HOMMAGE POSTHUME A GERARD PELISSON, UN GRAND CAPITAINE D’INDUSTRIE

« Astres », acrylique – Roberta Faulhaber et Jipiera – reproduction interdite

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Ce 6 mars 2023, j’apprends avec grande tristesse le décès de Gérard Pelisson.

J’exprime à sa famille toutes mes condoléances très attristées.

Je ne prétends pas l’avoir bien connu, mais de ce que j’ai pu connaître de lui c’est qu’en lui disparaît plus qu’une figure, si rare: une race ! Celle des prestigieux industriels avec la prestance d’un prince.

Oui !, il incarnait une telle véritable personnalité, naturellement, sans ostentation aucune, mais au contraire douée d’une humanité vraie.

Le tout impressionnait, sans jamais intimider, car le personnage savait verser dans l’affabilité sans se forcer aucunement parce qu’il aimait visiblement le contact humain, le dialogue avec cette considération qui vous met à votre aise.

Dans ma fonction d’ambassadeur de Madagascar en France j’avais eu cet agréable privilège de le recevoir à plusieurs reprises, lui le Président-Co-Fondateur du fameux Groupe ACCOR, certes pour échanger au sujet de son grand intérêt pour Madagascar et ses immenses potentiels touristiques, mais aussi pour nouer une relation amicale grâce à l’intermédiation d’un autre grand capitaine d’industrie, Jean-Louis Castelnau, grand amoureux de Madagascar et alors Président du CIAN (le puissant Conseil des Investisseurs Français en Afrique).

C’est tout naturellement qu’au cours de nos échanges, étant porté par un réel enthousiasme quant aux potentiels touristiques malgaches en cette période d’embellie relationnelle entre la France et Madagascar, Gérard Pelisson décide un jour de printemps 2004, après plusieurs tentatives infructueuses, de faire le pari de développer à Madagascar une activité touristique d’envergure digne de la tradition de son Groupe ACCOR.

Pari tenu ! Nous décidâmes alors rapidement d’organiser sa venue à Madagascar. L’annonce de la nouvelle de ma part au Président de la République de Madagascar et à son gouvernement fait sensation. J’arrive sur place à Antananarivo en précurseur pour y préparer l’accueil et le séjour de Gérard Pelisson, un évènement en soi au milieu d’une conjoncture économique marquée par le dynamisme général.

Gérard Pelisson atterrit à l’aéroport international d’Ivato à bord de son jet privé ! Tous les honneurs lui sont rendus…quasiment comme s’il s’agissait d’une haute personnalité publique étrangère. Il est animé des meilleures intentions en termes d’investissement. Le Président de la République de Madagascar le sait, étant préalablement informé par mes soins. Il est ravi. Pour la circonstance, c’est tant le Président de la République de Madagascar, es-qualité, que Marc Ravalomanana, le grand capitaine d’industrie de souche malgache, une race si rare à Madagascar, qui entend honorer Gérard Pelisson en le recevant personnellement en tête-à-tête dans la grande salle d’audience du Palais présidentiel d’Ambohitsorohitra à Antananarivo. Et pour bien marquer le caractère convivial de l’entretien, Marc Ravalomanana tombe la veste et invite Gérard Pelisson à faire de même pour discuter entre hommes d’affaires. La scène à huis clos, si sympathique et chaleureuse n’est pas rapportée par la presse, laquelle n’était pas invitée à y assister.

J’y étais présent.

« Arc-en-ciel », acrylique – Jipiera – Reproduction interdite


C’est ainsi, dans une ambiance d’une grande convivialité, les deux interlocuteurs étant ravis et de la teneur de leurs échanges et de leur portée, qu’ils sont rapidement parvenus à un accord global pleinement satisfaisant quant à une implantation du Groupe ACCOR à Madagascar, à commencer par celle d’une chaîne hôtelière de la catégorie « Ibis » pour ensuite monter en gamme avec les catégories supérieures « Mercure » et autres à Antananarivo et à Majunga.

Au-delà de l’aspect purement professionnel, Gérard Pelisson était charmé par Madagascar.

Certes, concrètement il aura tout de même fallu plusieurs mois de tractations financières et techniques pour que les projets d’investissements aboutissent. Et au final c’est dans le sillage de la visite officielle à Madagascar de Jacques Chirac, alors Président de la République française, en juillet 2005, que j’avais grand plaisir à organiser, que le coup de pouce final fut donné afin de débloquer les fonds nécessaires aux investissements initialement prévus.

C’est certain, l’homme Gérard Pelisson emporte avec lui là où il est maintenant les meilleurs souvenirs de ses trop courts séjours à Madagascar !

il a le « Tsodrano » – bénédiction – de Madagascar et des Malgaches !

Jean-Pierre Razafy-Andriamihaingo, ancien Ambassadeur de Madagascar en France

MERITE ARTISTIQUE POUR JIPIERA

J’ai la grande et bien agréable surprise d’apprendre ce jour que la Pinacothèque du Grand-Duché du Luxembourg m’avait attribué le Mérite artistique pour l’édition 2017 du Luxembourg Art Prize !

Il ne s’agit certes pas de l’un des trois premiers Prix, mais c’est bien une reconnaissance dont j’apprécie la valeur, moi qui ne suis qu’un peintre amateur, et voilà un encouragement qui ne peut que m’inciter à persévérer…

Mille mercis au Président et aux membres du Jury du Luxembourg Art Prize !

Je félicite ici tous les premiers prix et lauréats qui se sont succédés depuis la première édition du Luxembourg Art Prize, un concours dont la valeur se mesure aussi au fait qu’il s’ouvre à tous les artistes du monde entier.

Et à ce titre, j’encourage fortement les talentueux artistes malgaches à y prendre part.

« Joy », acrylique – Jipiera – Reproduction interdite –

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L’exemple de mes parents dans l’excellence et l’inspiration du talent artistique de ma défunte épouse y sont pour beaucoup dans mon propre parcours artistique, et il me plaît de leur dédier le mérite qui m’a ainsi été reconnu.

Je leur partage ma joie, et aussi avec vous, mes ami(e)s !

Et j’ai naturellement une pensée pour mes compatriotes malgaches, et parmi eux aux artistes et artisans qui sont talentueux et qui méritent toute la considération et les encouragements, et le Malgache que je suis ne peut pas ne pas penser à son cher pays, Madagascar, dont les horizons sont actuellement bien sombres depuis trop longtemps, mais ce pays que sa propre histoire place pourtant « sous la lumière du jour » retrouvera, c’est certain, ce jour…

L’Art sème la paix, cultive la considération réciproque et fait fleurir les personnalités.

il est universel mais cette universalité se nourrit de spécificités et c’est pourquoi il est un patrimoine vivant de l’Humanité.

