ou conjoncturelle (exemple : les denrées alimentaires et rares), doivent demeurer dans le giron des services publics ou des secteurs protégés (tous les pays, y compris et surtout les pays riches à l’intérieur de l’Organisation Mondiale du Commerce, dressent une liste de ceux-ci), et ceci afin d’assurer à tout citoyen un égal accès et un minimum d’égalité.

Le choix des secteurs privatisables doit donc s’opérer de façon très sélective et selon des critères et une méthodologie très précis, tout en gardant à l’esprit des questions sous-jacentes : dans quelle proportion est-elle utile et rentable, notamment pour les finances publiques ?

A quels usages prioritaires du budget de l’Etat les nouvelles ressources financières tirées de la privatisation seront-elles affectées ?

Et surtout, qui seront les souscripteurs, et à cet égard ne faudrait-il pas introduire une clause préférentielle au bénéfice des nationaux ?

                                       PRIVATISATION ET MAILLAGE ECONOMIQUE

Bref, si nous voulons maîtriser notre développement dans un contexte international, la privatisation ne doit pas s’interpréter comme une simple technique de gestion financière au coup par coup.

Car, en fait, nulle privatisation n’est viable sans politique économique et sociale globale nettement définie et clairement orientée.

Ceci est d’autant plus vrai quand il s’agit de banques et d’institutions financières, dont l’implication dans l’économie est fondamentale.

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« Eclosion » – JPRA –


 

Une autre considération mérite rappel : si la notion de développement, ou plus précisément celle de développement durable et inclusive s’impose comme une règle de principe, l’économie elle-même ne se résume pas à l’activité entrepreneuriale.

Il est en effet illusoire de compter uniquement sur les effets d’entraînement que procurerait la seule rentabilité financière ou commerciale des entreprises.

De plus, prioritairement il s’agit moins de raisonner en termes exclusifs de croissance que de poser les bases d’un véritable développement au moyen d’un maillage systématique sur le plan économique et social, c’est-à-dire de reconstituer le tissu économique et social que nous avons perdu et sans lequel la croissance ne profiterait qu’aux seuls entreprises au lieu de profiter au peuple dans son ensemble.

La Banque Africaine de Développement ne résonne pas autrement en appuyant partout en Afrique toutes initiatives allant dans ce sens.

De la même façon, notre système bancaire, ou une institution financière dédiée, se doit de concourir de façon efficace à un tel maillage.

                                        PRIVATISATION ET LEVIER CATALYSEUR

Autre question fondamentale : quel choix de filière pour un rôle catalyseur et de levier ?

En effet, il s’agit de savoir quels sont les secteurs-clés aptes à jouer les locomotives et qui vont générer le plus de profits : par exemple, les grandes maisons de négoces, ou les industries de produits à forte valeur ajoutée, ou encore le secteur touristique, ou les trois à la fois ?

D’autres combinaisons sont, bien sûr, possibles et souhaitables.

Ensuite, quels que soient les choix sectoriels, il faut trouver le moyen d’articuler ces choix dans un ensemble cohérent de développement car, encore une fois, la finalité économique et sociale doit l’emporter sur une vision exclusivement entrepreneuriale et managériale.

En somme, un nouvel esprit d’entreprise, fondée sur l’alliance de l’idée de performance et de participation doit faire comprendre aux opérateurs nationaux comme étrangers qu’il ne peut y avoir expansion sans intégration et adhésion à un projet commun qui, à l’instar de ce qui se fait en Asie (Japon, Corée, Chine, Malaisie, Indonésie), fait participer chaque entreprise et, à l’intérieur de chaque entreprise, chaque employé, à la prospérité du pays.

La « corporate image » ou l’ « entreprise citoyenne », visage vivante et valorisante de l’entreprise à la japonaise constitue un modèle que la proximité de nos valeurs individuelles et sociétales avec celles du Japon devrait nous inciter à dire qu’il y a certainement là des enseignements à tirer pour notre grand profit.

Dans ce contexte général, chacun, selon sa spécificité, ne pourra que trouver sa place, le propre de cette alliance performance/participation étant que chacun dans sa spécialité ou dans ce qu’il fait de mieux se valorisera parce qu’il se sentira pleinement intégré et concerné.

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« Sérénité » – JPRA –


 

Chacun sait que les contraintes monétaires et financières qu’implique notre adhésion aux critères de gestion dictés par le Fonds Monétaire International, si drastiques soient-elles, sont inévitables.

Mais en ce domaine comme en d’autres, il faut se refuser à la fatalité qui consiste à dire qu’à Madagascar nous ne disposerions d’aucune marge de manoeuvre pour une politique compatible avec une nécessaire re-industrialisation/restructuration et avec les exigences qu’impliquent les spécificités de nos structures sociétales.

Peut-être ne faut-il pas hésiter, le moment venu, à accompagner la convertibilité de la monnaie nationale, l’Ariary, par l’adoption d’un Nouvel Ariary, acte volontaire qui marquerait une rupture avec le passé, et dont il faudrait attendre un impact psychologique significatif pour une nouvelle confiance en l’avenir, à la condition sine qua none qu’il soit la traduction d’une nouvelle volonté économique cohérente, affirmée, assumée et par conséquent mobilisatrice.

