LA PRESENCE MONEGASQUE A MADAGASCAR

                                      PRESENCE MONEGASQUE A MADAGASCAR

La mer est le domaine privilégié de la Principauté de Monaco et il n’est dès lors point étonnant que ce pays, petit en superficie mais grand de par ses réalisations et expertises en matière maritime se soit intéressé à Madagascar.

Cependant, à l’heure où la quatrième plus Grande Ile du monde s’était elle-même ouverte aux meilleures perspectives de développement à partir de 2002 et s’attirait à nouveau l’intérêt autant que la considération de ses partenaires internationaux, la Principauté de Monaco pouvait prendre rang parmi les grands investisseurs multisectoriels.

Maquette timbre Rainier Monaco

Maquette du timbre commémoratif du règne de Rainier III, Office des Emissions de Timbre-Poste de la Principauté de Monaco et Musée des Timbres et des Monnaies. Cadeau que le Gouvernement du Prince Albert II m’a remis. Archives personnelles – Reproduction interdite.


Il nous appartenait pour cela de travailler en amont et sur le fond afin qu’un sillon relationnel soit tracé durablement. Ainsi, sous notre impulsion en tant qu’Ambassadeur accrédité en la Principauté et avec la collaboration efficace du Consul honoraire de la Principauté à Madagascar, Cyril juge, d’une part, et du Consul général honoraire de Madagascar en la Principauté, Jacques Ferreyrolles, d’autre part, les bases d’une coopération et d’échanges culturels et économiques sont posées.

Ce qui nous permet, dès début mars 2003 de sceller avec le Gouvernement du Prince héréditaire Albert II de Monaco un programme de visite officielle couplée avec des séances de travail intense en projets et en intentions réciproques tant avec le gouvernement princier qu’avec le monde économique monégasque.

Notre réception au Palais princier à Monte-Carlo par le Prince héréditaire Albert II le 6 mars 2003 avait fait l’objet d’articles remarqués dans la presse monégasque, le souverain dans sa noble simplicité relationnelle nous ayant fait part, à cette occasion, de ses impressions émerveillées du pourtour maritime malgache à l’époque pas si lointaine où le champion olympique de voile qu’il fut le sillonnait.

J’ai par la suite eu grand plaisir à rencontrer le prince à plusieurs reprises, notamment au Musée Océanographique de Monte-Carlo et à d’autres occasions.

Prince Albert et moi

A la une de la presse monégasque le 7 mars 2003


Prince Albert et moi 2

Le Prince Albert II, un homme affable et chaleureux. Un véritable ami de Madagascar et des Malgaches. Archives personnelles – Reproduction interdite – 


Les orientations de coopération et d’investissements monégasques s’articulent autour des télécommunications, de l’immobilier, des affaires maritimes et de l’artisanat.

UN REEL REDRESSEMENT ECONOMIQUE DE MADAGASCAR BOOSTE LA COOPERATION AVEC MONACO

L’année suivante, en 2004, une conférence que nous tenons à Monte-Carlo à la Chambre de Développement Economique de Monaco suscite également d’autres vocations, notamment dans les domaines scientifique, agricole et de la pêche, auxquelles il faut ajouter les services financiers avec la Banque Martin Maurel Sella.

Le redressement économique de Madagascar était en cette année 2004 une réalité unanimement saluée.

Devant la Chambre de Développement Economique de Monaco, présidée par Monsieur Pastor (lequel ouvrira un peu plus tard à Antananarivo, haute ville face à l’Ambassade de France, une boutique de luxe « Hédiard » dont il est, par ailleurs, le président du Groupe), nous pouvions notamment souligner, tels que ces propos étaient rapportés par la Revue bilingue (français et anglais) « Monaco Economie » dans son édition de l’automne 2004 : « …la confiance retrouvée de tous les bailleurs de fonds de l’Ile…avec un taux de croissance de 9,6% l’année dernière, une inflation sous la barre des 1% malgré les difficultés du franc malgache… ».

Plaque CDE Monaco

Plaque commémorative que la Chambre de Développement Economique de Monaco a bien voulu confectionner, avec l’inscription de mon nom, à l’occasion de mon intervention devant elle. 2004. – Archives personnelles – Reproduction interdite – 


Cette dynamique relationnelle Monaco-Madagascar sera suivie de l’organisation, par notre Ambassade, d’une mission économique monégasque à Madagascar l’année suivante en 2005, à l’issue de laquelle en particulier des projets dans le secteur des télécommunications sont élaborés.

Mais, tout aussi significativement le Musée Océanographique de Monaco, de concert avec le Centre de recherche de l’Université Sophia Antipolis de Nice, se propose de participer à la protection du littoral malgache et de ses fonds sous-marins.

Ces orientations, innovantes dès lors que l’on considère qu’auparavant la présence monégasque à Madagascar se limitait au domaine social, non sans la minimiser, – au contraire étant donnée la persistance de la pauvreté -, en particulier grâce aux efforts conjugués des consuls précités, permettait d’ouvrir de réelles perspectives de développement.

Car, sans vouloir absolument circonscrire les projets envisagés aux seuls entreprises et organismes monégasques, à notre invitation ceux-ci voulaient bien les élargir, selon les cas, à des entreprises et organismes de la région du Sud-Est de la France.

Ainsi fut le cas précité de l’Université de Sophia Antipolis de Nice, mais également celui de la profession de la parfumerie de Grasse et de la région de Cannes, Madagascar recélant, c’est bien connu, les meilleures plantes aux arômes inégalées en ce bas monde. Citons également le domaine sportif avec des projets élaborés avec la Fédération Française de Plongée Sous-Marine établie à Toulon, dans l’idée de susciter à Madagascar les meilleures vocations parmi la jeunesse, à coupler avec la nécessité de protéger les fonds sous-marins évoqués plus haut.

Avant de terminer notre mission d’ambassadeur en France et à Monaco début 2008, nous retournons encore par deux fois à la Principauté de Monaco pour entretenir la dynamique relationnelle malgacho-monégasque ainsi acquise.

Ce sillon relationnel est aujourd’hui certainement à reprendre, les précédents évoqués en termes de projets nécessitant certes qu’à Madagascar même les autorités en place sachent avoir des vues à long terme pour qu’ils prospèrent et, surtout, qu’elles comprennent tout l’intérêt qu’il y a à susciter par des mesures et dispositifs appropriés le réengagement de ces opérateurs monégasques aujourd’hui bien déçus par l’incapacité du gouvernement malgache à maîtriser l’outil économique.

Pourtant, s’agissant de cette présence monégasque qu’il conviendrait d’accueillir à nouveau, tant d’initiatives mériteraient d’être entreprises !…A commencer, d’ailleurs, par celles ouvertes dans le sillage de la toute récente visite, au début de l’année 2017, de Son Altesse Sérénissime le Prince Albert II de Monaco à Madagascar. A cet égard, il est de fait que les ouvertures espérées n’ont pas eu lieu.

Nul doute que, de ce point de vue, ni la situation intérieure désastreuse actuelle de Madagascar ni la pauvreté de son déploiement diplomatique sont de nature à favoriser quoi que ce soit…

Il y a donc encore matière à travailler pour, entre autres partenaires, envisager une réelle pérennisation des relations Monaco-Madagascar…

Jean-Pierre Razafy-Andriamihaingo

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