Jean-Pierre Razafy-Andriamihaingo alias Jipiera

RETOUR SUR CES CEREMONIES EXCEPTIONNELLES – MINI-REPORTAGE-PHOTOS

Comme prévu, ce 26 novembre 2022 se sont déroulées les cérémonies d’hommage exceptionnel aux combattants malgaches des deux guerres mondiales;

Hommage exceptionnel en effet, car ce même jour:

. à 11h du matin tout d’abord ce fut la cérémonie (portes-drapeaux de l’Association Nationale des Mémoires du Mont-Valérien, du Souvenir français, et de Madagascar + dépôts de gerbes) devant la Stèle dédiée à la Fraternité d’armes franco-malgache, notamment en la présence remarquée de S.E.M Rija Hugues Rajohnson, Ambassadeur de Madagascar en France, de Monsieur . Auguste Paraina, ancien Président de l’Assemblée nationale de Madagascar, et de Madame aurélie Pirillo, Conseillère de Paris, et celle d’un public composé de Français et de Malgaches;

. à 15h ce fut la cérémonie sur l’Esplanade de la France Combattante et devant la Croix de Lorraine du Mont-Valérien (les mêmes portes-drapeaux que ci-dessus + quatre autres), notamment rehaussée par la présence de formations militaires, parmi lesquelles la Préparation Militaire Marine de Compiègne que j’avais visitée quinze jours auparavant à son cantonnement à Compiègne, et où la présence de la communauté malgache fut plus fournie . Fait exceptionnel grâce à une entorse au protocole strict de ce lieu mémoriel important: pour la première fois, un hymne national autre que La Marseillaise fut entonné, celui de Madagascar, le « Tanindrazanay malala ô »;

. à 18h, se tenait un Concert suivi d’un Cocktail-dînatoire offert par Madame le Maire de Puteaux.

Merci chaleureusement à toutes celles et tous ceux qui étaient présents dans le plus bel esprit patriotique.

Merci à toutes les autorités civiles et militaires, françaises et malgaches, qui ont honoré ces cérémonies de leur présence.

Merci à Jacques et Dora Courbon, et à Philippe Menet, pour les prises de photos !

Et merci à Monsieur Alain Faber, co-organisateur avec moi, et à Richard Randriambololona, associé à l’organisation, qui se sont si bien impliqués et dévoués pour le succès de cet évènement !

Voici quelques moments saisis en photos, grâce à Dora et Jacques Courbon ainsi qu’à Philippe Menet.

Ma courte intervention devant la Stèle dédiée à la Fraternité d’armes franco-malgache au Jardin du Ranelagh à Paris XVIème arrondissement (en face, l’Ambassadeur de Madagascar en France – caché – et l’ancien Président de l’Assemblée nationale malgache, et en premier plan Mme. la Présidente de la section du XVIème arrondissement du Souvenir Français) – Photo: Philippe Menet –

Au Mont-Valérien – Défilé des portes-drapeaux, le drapeau malgache en tête.

Au Mont-Valérien -Défilé de la Préparation Militaire Marine de Compiègne

Les portes-drapeaux devant la Croix de Lorraine et la Flamme du Soldat Inconnu au Mont-Valérien

Au Mont-Valérien – Je viens de déposer la gerbe, en compagnie des co-organisateurs, pour le souvenir des combattants malgaches et au nom de la fraternité d’armes franco-malgache

Une partie de la communauté malgache présente m’entoure (au milieu) sur le parvis de l’Esplanade de la France Combattante du Mont-Valérien

C’est la première fois que les combattants malgaches sont ainsi honorés en ce lieu privilégié qui, selon les mots du Général de Gaulle lui-même, est le monument mémoriel le plus important après l’Arc-de-Triomphe.

Jean-Pierre Razafy-Andriamihaingo, ancien Ambassadeur de Madagascar en France, Avocat honoraire au Barreau de Paris

REGLES JURIDIQUES ET ARTS MARTIAUX (2ème partie)

Nous poursuivons l’exposé de certaines situations qui, de par les circonstances de leur apparition, peuvent avoir des conséquences juridiques dont il convient d’en connaître les contours.

A celles de ces situations exposées dans notre 1ère partie datant du 5 août 2019 sur ce même blog,

ajoutons ce qui suit, précision étant faite que, bien entendu, les cas retenus dans nos deux articles ne sont pas limitatifs et n’épuisent pas, loin de là, le sujet.

Il ne s’agit que de cas-types résultant d’une jurisprudence bien établie.

JURIS…PRUDENCE

« Allegro vivace », acrylique – Jipiera – Reproduction interdite

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ACCIDENTS A LA SUITE D’UNE PRISE REGULIERE MAIS DANGEREUSE. A QUI LA FAUTE ?

Le cas d’espèce concerne un accident survenu lors d’une démonstration-entraînement de lutte gréco-romaine et causé par un participant à un autre participant moins expérimenté dans les locaux d’un club sportif (arrêt de la Cour de Cassation du 11 juin 1980, Aff. Leclerc). La haute juridiction a précisé que ne commet pas de faute engageant sa responsabilité le lutteur qui, au cours d’une démonstration-entraînement de lutte gréco-romaine, perd l’équilibre en portant une prise régulière mais dangereuse à son partenaire et le blesse gravement dès lors qu’il ne peut lui être reproché une maladresse, une négligence ou une irrégularité technique.

Statuant ainsi, la Cour de Cassation a estimé inutile de rechercher si, en prenant une position dominante et démonstrative en dehors de tout assaut dans le contexte d’une compétition ou d’un entraînement libre par exemple, l’auteur de l’accident n’avait pas une obligation de sécurité envers son partenaire et si, eu égard à la difficulté de la prise, il ne devait pas faire preuve de plus de prudence et de maîtrise.

D’autre part, la Cour de Cassation n’a pas retenu l responsabilité du club organisateur de la manifestation alors que la victime reprochait à celui-ci de ne pas avoir organisé une surveillance technique suffisante en plaçant dans la salle un moniteur expérimenté susceptible de corriger des erreurs et d’arrêter les prises dangereuses ou incorrectes.

« Allegro », acrylique – Jipiera – Reproduction interdite

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LEGITIME DEFENSE

La légitime défense au sens de l’article 328 du code pénal n’existe que si certaines conditions sont réunies.

