La courtoisie, telle qu’elle se concevait au Moyen-Âge n’est donc plus, depuis fort longtemps, réservée aux gens de cour.
Loin d’être désuète, elle survit à tout.
Au-delà de la politesse attentionnée qui implique un comportement convenu selon des usages en cours, la courtoisie induit une attitude raffinée teintée d’une élégance certaine et de générosité en considération de la personne présente.
Et s’agissant de la France, les règles de la courtoisie furent affinées durant la période médiévale pour se perpétuer jusqu’à nos jours par une pratique qui demande assurément à être ravivée en ces temps présents où les rapports humains se dégradent de trop…
Lors d’une sympathique cérémonie organisée par La Courtoisie Française à l’occasion du Nouvel An, qui eut lieu le samedi 20 janvier 2018 au Restaurant « Chez Françoise » aux Invalides, que ministres, parlementaires, diplomates, hauts fonctionnaires, journalistes ou autres personnalités de différents cercles connaissent bien, sept heureux récipiendaires de décorations de différents grades eurent le grand plaisir de les recevoir des mains de Madame Maïté Taverna, la Présidente nationale de cette noble institution.
Cérémonie du 20 janvier 2018 (Madame Maïté Taverna, Présidente de La Courtoisie Française, à l’extrême droite; moi-même au 1er rang 2ème à gauche).
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La Courtoisie Française, créée en 1948, fonctionnant dans l’esprit d’un Ordre et attribuant des distinctions reconnues, et dont le premier Président était Pierre-Christian Taittinger, grande figure de la vie politique française, plusieurs fois ministre de la République et Président du Conseil municipal de Paris avant que la capitale française connaisse son statut actuel, mène une mission principale :
. « la croisade pour l’Amabilité et l’Ecoute des autres ».
Quel plus bel cap à atteindre en ces temps où la dégradation des valeurs comme des comportements en société progresse de trop !…
En effet, il s’agit que le respect et le développement des valeurs fondamentales deviennent, par leur heureuse association, une règle constante pour que prospère une société civilisée et que la civilité soit une règle constante de comportement individuel.
Vaste programme !, comme dirait le général De Gaulle….
Ma médaille d’or de La Courtoisie Française.
La courtoisie française !
Quel plus bel hommage que celui-là rendu aux us et coutumes de cette France éternelle qu’on aimerait voir se perpétuer à travers les générations !
Hélas !, et ceci n’est qu’un constat de tous les jours et non point le fait de pointer du doigt une génération quelconque. C’est qu’ici en France comme ailleurs – et peut-être davantage ailleurs…- les valeurs, références et principes d’une bienséance relationnelle individuelle et sociale sont bien trop bafoués par ignorance, négligence ou dévoiement…et comble de tristesse bien trop de fois ces manquements à la civilité sont commis sous couvert de certaines « libertés individuelles » mal comprises…
Or, donner du sens à l’humanité, à l’amabilité, à l’aménité, au dévouement, à l’humilité, à l’intégrité, à l’empathie, à la considération, au respect…ne se réfère pas nécessairement à une certaine morale, laquelle concerne un engagement éminemment personnel, mais à une forme bien vivante de l’altruisme dont chacun est naturellement doté en tant qu’humain mais qui demande à être bien ancré, à se révéler en soi-même et à être développé.
Mais chez certains – je l’ai entendu de mes oreilles éberluées…! – , la courtoisie ne serait qu’une forme d’hypocrisie…! Belle et édifiante réflexion !
Mais alors, quid de cette humanité qui caractérise l’Homme dans son tréfonds ?…Or, ne voyons-nous pas tous les jours que même les animaux, que jadis l’on croyait dépourvus de sensibilité et de sentiments, possèdent un code comportemental pleinement observé entre eux, entre espèces, et adapté à chaque circonstance ? L’animal social qu’est l’Homme devrait-il alors être relégué dans une sous-catégorie inférieure à l’animal ?…
Malheureusement, le matérialisme, la mécanisation et la digitalisation à outrance de l’écosystème social et sociétal ne font qu’aggraver la situation et les comportements interpersonnels et sociaux en introduisant cumulativement la dimension « pratique » érigée en dogme par beaucoup trop de gens, au surplus influents, ainsi que les dimensions et les pratiques virtuelles et « distancielles » – nouveaux vocables si significatifs…- , ce qui induit nécessairement toute sorte de comportements dénués de toute humanité, voire brutaux, et auxquels on n’y prend plus garde.
Il est nécessaire que les uns et les autres y prennent conscience.
Mais, laissons là provisoirement ce débat bien trop attristant…
Lors de cette même cérémonie du 20 janvier 2018, je fus grandement ému de recevoir, en tant qu’invité d’honneur, la Médaille d’Or de La Courtoisie Française des mains de sa Présidente.
D’autant plus ému que je ne m’attendais nullement à recevoir une telle distinction, mais surtout, ainsi que je le disais dans ma courte réponse à l’éloge que venait de prononcer la présidente, Madame Maïté Taverna, que ma regrettée mère fut elle-même décorée en 1962 de La Courtoisie Française par le Président de l’époque, Pierre-Christian Taittinger, de sorte que je m’inscrivis ainsi dans ses pas.
Le Consul général du Pérou, Monsieur Mandez, fut également honoré lors de cette même cérémonie en recevant la Médaille de La Courtoisie Française, marquant ainsi une reconnaissance pour ses actions avant qu’il quitte ses fonctions pour rejoindre son pays.
La Courtoisie Française est, à travers ses délégations, présente en France dans différentes régions, mais également à l’étranger, et nul doute qu’une telle présence est appelée à se renforcer.
Jean-Pierre Razafy-Andriamihaingo
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