L’ELOGE DE VENUS

Que n’a-t-on pas dit, évoqué et célébré sur Venus et autour d’elle ?…

Déesse de la beauté et de l’amour, l’Antiquité grecque et les époques qui suivent la représentent sous ses traits de séduction, avec l’évocation du plaisir, et de cette douceur délicate qui inspire et apaise.

Bref, elle est drapée dans les belles et vivifiantes vertus de la Nature.

« Vénus », pastel à l’huile – Jipiera – Reproduction interdite –

——————————————————-

lle est aussi mère, mais à vrai dire on la préfère simplement juvénile.E

Tout spécialement sous les traits d’une Callipyge, comme elle est représentée dans cette statue où elle est placée dans une stature magnifique et suggestive ornant avantageusement un bel et discret endroit du Jardin des Tuileries…

Ceci étant, même étant mère, et sans doute du fait de cet état, Vénus apparaît toujours comme la représentation même de l’Amour, de la vertu et de l’intériorité même !

C’est pourquoi Vénus apparaît quasiment toujours dans sa nudité, dans ses lignes cristallines et ses gestes de préciosité et d’attention sereine, mais le tout suggère la pureté, la pudeur et même la chasteté.

Qui mieux que Botticelli en a exprimé les traits ?

La sensualité chaste ainsi exprimée par l’artiste plaît, tant et si bien qu’elle inspire bien d’autres emportements qui laissent éclater d’autres vocations où parfois les ondulations du corps féminin sont prises dans l’écume irisée des vagues, même si, avec Titien, ce corps est au repos pour en sublimer la beauté, la volupté et l’attrait.

Et précisément, on ne compte pas non plus les scènes voluptueuses où Vénus traverse le temps comme les situations avec ses innombrables postures qui la font voir avec constance dans sa volupté comme dans son charme intérieur qui naturellement transparaît à l’extérieur.

Bref, Vénus est objet de mythologies partout où elle est représentée.

Vénus, callipyge, surgit des tréfonds…Photo Jipiera – Reproduction interdite –

————————————————————-

Même la religion s’en mêle puisque Vénus est reconnue comme la personnification de la grâce, de la bienveillance et du charme, et qu’elle est en cela douée du pouvoir de subjuguer les hommes.

Ceci dit, a contrario dès l’Antiquité romaine Vénus faisait aussi l’objet de bien d’autres représentations, cette fois-ci dépassant cette sensualité chaste que nous évoquions précédemment pour se nicher dans la sexualité, ce qui n’est plus notre propos ici…

En effet, gardons de l’iconographie de Vénus sa représentation mythologique de la Femme évoquée plus haut en guise d’éloge.

Les miennes se tiennent dans la sobriété du charme, de la séduction, de la douceur, de la délicatesse, de l’intelligence, de la subtilité, de la spiritualité et du sentiment, dans l’éclat de la personnalité, l’attrait du caractère et du corps, et se réjouissent de la Nature, car elle est nature…avec une sorte de sublimité !

J’en connaissais une telle…j’en connais une telle…j’en connaitrai une telle…

Quant à Maurice Genevoix, chantre de l’écologie à la française et récemment panthéonisé, dans son roman autobiographique « Un jour » écrit en 1976 à l’âge si respectable de 86 ans, ne fait-il pas référence à cette « vénusté » dans laquelle il souhaite que demeure la femme pour ne pas se départir de sa pureté originelle et toujours offrir à l’Humanité…toute son humanité ?

La vie est belle…!

C’est ce que j’ai essayé de représenter en illustration par mes modestes peintures : « Vénus » (pastel à l’huile sur papier Canson épais) en haut d’article et « Vénus Gasy – malgache – » (acrylique sur toile) ici en bas. Mais entre nous, j’avoue humblement que je suis bien trop loin de reproduire, même partiellement, les traits sublimes que j’évoque avec délectation dans le corps de mon texte…Chacune – et chacun – m’en rendront grâce…

– Tous droits réservés. Reproduction interdite de ces deux tableaux -.

Et in fine, j’ajouterais en forme conclusive une belle remarque d’un de mes lecteurs, Rasoamanana Tiana, citant lui-même une très belle formule issue de la tradition matriarcale malgache selon laquelle « Ny vehivavy no fitoeran’ny Hasina », c’est à dire : « chez la femme réside le sacré » !

C’est bien vrai ! Prenons-en bien conscience.

C’est si vrai, en effet, que par exemple chez nous à Madagascar le Roi Ralambo (1575-1610)* avait prescrit comme règle référentielle de la succession au trône malgache que pour assurer la légitimité par le sang royal, l’héritier ou l’héritière devait procéder d’une mère issue de l’une des maisons princières de la trinité nobiliaire des Andrianteloray ( les maisons princières des Andriantompokoindrindra, Andrianamboninolona et Andriandranando).

Alors, Mesdames et Messieurs, calons-nous sur cette belle maxime: « chez la femme réside le sacré »…!

Hommage femme gasy jipiera

« Vénus gasy », acrylique sur toile – Jipiera – Reproduction interdite –

————————————————————

Jean-Pierre Razafy-Andriamihaingo, alias Jipiera

  • * Le Roi Ralambo (1575-1610) avait succédé à son père le Roi Andriamanelo (1540-1575), fondateur de la dynastie régnante de l’Imerina (d’où procèdera plus tard le Royaume de Madagascar).