Un arrêt de la Chambre correctionnelle de la Cour d’Appel de Nancy (9 mars 1979, Aff. Bastien) précise les conditions de l’acte d’agression et de l’acte de défense. L’agression doit avoir un caractère illégitime, c’est à dire qu’elle doit consister en un danger réel, imminent et injuste, menaçant une personne ou un bien et rendant nécessaire une riposte. L’actualité de l’agression et le péril sont importants, car en général ils mettent la personne agressée dans l’impossibilité de se placer sous la protection des lois et des autorités publiques chargées en principe de la protection des personnes et des biens, ce qui justifie sa riposte individuelle. Quant à la riposte, elle doit être nécessaire, mesurée et intentionnelle. La nécessité et la proportionnalité de la riposte sont liées à l’existence, aux circonstances, à la nature et à la gravité de l’agression. C’est pourquoi (cf. Cour de Cassation, Ch.Crim. 16 février 1967) « la légitime défense est inconciliable avec le caractère involontaire de l’infraction ».

Se défendre impliquerait donc toujours la conscience ou la connaissance d’une agression, ainsi que la conscience et la volonté d’éviter le danger dont on est menacé. Or, cette aptitude psychique n’est pas donnée aux communs des mortels. Cependant, pour nous aïkidokas ou pratiquants d’arts martiaux, dont l’enseignement premier est la maîtrise de soi, les conditions posées par la notion de légitime défense doivent nous paraître aller de soi et nous inciter à un strict respect de nos règles de pratique en toutes circonstances.

Jean-Pierre Razafy-Andriamihaingo, professeur d’Aïkido 5ème dan, ancien président de la commission juridique de l’Union Nationale d’Aïkido, ancien conseiller juridique de la Fédération Européenne d’Aïkido.


NY TERAK’RAZAFINDRAMANANA – TRADITION ET MODERNITE

A gauche: Pierre Razafindramanana, jeune fonctionnaire (XV honneurs en 1931) des travaux publics       A droite: le couple Pierre Razafindramanana-Félicie Ravaonanahary lors de leurs noces d’or à Andohalo (1953) 

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NY TERAK’RAZAFINDRAMANANA – LES HERITIERS RAZAFINDRAMANANA – TRADITION ET MODERNITE

Ecrire sur sa propre « tribu » n’est pas chose aisée, mais un tel exercice s’abreuve à la source d’un besoin, celui de transmettre.

Pas pour un quelconque exemple qui serait exemplaire, mais tout simplement pour la culture de nos générations, celles en particulier présente et à venir, afin qu’elles se nourrissent de cette mémoire des temps qui est nécessaire à leur identité et au soutien de leurs ambitions respectives.

Or, bien des familles malgaches, où qu’elles se trouvent dans l’immensité de ce fertile territoire malgache, ont de quoi se référer dans leurs propres traditions, si tant est que chacune et chacun de leurs membres veuillent bien y prêter leur meilleure attention afin d’identifier le bon grain leur permettant d’agir et de progresser dans le bon sens de l’histoire dans un pays, Madagascar, où les pesanteurs générées par trop de déviances empêchent les percées attendues.

UN ANCRAGE ANCESTRAL QUI PORTE A RESPECTER L’HERITAGE ET A CULTIVER LE PROGRES

A ce sujet, quelle autre meilleure illustration allégorique que celle de deux arbres, solidement ancrés dans leurs racines terriennes respectives et déployant par tous temps leurs branches feuillues au pied desquelles les aînés pour se bercer du rythme du temps aiment s’abriter du soleil ardent et à l’orée desquelles s’égaient les plus jeunes.

Voici donc pour Pierre Razafy-Andriamihaingo (et sa fratrie), comme héritage du côté de la mère appartenant à la Maison princière des Andrianamboninolona, une grande demeure perchée sur la colline sacrée d’Ambohitromby au milieu d’une végétation luxuriante à quelques encablures au nord d’Antananarivo. Et voici, comme autre héritage venant cette fois-ci du côté du père appartenant, lui, à la Maison princière alliée des Andriandranando, une demeure traditionnelle sise à Ankadindramamy dans la proximité d’Antananarivo.

C’est en la mairie de cette dernière localité qu’en 1903 le couple Félicie Ravaonanahary-Pierre Razafindramanana se sont unis par les liens du mariage, elle ayant 16 ans et lui 21, ce avant que la cérémonie religieuse se déroule en la paroisse de Soamanandrariny, ancien fief du prince Andrianifatsy – fils cadet du prince Andriandranando – , devenu à la fin du XVIIIème siècle capitale de la Maison des Andriandranando et lieu de naissance de Pierre Razafindramanana le 11 novembre 1882. Félicie Ravaonanahary est quant à elle née le 28 août 1887 à Ambohitsiroa

Le couple décide alors en 1907 de s’établir à Antananarivo dans la demeure natale de la jeune mariée perchée sur la colline de Ambohitsiroamanjaka ou Ambohitsiroa (« colline où l’on ne règne pas à deux »), quartier qui du temps de la royauté avait été attribuée par le Roi Andriamasinavalona (1675-1710) en partage entre les maisons princières Andrianamboninolona et Andriandranando (les premiers dans le quartier nord, et les seconds dans le quartier sud). S’agissant de ce quartier sud de Ambohitsiroa attribué à la maison princière Andriandranando, le roi Andriamasinavalona avait dit : « je suis le souverain et que c’est chez vous – les Andriandranando – qu’est née Ratompoindroandriana (sa femme, mère de son fils et futur Roi Andriantsimitoviaminandriana) … ». Ainsi y avait-il fait ériger à Ambohitsiroa-sud une pierre-levée en l’honneur des Andriandanando.

Puis, il y a la colline sacrée de Ambohipotsy (commune de Ambohimangakely) s’élevant à 1445 mètres face à Antananarivo au nord-est, spécialement réservée aux sépultures des descendants du prince Andrianifatsy et dont le sommet est dominé par le tombeau de style moderne de la Famille Razafindramanana.

L’autre ancrage ancestral est le prolongement en contre-bas des collines jumelles Ambohipotsy-Ambohibe (à Ambohibe sont ensevelis les princes Andrianifatsy et son frère Andriankomahitsy).

Il s’agit du domaine de Manankasina.