De telles options fondamentales doivent s’accompagner d’une redynamisation de notre système bancaire afin, en particulier, que les banques s’impliquent pleinement dans le développement et dans les affaires en tant que banques d’affaires et non de simples banques de dépôts.

Il est donc temps de développer le capital-risque, le capital-développement ou le crédit rural et le crédit mutuel, de même que la spécialisation des banques.

Il sera aussi temps que l’Etat institue une banque semi-publique d’encouragement aux restructurations et regroupements sectoriels, de même que de soutenir l’économie par le lancement de programmes séquencés de grands travaux.

Par ailleurs, la maîtrise de l’outil de privatisations doit fournir l’occasion d’un redéploiement budgétaire et permettre de s’interroger sur les types de dépenses qu’il convient de budgétiser prioritairement, au moyen de votes de lois de programmation étalée sur une période donnée, pour parvenir à une optimisation de la collecte des ressources fiscales et parafiscales.

Car, ce qui est en jeu c’est, en même temps que d’assurer les grands équilibres comptables, de pouvoir à terme redistribuer les revenus dégagés au bénéfice des catégories ou des secteurs les plus nécessiteux, et pour entreprendre des travaux d’aménagement, à travers la politique fiscale.

Ceci devrait d’ailleurs aller de pair avec la définition d’une politique de maîtrise des prix.

Car ici également, il est illusoire de croire que la seule loi du marché va réguler les principaux flux et assurer une saine gestion des prix.

La fameuse « vérité des prix » telle qu’on la conçoit dans les économies libérales des pays industrialisés ne vaut précisément que dans ces systèmes économiques réellement monétarisés.

Or, pour reprendre le cas de Madagascar, l’économie malgache, si elle a vocation à être réellement monétarisée, en est encore bien loin, ce d’autant plus que le secteur dit informel demeure non seulement étendu mais actuellement en extension,…misère oblige.

Pour avoir de justes prix et accompagner la reconstruction, un certain contrôle des prix est donc indispensable, toutes les économies occidentales ou en émergence y sont passées, et grâce nous soit rendue qu’on puisse y recourir sans nous attirer les récriminations des champions du libéralisme à tout crin.

Il ne faut cependant pas fixer des prix arbitraires car, pour le coup ce serait fausser le marché.

En jouant sur les mécanismes d’indexation par exemple ou sur des taux directeurs, l’Etat ou certaines autorités habilitées ont la possibilité d’influer sur les prix de certains produits ou services de référence, dont il conviendrait de maîtriser l’évolution parce qu’ils jouent un rôle premier dans l’économie locale ou globale, ou qu’ils ont un impact immédiat sur elles.

Alors, privatisation et ouverture aux investisseurs étrangers ?

Trois fois oui, mais dans le cadre d’une politique globale qui préserve les intérêts nationaux.

Un partenariat avec nos amis étrangers ne peut se passer des exigences exposées plus haut.

Nul doute que nos partenaires étrangers, notamment institutionnels internationaux, nous en sauraient gré car leur intérêt bien compris n’est-il pas aussi qu’ils puissent contracter avec un pays qui maîtrise son développement ?

Jean-Pierre Razafy-Andriamihaingo

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10 DECEMBRE : JOURNEE MONDIALE DES DROITS DE L’HOMME

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« Soleil ardent » – JPRA –


              

              10 DECEMBRE : JOURNEE MONDIALE DES DROITS DE L’HOMME

La date du 10 décembre est inscrite sur l’agenda des Nations Unies comme la Journée Mondiale des droits de l’Homme.

Sur « LaboDiplo », la thématique majeure des droits de l’Homme figure toujours en lettres de noblesse, surtout en ces temps-ci où jamais, depuis la seconde guerre mondiale et depuis l’adoption de la Déclaration Universelle des droits de l’Homme en 1948, ce corpus juridique et institutionnel universel n’a été bafoué avec autant de violence.

Oui, bafoué. Partout, quels que soient les pays, sur tous les continents, comme si l’humanité devant la frénésie consumériste et aveuglée par la course à la puissance et, paradoxalement, également obnubilée par la recherche du bien-être individuel, avait perdu toute raison.

On eût aimé que la patrie putative et volontiers auto-proclamée des droits de l’Homme, la chère France, organisât, au moins pour cette Journée du 10 décembre, une vaste manifestation officielle, pédagogique et festive, sur le thème des droits de l’Homme.

Mais, rien en cette année 2022, pas plus que les années précédentes à pareille époque !…Il est vrai qu’en 2018 les violentes manifestations survenues à l’occasion des actions des « Gilets jaunes » ont tout bousculé et occulté, et il en est de même en 2019 avec la persistance des manifestations et grèves autour de la réforme des retraites. Que dire alors de cette période pandémique commencée en 2020 entachée par la vague de la Covid-19 qui remet bien des certitudes libertaires en question ?

