« Profusion », pastel sur papier Canson. JPRA – Reproduction interdite –
GOÛTONS A NOUVEAU L’EXQUISE SAVEUR DE NOS FRUITS DESIRES
Ces jours-ci d’hiver 2019 et de printemps 2020, auxquels s’joutent toute cette année 2021 et sans doute encore toute la durée de 2022, voient les heures sombres de la pandémie de laCOVID-19, un nom de code comme si désormais notre vie devait se résumer ainsi.
En réaction et en déclenchant l’instinct humaniste des uns et des autres, cette catastrophe à l’échelle planétaire suffira-t-elle à écarter les comportements de haine, de racisme ou toutes sortes d’ordures de la pensée et de l’action, les actes profanateurs et toutes autres immondices contre l’ « autre » ?
Ce n’est malheureusement pas certain, car on observe leur multiplication ou même leur intensification sur fond de crise sociale ou sociétale, sans retenue et aux yeux de tous en France et ailleurs dans ce bas monde.
De la sorte, ne voyons-nous pas nos figures s’enlaidir davantage encore ?
Or, la lumière ne cesse de nous tendre ses mains, elle n’est jamais loin.
Que faire ?
C’est que tout, dans l’ambiance du temps, celui de notre actuelle quête existentielle, semble échapper à la raison et aux saisons, car des abrutis ignorent le sens de nos valeurs, celui du simple message du cœur et de l’esprit.
Mais, alors, à quoi bon se bercer d’illusions ?
SEMER LE BON GRAIN
Précisément, désormais à chacun de semer le bon grain, là où la jachère risque de s’étendre, là où quelque sève répandue en renfort est souhaitée, car tout doit tendre à empêcher que l’aridité des âmes malignes étale ses mauvaises oeuvres.
Hier encore on se risquait à envisager en simple songe que le mieux gagne et que le pire s’éloigne de nos vues. C’est que, oui ! une voix intérieure semblait nous susurrer l’annonce de quelque lumière !
Mais, avec un retour de vent retors, la bourrasque des mauvais jours n’a point tardé à apporter à nouveau ses nuées de guêpes pour nous envelopper soudain d’un manteau froid…Alors quoi, devrions-nous éternellement vivre sous l’empire de Pilate, dans les profondeurs de l’abîme, et renoncer à voir l’horizon, à scruter le firmament et à nous référer à la vigie de notre destin ?
Le sang répandu, les blessures des corps et des âmes, les larmes de désespoir et les humiliations subies trouveront bien dans notre détermination d’airain et d’acier les réparations dues !
Nous, citoyens du monde, allons ce jour même à travers champs, sur les cimes, au fond des vallées, dans les villages, en villes, ramasser et jeter nos pensées comme nos fruits amers pour que demain, mais sans délai, ils laissent place à la gousse ingénieuse de nos références.
Allons de même creuser leurs sillons fertiles, pour que puisse s’annoncer la bonne nouvelle de notre âme retrouvée.
« Rêveries montagneuses », aquarelle – Jipiera –
Ne sont-ce là qu’illusions perdues ?
LES FIGURES HÂLEES DE NOS LIBERTES
Allons d’un seul élan jeter nos pensées et nos fruits amers…afin que nos semblables, pétris de courage, édifiés des dures épreuves, nourris par la profondeur de leurs sources, fortifiés à force de dignité, se libèrent des lianes hideuses des ténèbres !
Afin que vivent et volent de leurs ailes les figures hâlées de nos libertés !
Afin que nous goûtions à nouveau l’exquise saveur de nos fruits désirés !
Les innombrables tombes de celles et ceux grâce auxquels nos vies d’aujourd’hui se vivent, fièrement dressées partout dans l’horizon, tracent sur nos chemins historiques l’itinéraire à suivre. Il mène sur les crêtes d’où l’on perçoit au loin le florilège de nos réalisations passées et d’où l’on voit se profiler la floraison promise. Celui qui saura l’emprunter d’un pas hardi pourra dire: ici commence la relève, ici sous le jour l’Humanité continuera de vivre !
Le redressement moral tant voulu exige, commande, requiert de tous l’adhésion du coeur et de l’esprit ; ce qui pour certains peut-être, passe par leur reconversion et le dépassement de soi ; mais pour chacun en tout cas, l’ardent devoir de s’unir autour de nos valeurs partagées.
Alors, et alors seulement !, l’élan collectif se muera en notre unité retrouvée. S’enchaîneront inexorablement la détente morale et le relèvement des considérations qui seront autant de signes de libération et, en définitive, de délivrance.
Magnifique percée que cette volonté commune ! Un seul sentiment, une seule visée formeront la trame prochaine et nouvelle de notre Histoire !
C’est pourquoi, allons de suite jeter nos pensées et nos fruits amers, et que l’ardeur des uns et des autres dans sa conjugaison forme le levier du salut !
Et qu’ainsi nous retrouvions à nouveau l’exquise saveur de nos fruits désirés !
Jean-Pierre Razafy-Andriamihaingo