A gauche: Colline sacrée de Ambohipotsy, acrylique – Jipiera – Reproduction interdite                     A droite: Le tombeau du clan Razafindramanana à l’emplacement de l’ancienne résidence du prince Andrianifatsy

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C’est toujours le Roi Andriamasinavalona cité plus haut, qui était tellement heureux d’avoir eu de ses oeuvres d’avec sa « vadibe » (épouse principale) citée plus haut, son fils et héritier au trône Andriantsimitoviaminandriana, qu’il ajouta aux monuments commémoratifs attribués aux Andriandranando le creusement d’un vaste étang à Manankasina, baptisé « Ambodiakondro », en donnant comme instruction expresse : « Vous ne changez pas les coutumes et ce sera votre gloire à tout jamais !… ». Sont adossés à cet étang chargé de nénuphars et de plantes gorgées d’eau, par ailleurs agrémenté d’une cascade, toute une étendue de rizières subdivisées entre les fils de Pierre Razafindramanana, auxquels se profile en fond de tableau une petite forêt de verts sapins et pins.

Ces lieux de mémoire vivante amènent à considérer ce que représente notre attachement profond à ces terres ancestrales attribuées par le Roi Andriamasinavalona comme rappelé plus haut.

Et d’une façon générale, il faut se rappeler que pour pérenniser la royauté le Roi Ralambo (1575-1610) prit soin d’instituer pour la postérité la trinité dynastique des Andrianteloray (« Les trois princes unis » ou « Les trois princes d’une seule paternité »). Ainsi avait-il déclaré: « J’établis les Andrianteloray sur ces sommets : Ambohimalazabe revient à Andriantompokoindrindra; Ambohitromby et Kilanjy a Andrianamboninolona; Ambohibe, Manankasina, Ambohimahailala et Ambohipotsy seront la part de Andriandranando ».

Concernant les Andrianteloray, Pierre Razafimbelo, propre père de notre grand-mère paternelle Félicie Ravaonanahary, écrira en 1911 un ouvrage de référence, « Tantaran’Andrianteloray » (« Histoire des Andrianteloray »), lui le gouverneur général témoin privilégié durant le règne de Ranavalona III, la dernière reine, et du début de la colonisation, qui nous donne à comprendre l’ossature de la royauté et les clés de compréhension des traditions royales dont nous nous devons d’en être les gardiens éclairés, sachant que les Andrianteloray avaient été ainsi reconnus comme étant le socle  en forme de tripode et étant à l’origine des dynasties régnantes de l’Imerina dès le XVIème siècle, devenu par la suite Madagascar.

pierre Razafimbelo

Pierre Razafimbelo, Gouverneur général XV honneurs.

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S’agissant de ces dernières collines, se développèrent dans leur dépendance les bourgs de Betsizaraina (devenu l’une des résidences du prince Andriankomahitsy – second fils de Andriandranando – lequel sera ensuite enseveli à Ambohibe), d’Ankadindramamy (devenu un lieu de résidence où vont se mêler des descendants des princes Andrianamboninolona et Andriandranando) et, surtout, Soamanandrariny (ce bourg en pleine extension étant devenu la capitale des Andriandranando et un lieu d’intense activité artisanale, commerciale et spirituelle avec la double présence d’une église et d’un temple et où Pierre Razafindramanana s’activa beaucoup, son propre arrière-grand père, Andriamihaingozaka ayant été, en tant que descendant en ligne directe du prince Andrianifatsy, le seigneur attitré de Soamanandrariny.

C’est ainsi que pour pérenniser la tradition, ce nom « Andriamihaingo » (nom amputé pour la circonstance de la terminaison « Zaka », contraction de « Manjaka » = régner) sera celui choisi à la naissance de Pierre, notre propre père, le fils aîné du couple Razafindramanana/Ravaonanahary. C’est dire la charge héréditaire qui nous oblige, dont nous sommes porteurs, nous les enfants, petits-enfants et descendants en ligne directe de Pierre Razafy-Andriamihaingo .

armoiries r-a **

Armoiries de la famille Razafy-Andriamihaingo – Reproduction interdite –

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On se souviendra qu’eurent lieu en ces différentes localités, tout spécialement à Ambohitromby, Manankasina et Ambodiakondro, de grandes réunions familiales autour du couple Félicie Ravaonanahary-Pierre Razafindramanana, et que leur fils aîné, Pierre Razafy-Andriamihaingo, Président-fondateur en 1951 du rassemblement des « Terak’Andriandranando » (« Les descendants de Andriandranando ») avec son beau-frère Emmanuel Razafindrakoto (celui-ci étant descendant du fils aîné du prince Andriandranando) comme vice-président, avait saisi toutes les occasions de réunir en ces endroits privilégiés les membres du clan d’où qu’ils venaient, sachant que depuis le XVIIIème siècle des Andriandranando s’étaient répartis dans de lointaines provinces (notamment chez les Sakalava, les Betsileao, les Antemoro) pour y constituer la noblesse locale ou pour s’intégrer à celle déjà établie. Ceci, pour que tous se souviennent et ressentent, au moment où Madagascar et les Malgaches avaient à relever les défis du progrès dans les années 1950-60, la nécessité de renforcer dans la fraternité leurs racines communes.

Enfin, après celles successivement de Ankaidndramamy, de Ambohitsiroa (cette maison ayant disparue maintenant), de Ambohidahy (par la suite habitée par les enfants de la troisième soeur aînée Rasoahaingo) et de Amparibe (pour un court temps), il faut bien sûr citer la résidence d’Andohalo, en cette haute ville d’Antananarivo non loin du Rova, où le couple Félicie Ravaonanahary-Pierre Razafindramana élira définitivement domicile.

Cette belle demeure de style typiquement malgache avec sa véranda donnant plein ouest et dominant le jardin d’Andohalo, était auparavant celle du Pasteur Andrianaivoravelona, le précepteur de Ranavalona III, la dernière reine de Madagascar, la parenté de Félicie Ravaonanahary avec cet influent pasteur ayant aidé à l’acquisition de cette maison très vite devenue le lieu de rassemblement de toute la « tribu » Razafindramanana (actuellement, la famille Randriantsoa, issue du couple Augustin Randriantsoa-Geneviève Raharimanana – fille cadette du couple Razafindramanana-Ravaonanahary – en hérite. On rappellera que Augustin Randriantsoa était cousin de notre grand-mère maternelle Christine Razanamalala, de la branche de la Maison des Andriamasonavalona  d’Antsirabe).