Mais, tout cela n’explique pas cette discrétion pour la célébration avec panache des droits de l’Homme.

                                                                                *

Il y a six ans déjà, nous avions pu écrire ceci – et cela reste d’actualité – :

 » Il est cependant vrai – et ceci est tout à son honneur – qu’en ce 10 décembre 2016 Paris, par une action diplomatique hardie bien dans sa tradition, réussissait à réunir au Palais des Affaires étrangères tous les protagonistes du drame syrien, afin de trouver une issue humanitaire face au massacre de la population de Alep, dont l’imminente reconquête par les forces gouvernementales aidées par les Russes donne lieu à toutes les atroces atteintes aux élémentaires droits de l’Homme.

Mais, d’une autre main la France, par son nouveau gouvernement Cazeneuve, assène une énième prolongation de l’état d’urgence, officiellement sur fond de persistance de la menace terroriste, ce qui implique la réitération sur sept longs mois supplémentaires, après près de un an d’état d’urgence, des restrictions importantes  aux libertés fondamentales (perquisitions étendues, écoutes téléphoniques généralisées, restriction au droit de réunion sur la place publique, etc…) au gré des autorités gouvernementales et avec un contrôle plutôt théorique des autorités judiciaires.

Contradictions, donc…

Et devant les dures réalités, le pragmatisme l’emporte…

Nous n’allons cependant pas, ici et maintenant, entamer ce débat ».

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« Sérénité » – JPRA –


                                                                              **

Aujourd’hui, nous rappelons simplement, saisissant l’occasion de cette Journée Mondiale des droits de l’Homme, quelques articles publiés sur « LaboDiplo » tournant autour de cette thématique majeure et à travers lesquels sont évoquées certaines problématiques d’actualité majeure :

  1. une série de huit articles sous le titre générique « Optimiser la Démocratie » (successivement datés du 29/9/2013, 30/11/2013, 3/12/2013, 5/12/2013, 11/12/2013, et deux articles du 25/12/2013) : comment, en effet, ne pas traiter de la Démocratie, puisque les droits de l’Homme en sont la matrice ? ;
  2. un article consacré à la « Canonisation de trois papes de la Paix universelle » (26/4/2014), c’est-à-dire Jean XXIII, Jean-Paul II et Paul VI, tous trois devenus saints, les deux premiers en même temps et le troisième à leur suite, qui n’ont jamais cessé d’œuvrer pour la Paix, la paix entre les nations, mais aussi la paix dans les consciences, dans l’âme, celle qui doit conduire l’Homme à l’humanité, par l’observance élémentaire des droits de l’Homme ;
  3. une réflexion sur « Le monde nouveau » (13/5/2014), en ces temps où le saccage de la nature et de l’environnement bat son plein avec un semblant de prise de conscience (la succession des « COP », aujourd’hui après celle de Paris « COP21 » on en est à la « COP25 » à Madrid qui a accouché d’une souris) sans que des mesures décisives soient prises dans le sens d’un changement radical de système de vie et de production, les droits à un environnement sain, à la protection de la biodiversité et à une alimentation expurgée de tout additif nocif deviennent partie intégrante des droits de l’Homme ;
  4. un exposé sur « Droits de l’Homme et justice pénale internationale » (6/6/2014) entend situer l’état actuel de la question au regard des crimes et autres outrages qui mettent en péril nos sociétés, face auxquels la machine judiciaire internationale patine trop souvent ;
  5. quant à la France, patrie putative des droits de l’Homme, comment en est-elle venue à durcir sa législation au regard de ces droits ? C’est ce que nous voyons dans l’article « la « Patriot Act » à la française » (26/7/2014) ;
  6. que dire alors de cette propension actuelle, au prétexte de lutte contre le terrorisme, au rétablissement ou au renforcement des systèmes de la peine capitale dans beaucoup trop de pays, à commencer par les Etats-Unis ? La question est traitée dans l’article « Abolir la peine de mort » (1/8/2014) ;
  7. bien sûr, il faut pourtant lutter contre le terrorisme et lui opposer la plus ferme des résistances et des volontés de vaincre. C’est ce que nous prônons dans l’article « Résister contre la terreur » (8/1/2015);
  8. dernièrement, la propagation vertigineuse de la Covid-19 met à mal toutes nos certitudes quant aux acquis démocratiques, et en premier lieu nos systèmes de gouvernance qui s’en trouvent bouleversés, avec pour conséquences, au début de la pandémie, des menaces pour nos libertés. Nous avons tenté d’en cerner les contours dans notre article « Pandémie Covid-19 et bonne gouvernance » (14/4/2020).

Chacune, chacun, se fera sa propre opinion.

« LaboDiplo », sur cette thématique des droits de l’Homme comme sur d’autres, n’a d’autre ambition que de poser quelques termes de réflexion et d’actions.

Jean-Pierre Razafy-Andriamihaingo

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« Sérénité 2  » – JPRA –

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Reproduction, même partielle, interdite des textes et illustrations

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