UNE NOMBREUSE FRATRIE DE DIX ENFANTS

La foi en l’avenir et la volonté, ici aussi d’ancrer sa progéniture pour la postérité et dans la foi de Dieu, amènent par vocation le couple Félicie Ravaonanahary-Pierre Razafindramanana à s’engager résolument dans les oeuvres caritatives, essentiellement en faveur de l’Eglise catholique qui est leur appartenance religieuse, Pierre Razafindramanana, ancien élève des Frères de la Compagnie de la Sainte-Famille, dont le Saint Patron est Saint Jean-Baptiste de La Salle, se dévouant tout particulièrement dans le domaine éducatif et caritatif, étant dans ce dernier type d’engagement imprégné des enseignements de Saint-Thomas d’Aquin. Félicie Ravaonanahary n’est pas en reste, car de son côté en tant qu’ancienne élève des Soeurs de la paroisse catholique d’Andohalo elle s’engage pleinement dans les oeuvres sociales. La cathédrale d’Andohalo est devenue le lieu privilégiée des célébrations claniques dans l’observance des rites et pratiques catholiques, tels que baptême, première communion, communion solennelle, mariage, funérailles ou autres célébrations que rythme une vie catholique vécue avec ferveur…

Dans la haute noblesse traditionnelle, les enfants, surtout les mâles, devant convoler et construire leur propre destinée, sont dotés à leur naissance de leur propre patronyme. Quant au dernier né, il hérite du patronyme de son père, c’est là une façon de lui assigner tout particulièrement d’assurer pour la génération suivante la permanence du patronyme paternel. Cette tradition fut bien suivie. Et puisqu’on est chrétien, on ajoute au nom malgache le prénom de baptême (le « fanampin’anarana »).

automne

« Feuillages », aquarelle – Jipiera – Reproduction interdite –

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Ainsi, s’agissant des sept filles, l’aînée Rasoanirina est prénommée Victorine,  et viennent ensuite Ravaomihanta Germaine, Rasoahaingo Justine, Ravaomanana Victoire, Raharimanana Geneviève, Rafarandriana Aimée, et Razanadrasoa Jeanne. Quant aux trois garçons, l’aîné Andriamihaingo est prénommé Pierre, Randrianome Paul et le cadet Razafindramanana Jean-Robert.

La tribu s’agrandie naturellement, tout d’abord avec la venue dans le sérail des maris des soeurs aînées :  Pierre Ralambo pour Victorine Rasoanirina, le docteur Rakotomaniraka pour Germaine Ravaomihanta, Ratsimanohatra pour Justine Rasoahaingo…pour ne citer qu’eux.  Ensuite, s’y intégraient en dernier lieu …Marceline pour Jean-Robert Razafindramamana, le dernier-né des enfants du couple Razafindramanana.

Fratrie Razafindramanana

La fratrie Razafindramanana – les dix enfants du couple Razafindramanana/Ravaonanahary, par ordre d’aînesse de droite à gauche – Notre père au 4ème rang à partir de la droite – 

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Ainsi se présentent les branches d’un arbre bien enraciné et qui vont donner par la suite en successions prolifiques une descendance se traduisant en autant de généreux feuillages.

Et à l’ombre d’un tel arbre peut s’asseoir et s’abriter qui veut, pour formuler dans la sérénité en pensées actives et imaginer en actions réfléchies son devenir et son avenir.

« Mamy ny aina ! » – « La vie est douce ! ».

Il faut qu’elle le soit dans un pays, Madagascar, pourvu des meilleures sèves de la vie et béni des dieux avec une nature si généreuse et unique au monde de par sa diversité si diverse !…

Jean-Pierre Razafy-Andriamihaingo

YING XU APPERT, UNE PEINTRE CHINOISE ENTRE TRADITION ET MODERNITE

« Jardin », Aquarelle – Ying Xu Appert – Reproduction interdite –

Originaire de Shanghai, elle commence l’apprentissage de la peinture chinoise à l’âge de sept ans avec un maître de peinture, ainsi que le veut la tradition chez les Lettrés. Puis, dans sa jeunesse elle s’imprègne de cette culture française si admirée en Chine, qu’elle vivra désormais au quotidien après des études supérieures de littérature et de langue françaises à l’Université des Etudes Internationales de Shanghai, puis à La Sorbonne à Paris, doublées d’une formation supérieure en matière de Finance.

Cheffe de projets et Tradutrice/Interprète, elle est notamment la traductrice de maints ouvrages littéraires, et vit entre la Chine et la France depuis 2015. Parallèlement, elle n’en oublie pas moins sa vocation artistique et poursuit ses explorations dans différentes matières tels que le Sketch, le pastel ou l’aquarelle dans ses thèmes préférés que sont les paysages et les portraits.

« Le pont japonais », aquarelle – Ying Xu Appert – Reproduction interdite –
« Maison perchée au Tibet » – Ying Xu – Reproduction interdite –

Mon portrait en sage chinois ! , pastel, par Ying Xu Appert – Reproduction interdite –

Présidente de HEYI Association France-Chine, elle y enseigne le « Carnet de voyage », un exercice ludique et formateur par lequel les membres qui s’y adonnent s’initient à la narration picturale où chacune et chacun expriment leurs talents cachés ou révélés d’artistes…!

Dans cet exercice, elle croque la vie comme elle le ferait d’une belle pomme dont elle fait ressortir les saveurs suaves.

En voici quelques figures :

Extrait (1) du Carnet de Voyage de Ying Xu Appert, aquarelle – Reproduction interdite –
Extrait (2) du Carnet de Voyage de Ying Xu Appert, aquarelle – Reproduction interdite –
Extrait (3) du Carnet de voyage de Ying Xu Appert – Reproduction interdite –

Plus profondément, on reconnaît dans la filiation artistique de Ying Xu Appert les sources premières de cette tradition classique chinoise que, par exemple, nous donnent à contempler ces magnifiques paysages des quatre grands maîtres de la dynastie des Yuan, les Huang Gongwang, Wang Meng, Ni Zan et Wu Zhen, qui nous lèguent des oeuvres éternelles où l’élégance, la force, la vacuité et la plénitude se mêlent dans cette conscience de l’éternité des temps et de la permanence du Beau.

Près de cinq siècles plus tard, il en est ainsi de « Mon pays au bord de l’eau » de Ying Xu Appert.

Admirons…

« Mon pays au bord de l’eau », aquarelle de Ying Xu appert

Revoyons ce même tableau dans ses détails sur trois volets.

« Mon pays au bord de l’eau », volet 1, aquarelle – Ying Xu Appert – Reproduction interdite –
« Mon pays au bord de l’eau », volet 2, aquarelle – Ying Xu Appert – Reproduction interdite –
« Mon pays au bord de l’eau », volet 3, aquarelle – Ying Xu Appert – Reproduction interdite

On ajoutera que de par ses expériences artistiques dans le milieu architectural et paysagiste, Ying Xu Appert prend plaisir dans l’art de la transmission des perspectives et des compositions où est mis en valeur l’espace-temps – une notion très asiatique – à travers tels monuments, coin de rue, construction, scène de la vie courante ou simple objet, autant d’instants spontanément restitués avec délicatesse et fraîcheur…

Et dans « Hautes Alpes » (voir ci-dessous), la précision du trait est remarquable, alliée à l’impression de l’atmosphère et à la luminosité ambiante !

On se régale.

« Hommage à l’artisanat malgache », aquarelle – Ying Xu Appert – Reproduction interdite –


« Paysage nocturne », aquarelle de Ying Xu appert – Reproduction interdite –

« Les Hautes-Alpes », aquarelle de Ying Xu Appert – Reproduction interdite –

Enfin, on sait combien la calligraphie constitue la marque et représente l’expressivité éternelle de la spiritualité chinoise. Pour Ying Xu Appert, c’est une pratique privilégiée dans laquelle elle se plonge et se replonge très volontiers dans l’expression de cette spiritualité taoïste et bouddhique dont les valeurs et principes forment son panthéon référentiel.

« FU » (Bonheur) – Ying Xu Appert – Reproduction interdite –
« Chun » (Printemps) – Ying Xu Appert – Reproduction interdite –

En cette année du Tigre d’Eau, avec « Fu » et « Chun » ces symboles prennent un sens particulier : Le Tigre représentant la force, associé à l’eau il nous est suggéré une année de changement et « Fu » qui symbolise le Bonheur associé à « Chun », qui symbolise le Printemps, tout cela présage une année de changement pour le Mieux…

Ce qui est de bon augure…!

Notamment, la fin de la pandémie de la Covid-19 s’annonce-t-elle ainsi ?…On a envie d’y croire !

Vous pouvez suivre l’actualité des créations picturales de Ying Xu Appert sur Instagram à l’adresse suivante :

yingcreation

précision étant faite que toutes ses oeuvres étant à vendre.

Jean-Pierre Razafy-Andriamihaingo

Article soutenu par Focus Chine – « Ying&JP Associés« 

MIVERINA AMIN’TANINDRAZANY I GERARD SY DANY

Site sacré d’Ambohipotsy, acrylique – Jipiera – Reproduction interdite

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Oui, Gérard Razafy-Andriamihaingo, notre frère, et Daniel (Dany) Rakotonjanahary, notre cousin germain, morts tous deux en France, l’un en juillet 2021, l’autre en octobre 2019, ont ce jour de dimanche 5 décembre 2021, grâce à une formidable organisation de nos cousins de la famille Randriantsoa, retrouvé la chaleur de leur terre ancestrale.

Une belle tradition malgache, qui veut qu’à la fin des fins un défunt retrouve sa terre natale et ancestrale, est ainsi respectée et traduite de belle façon par la Grâce de Dieu.

Portrait de Dany (à gauche) et de Gérard (à droite) avec leur lamba-mena respectif

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L’arrivée et la présentation des urnes devant les ancêtres reposant dans le tombeau clanique (par nos très chers cousines et cousins Yolande, Yves, Annick et Serge Randriantsoa). Un autre moment d’intense émotion…
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En effet, leurs urnes respectives ont été amenées par avion par notre cousin Serge Randriatsoa depuis Paris le 30 novembre et aussitôt après être parvenues sur le sol malgache à Antananarivo, dès le 2 décembre elles ont d’abord transité dans notre propriété familiale à la « Villa Dieudonnée » à Antsofinondry (commune de Sabotsy-Nahamena) à une quinzaine de kilomètres eu nord d’Antananarivo sur la route d’Ambohimanga. Là, une émouvante réunion familiale s’est déroulée pour la préparation de la mise au tombeau des urnes prévue pour le dimanche 5 décembre.

Le tombeau familial du clan Razafindramanana au sommet de la colline sacrée de Ambohipotsy avec son ficus, symbole de noblesse, et à droite le tombeau familial de la famille Randriantsoa. Sur le terre-plein se trouvait jadis, de son vivant, la résidence du Prince Andrianifantsy, Ambohipotsy ayant été son fief d’avec sa femme la princesse Rafisaofana.

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Et voici que le 5 décembre au matin, par une cérémonie d’une simplicité touchante et émouvante qui réunissait la grande famille du clan des Razafindramanana, Gérard et Dany, chacune de leurs urnes étant revêtue d’un lamba-mena, symbole de leur qualité nobiliaire, retrouvent leurs grands-parents, parents, oncles et tantes, tous reposant là dans les entrailles de ce tombeau monumental jadis conçu et construit par l’honorable Pierre Razafindramanana, notre grand-père.

Le recueillement à la mémoire des défunts était rehaussé par un culte. Et avant la mise au tombeau des urnes, chacune et chacun a pu les bénir, par un dernier Tsodrano,

Merveilleux que tout cela…!

Tout le clan Razafindramanana était réuni, à commencer par Tantine Jeanine, et avec elle toutes les autres branches issues de nos grands-parents paternels, toutes générations confondues. C’est dans ces moments-là qu’on mesure l’extrême richesse des liens si étroits qui nous unissent quels que soient le temps et l’espace, les circonstances ou les péripéties de la vie. Cette richesse affective, mère de toutes les solidarités, est assurément un patrimoine sentimental à perpétuer absolument !

La magie du « direct », par messenger interposé, a fait qu’à la fin du discours de remerciement collectif prononcé par notre excellent cousin Johns, j’ai pu au nom de ma famille dire quelques mots par lesquels j’ai exprimé notre profonde reconnaissance à nos défunts, à notre clan ici réuni en ces circonstances de larmes mais aussi de joie, et de dire à toutes et à tous combien notre coeur et notre esprit se sont empli de ce bonheur partagé pour ce retour en terre ancestrale !…

Désormais juchés, comme leurs aïeux, au sommet de la colline sacrée de Ambohipotsy dont le caractère historique est à rappeler (cf. notre article intitulé « Sites sacrés de Ambohibe-Manankasina-Ambohipotsy » daté du 28 décembre 2013 sur ce même blog), seul le Ciel les domine tandis qu’au loin s’offre à eux une magnifique vue sur Antananarivo et les plaines environnantes.

Notre très regrettée soeur aînée Laurence – dite Lolo – qui venait de décéder le 16 novembre 2021 à Paris rejoindra elle aussi les siens dans cette chaleureuse terre ancestrale un jour prochain. Cependant, en prélude à cet évènement, ce 5 décembre 2021 symboliquement elle était également présente par un lamba-mena représentatif de son âme, lequel rejoignit ses parents reposant dans notre tombeau faimilial.

Notre très regrettée Laurence – dite Lolo – , l’aînée de notre fratrie.

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Très chers défunts,

Tous trois, vous êtes désormais réintégrés dans nos terres et là s’identifient pour l’éternité vos âmes chéries, dont les ondes se répandent sur nous demeurés encore sur Terre.

Ainsi va ce cycle de la vie qui inclut la mort, une philosophie de vie que nous vivons en nous.

C’est ainsi que notre malgachité demeure vivace.

A-Dieu vous êtes,

Dans le Royaume de Dieu vous êtes pour toujours !

Jean-Pierre Razafy-Andriamihaingo et famille à Paris, à Genève, Maisons-Alfort et Saint-Mandé

P.S: Merci vivement à Yolande Razafindrazaka, Michelle Rakotomaniraka et Michelle Rk, nos cousine et petites-cousines, pour les photos qu’elle nous ont communiquées.

FOCUS SUR LA CHINE

« Aurore », acrylique – Jipiera – Reproduction interdite –

FOCUS SUR LA CHINE INCONTOURNABLE…

Souvenons-nous en – et nous nous en souvenons pour avoir été à l’oeuvre dès cette époque en tant qu’avocat au Barreau de Paris en charge de maints projets concernant la Chine – :

. il fut un temps où, durant les années 80 et 90, toutes les entreprises et hommes (femmes) d’affaires se ruaient sur la Chine en construction en ayant en ligne de mire d’exploiter « le milliard de consommateurs » potentiels… !

Aujourd’hui et depuis lors, ce temps est bien révolu depuis des années sans que l’on en soit pleinement conscients.

Or, concentrée sur elle-même, renforçant ses frontières extérieures, reconstituant pan par pan ses structures de base, bâtissant avec une précision d’orfèvre ses pièces industrielles maîtresses, maîtrisant en les projetant sur le futur ses capacités inventives, bref surpassant les limites du possible, cette même Chine maîtrise sans déperdition et sans partage son « milliard de consommateurs », étonne et parfois inquiète, mais vient maintenant la conscience claire que ce grand pays à l’histoire plurimillénaire est plus incontournable que jamais à tous points de vue.

N’oublions pas l’étymologie des caractères chinois ZHONG GUO – l’Empire du Milieu – suggérant clairement la centralité de la Chine, les autres pays étant à sa périphérie…

Il en est donc ainsi, plus qu’auparavant, de la nécessité impérieuse de se mette à l’école – à l’écoute – de la Chine, dans ce sens où ses codes relationnels, en termes tant d’approche que de considération, de dialogue, de négociation et de traitement des différends ne doivent non seulement pas être ignorés mais compris et, surtout, maîtrisés.

Il s’agit d’avoir une claire vision et une perception juste.

Les objectifs pratiques à viser sont, entre autres considérations plus techniques à traiter et maîtriser, tout à la fois d’avoir un bon ciblage des projets, une adéquation des visées par rapport aux réalités locales, une maîtrise des rouages institutionnels à tous niveaux, la pertinence langagière, une identification parfaite des partenaires, une bonne compréhension des codes comportementaux et des valeurs référentielles, la maîtrise des règles juridiques, la prise en compte des aspects interculturels, etc…

C’est pourquoi, avons-nous mis en place dans notre structure professionnelle un dispositif spécial, « FOCUS CHINE », afin d’être à même de conseiller et d’accompagner tout projet vers et sur la Chine, mais aussi, dans le sens inverse, tout projet en provenance de Chine vers l’extérieur de ce grand pays.

L’autre dimension à considérer est que, la Chine entendant développer sa présence internationale par la coopération multilatérale, mais avec sa vision particulière qui se traduit par les ramifications diversifiées des « routes de la soie », il convient d’en comprendre les ressorts et d’identifier ici et là les entrées et sorties.

Car, dans son dessein international la Chine entend certes marquer sa présence incontournable avec une maîtrise relationnelle évidente, mais ne vise pas pour autant la domination des marchés…Subtilité « à la chinoise » oblige, chacun doit ainsi tirer son épingle du jeu…

                                                                  Jean-Pierre Razafy-Andriamihaingo

Diplômé Supérieur d’Etudes Chinoises de l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales de Paris (INALCO) – 1975 –

 Article soutenu par « FOCUS CHINE  »

– « YING & JP ASSOCIES » –

 

COURTES CONSIDERATIONS SUR L’ECOLOGIE TRADITIONNELLE CHINOISE

« Mont fleuri », acrylique – Jipiera – Reproduction interdite

En ces temps où partout et à tout moment l’écologie est évoquée, célébrée et réclamée pour rendre plus viable ce monde caractérisé par la volonté de l’Homme à vouloir dominer la Nature, voire à la manipuler au seul service de ses besoins matériels, il est bon de rappeler que la Chine, volontiers présentée – à quelque raison – comme actuel fauteur de troubles écologiques, avait portant été le génial inventeur de la cause écologique depuis la nuit des temps.

En effet, s’agissant de cette Chine actuellement perçue comme dominatrice, n’oublions pas que ses philosophes et ses souverains avaient, dès l’époque lointaine mais si faste dans la formulation de ses références spirituelles et philosophiques il y a environ 2500 à 3000 ans avant Jésus-Christ, avait eu une connaissance développée des phénomènes naturels et des lois de la Nature.

Ainsi, le « Wuxing » distingue les cinq éléments constitutifs suivants: l’Eau, le Feu, le bois, le Métal et la Terre, pour évoquer la loi de la connectivité.

Ces éléments sont connectés, interconnectés et interagissent dans une dynamique de mouvements grâce auxquels la création du monde, ses mutations/évolutions, de même que les relations entre toutes choses – y compris entre individus – peuvent être interprétées.

Tout particulièrement, on relèvera que dans les oeuvres classiques qui datent d’il y a environ 2500 à 3000 ans avant notre ère, les Lettrés chinois avaient déjà expliqué le cycle de l’eau et son importance, de même avaient-ils relevé les différents types de terre et de sols en en relevant leurs caractéristiques propres.

Une telle connaissance scientifique se prolongeait dans les considérations spirituelles et philosophiques mais tout naturellement avait aussi ouvert une vision morale d’admiration et de respect de la Nature, elle-même génératrice de pratiques méditatives aujourd’hui encore bien vivantes.

C’est ici où il nous faut évoquer le Taoïsme, qui édicte des règles très précises pour protéger la Nature, car il s’agit là d’atteindre l’harmonie entre les hommes et l’univers.

Ainsi Zhuang Zi ne disait-il pas : « L’Homme se règle sur la Terre. La Terre se règle sur le Ciel. Le Ciel se règle sur le Tao. Le Tao se règle sur la Nature ».

Et d’ajouter : « Je suis né avec le Ciel et la Terre et les dix mille êtres et moi-même ne faisons qu’un ».

On remarquera que la peinture chinoise classique est le reflet de cette philosophie.

Remarquons également que le Taoïsme et le Bouddhisme interdisent tous deux de tuer les animaux.

Relevons aussi que l’idéal des jardins chinois traditionnels est de donner l’impression que tout est naturel sans trace artificielle, contrairement aux arrangements géométriques des jardins à la française.

Quant au Feng Shui, vision traditionnelle chinoise de l’espace qui valorise notamment l’orientation, l’énergie, le champ magnétique et l’environnement naturel, elle est l’ancêtre de l’urbanisation et de l’écologie perçue dans sa dimension de développement durable.

Et, ce qui nous plaît tout particulièrement de relever ici, c’est qu’un des premiers souverains chinois, du nom de Shun (2187 à 2067 avant notre ère), avait érigé en référence de bonne gouvernance un corpus composé des quatre saisons, de l’astrologie, de la géographie et de l’humanité destiné à guider toute action de sorte que les lois de la Nature soient respectées.

Ainsi sera-t-il dit dans les oeuvres classiques de la Chine ancienne que si un roi n’arrivait pas à protéger les ressources naturelles dans son royaume, il ne mériterait point son titre de roi ni sa condition de souverain.

Tous ces aspects établissent ainsi un lien fondateur entre les lois de la Nature et le double destin de l’Homme et d’une nation, tous deux étant conçus comme un corps vivant.

Qu’il nous suffise de rappeler ces quelques notions pour conclure qu’en matière écologique comme en toute autre matière les vieilles civilisations génèrent un fonds inestimable de valeurs et principes qu’il convient de se rappeler à l’esprit…

Jean-Pierre Razafy-Andriamihaingo

Nota:

Je tiens ici à remercier mon amie Ying Xu, Consultante et Interprète-Traductrice, pour ses éclairages sur l’écologie traditionnelle chinoise.

Article soutenu par « FOCUS CHINE » – « YING & JP ASSOCIES » –

JAPAN, FRANCE AND GREAT BRITAIN

« Sakura « , extrait d’un tableau sous forme de vitrail, acrylique – Jipiera – Reproduction interdite –

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XVIIème INVITE DE LABODIPLO : YUJI YAMASHITA

C’est sous ce titre en anglais suggéré par son auteur japonais qu’intervient ici le XVIIème Invité de Labodiplo.

Il s’agit de Monsieur Yuji Yamashita, que nous remercions vivement et chaleureusement. Il donne un témoignage en abordant une thématique chère à Labodiplo, celle en rapport avec la compétition que la France et la Grand-Bretagne s’étaient jadis livrées dans le cadre de la modernisation du Japon au XIXème siècle.

Monsieur Yuji Yamashita est doublement diplômé d’Economie de l’Université de Tokyo et de la London School of Economics. Entré en 1993 à la Banque du Japon, la banque centrale du Pays du Soleil Levant, il en est aujourd’hui, ce depuis 2019, le Délégué Général à Paris, son accréditation s’étendant également à la Belgique.

Cher Monsieur, à vous la parole !

Vous vous exprimez en anglais, langue dont les lecteurs de Labodiplo sont coutumiers…

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By Yuji Yamashita

From my childhood, I have been always occupied with the question on what shaped Japan’s society, civilisation and our way of thinking.

I am very lucky in that I had opportunities to live both in France and Great Britain. The actual live experiences enable me to find clues to answer the questions to myself.

In fact, Japan’s modern history is heavily influenced by the two western giants, France and Great Britain, in forming its civilisation, culture, industry and military.

From early 17th century to late 19th century, Japan had closed its doors to overseas, with very limited diplomatic and commercial access from and to western nations. This is why Japan lagged behind the west as an industrial and military power. In 1850s, Japan suddenly realised that the modernisation for everything was necessary, in order to avoid the colonisation by the west.

Simply speaking, Japan’s strategy was to learn and from the west and import it to Japan. Interestingly, there were two camps and serious political battles between them on which nation Japan should follow as a model. Needless to say, two western nations were long-lasting ri vals in Europe, namely France and Great Britain.

Japan’s feudal leader that governed it more than two centuries, SHOGUN, considered France, especially the then political regime of Napoleon III, as a model. On the contrary, the powers that challenged the SHOGUN regime considered Great Britain as a model.

As a result of battles between two camps, Japan experienced the revolution in 1868. SHOGUN was removed and the new government was established. In that sense, the camp to see France as a model lost.

Interestingly enough, however, the new government after 1868 took pragmatic « cherry pick » approach in importing western systems and institutions. For the political system, the modern Japan chose the Constitutional Monarchy, that is similar to Great Britain. On the contrary, however, Japan learned modern legal system, especially civil laws, from France.

In fact, M. Gustave Emile Boissonnade de Fontarabie, who was invited to Tokyo in 1873, played an important role to modernise Japan’s law system and educate young Japanese students.

When it comes ti military, Japan’s Army saw France as a model, while Japan’s Navy saw Great Britain as a model.

As a citizen of an eastern nation with huge influences by the west, any comparison between western nations, especially between France and Great Britain, is always a topic with a great interest.

Also, I analyse any event that actually happens now with great curiosity from historic perspectives. why Great Britain chose Brexit ? What is the implication of the closure of the border between France and UK, in the face of COVID crisis ? In the forts place, facing any difficulty, why British people like to sng « God save the Queen », while French president always says « Vive la République » ?

As I have tremendous attachements to both nations, France and Great Britain, where I have lived with many friends, I cannot stop my desire to comprehend both of them more deeply.

February 2021

Yuji Yamashita, Délégué Général à Paris, Banque du Japon

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Merci vivement à vous, Cher Monsieur Yuji Yamashita, pour ce témoignage.

Notre invité suivant sera vraisemblablement une invitée, dont le propre témoignage ou point de vue sera tout aussi intéressant, sur un sujet qu’elle choisira elle-même, ce d’autant plus qu’elle est Chinoise, professionnelle bien appréciée dans sa spécialité et ayant une connaissance quasi-innée de la société et des réalités françaises, interculturelles et internationales entre le monde asiatique et occidental.

Jean-Pierre Razafy-Andriamihaingo